jeudi, novembre 29, 2007

Une combustion non spontanée

J'ai attendu quinze ans avant de me faire cueillir par un été torride, combien de froidures viendront à bout de cette nouvelle mémoire des sens.

lundi, novembre 26, 2007

Je n'ai que le silence pour faire l'amour au non-dit! (Marcel Moreau)

Ann Gaytan met en musique et interprète des textes inédits de Marcel Moreau au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris à l’occasion de la parution des livres Une philosophie à coups de rein (éditions Denoël), Souvenirs d’immensité avec troubles de la vision (éditions Arfuyen/ Prix Nathan Katz 2007), Insolations de nuit et Deux lettres avec vue sur chaos (éditions La Pierre d’Alun), en présence de l’auteur, Jean-Claude Drouot lit des extraits de ces textes.


Le sacre de la femme
L'éther vague, 1991

Avec ce Sacre, j'ai tenté de traduire une intuition dont je ne démords pas : que le monde sensoriel de la femme contient ou brasse d'extraordinaires énergies, rarement soupçonnées, certaines éclipsées par la connaissance générale ("hermaphrodite") que nous avons des forces obscures.
J'ai cru percevoir dans son "enseveli" - sa nuit charnelle - des signes de démesure, de brisement de limites dont l'image qu'elle nous donne, ou que sa légende nous donne d'elle-même, ne rend que parcimonieusement compte. Ce gisement-là, j'aurais pu le désigner sous le triple aspect de la femme-mère, de la femme-émoi, de la femme-désir. L'Amour, bête ou fou, pervers ou romantique, blessé ou triomphant, m'a conduit dans une direction où les chances d'être troublé, au plus profond de soi, sont assez grandes pour qu'elles nous consolent de n'avoir approché qu'une parcelle du prodigieux mystère.
De relire ce livre tisse nostalgie en moi. Depuis, les excès ont fait leur œuvre. Reste ce goût bizarre, ni amer ni lénifiant, qu'à la mémoire encore frissonnante lorsqu'elle nous renvoie à nos passions majeures.
Rien ne se perd jamais tout à fait de nos élans d'insensé vers "l'inaccessible étoile".

La lourdeur

Rien n'est plus lourd que le désir, d'un corps de jeune fille sautillant, on passe au pas pavide d'une vache dont on ne sait si elle rumine la panse pleine en regardant passer les trains.

dimanche, novembre 25, 2007

L'attente me lime l'âme!

Je n'entends rien, ne vois rien,tout est inconsistant, seule une sonnerie du portable, tel un réflexe de Pavlov, me rend à la réalité d'un timbre de voix souhaité dont les inflexions graves me font bander tristement si je dois attendre un prochain rendez-vous, me rendormir afin que la plaie de cette attente se cicatrice naturellement sans adjuvants, dans le ronronnement d'une télé soporifique.

Mourir idiot ou mourir intelligent, quelle différence? La salle a rit de cette question (Café des Phares)
Toutes les illusions sont-elles bonnes à perdre? fut le sujet choisi.
L'illusion: Erreur teintée de désir (Sigmond Freud)

vendredi, novembre 23, 2007

Les lueurs blèmes du petit matin

Des pointes de feu éveillent un corps endormi, la nuit est encore là, le sommeil engourdit le cerveau, seule la conscience incisive du désir de l'autre, ces coups de butoir sur n'importe quelle zone qui devient érogène, des luminescences dans le noir du subconscient. Io qui devint génisse blanche pour garder son amant devait gémir comme une bête frappée dans le brouillard de son anonymat, loin d'elle la tête du taureau, le poids n'est pas porté par son dos, nul n'est sensé connaître ces intempestifs accords amoureux, la tête est vide du jour, de toute reconnaissance, seul l'impact d'un pénis et les réflexes nerveux d'une vulve les rendent vivants,soudés pour le temps que dure cette demi léthargie.

brèves rencontres au coin des rues

Je me fais l'effet d'être la copine qui attend le KO d'un boxeur après chaque verre de rouge, chaque nuit passée Dieu sait sur quel chantier, cela peut être celui d'une femme ou d'un bâtiment: Tout est dangereux! dit-il en voyant l'étal d'un brocanteur emporté par le vent.

mardi, novembre 20, 2007

Le corps a ses raisons que le coeur ignore, et la tête donc !

J'ai mis trois mois à me rendre compte du comique au troisième degré d'un ami, il était temps de rire.

dimanche, novembre 18, 2007

Le dimanche des familles

C'est le jour de tous les dangers que le dimanche, chacun étant disponible de son temps, l'on se lamine tous les reproches, et à quoi se raccrocher sinon au regard d'un passant, les feuilles qui tombent, le ciel avec quelques trouées de bleu, une copine qui vend de la vaisselle au Marché de la Brocante à la Bastille, du dedans comme du dehors l'on aperçoit les bateaux rivés sur le canal.
Nous avons dansé ensemble dans notre très jeune âge Françoise et moi, elle raconte les facéties faites à La Poulette la maîtresse de ballet qui en vieille fille nous empêchait de nous intéresser aux boys du Mogador, je ne m'en souviens d'aucune, étais-je plus jeune, plus distraite, ou moins prête à rire.
Il y a les partisans qui disent que la vie d'un foetus c'est dès le premier jour puisque l'ADN individualise l'être, ma voisine Agnès: Qu'est-ce que tu fais dans la vie?- Moi, je fabriques de l'os!

Le surhomme dit n'avoir jamais froid, ni faim, mais constamment excité sexuellement, l'alcool serait-il un miroir déformant avec l'ivresse lourde du rouge, pensée négative, méfiance d'un voleur sur les intentions des autres, la parano galopante par mésestime de soi, animal terré avec l'intuition exacerbée de l'homme des cavernes, survivance par de petits travaux approximatifs chez les uns les autres, une lenteur du geste, arabesques gracieuses d'une idée diffuse.
Baudelaire détestait le naturel qu'il trouvait vulgaire, il n'avait de cesse de transformer l'être humain en oeuvre d'art. C'était le sujet de la discutions: Sans art, point d'humanité! ART: artifice ( dans les grottes les mauvais chasseurs n'étaient plus des acteurs, ils contemplaient le réel en se dédoublant. Un enfant aurait demandé à un sculpteur: Comment savais-tu que dans le marbre il y avait un cheval? Artiste, vient d'artisan, pas de distingo entre Michel-Ange et un cordonnier.

samedi, novembre 17, 2007

L'antidote

Un peu de peinture et hop! un léger empoisonnement. Cela me rappelle qu'un médecin m'avait, pour me fortifier et me rendre belle, fait une série de piqûres d'arsenic. Dans ce temps là,je dansais et buvais naturellement un litre de lait par jour, une fois j'ai oublié, et mes boyaux se sont tordus, sans le savoir, je pratiquais l'antidote au poison.
Ces nuits où l'on est si faible sont un tue l'amour
Quant à la mort aux rats, il parait que c'est comme pour notre coeur, à dose dilué, un fortifiant, d'ici à se débarrasser de ces sales bêtes!

jeudi, novembre 15, 2007

L'obsessionnel

L'obsessionnel est ennuyeux, une litanie sans fin de ses désirs, aussitôt assouvis, il faut recommencer, ça lasse l'imagination. Un seul moment amusant dans l'émission sur les tabous du plaisir féminin, notre chère Catherine Robbe-Grillet qui a refusé la fessée à un critique lequel avait fustigé son romancier de mari.

lundi, novembre 12, 2007

Je glane dans les bistrots philos

Pauline Carton à qui un flatteur déclarait qu'elle ne changeait pas:" Eh bien, qu'est-ce que je devais être moche à 20 ans!"

Discution sur la réalité:
Ne demande pas le sens, demande l'usage!

Dieu a mis dans l'une de nos poches un grain de poussière, et dans l'autre: Je n'ai crée le monde que pour toi! ( Talmud)

J'ai passé une nuit extraordinaire où on n'était plus qu'un et c'était moi! (Woody Allen)

La limite de mon monde est la limite de mon langage, ma capacité à parler (Wickenstein)

Un carrosse qui va vite est un carrosse vide (proverbe allemand)

La colombe fend allégrement l'air et se dit: S'il n'y avait pas d'air je volerais encore mieux! (Kant)

Une voluptueuse douceur, le poitrail d'un homme, se nicher sur son épaule le visage enfoui tel le bec d'un oiseau sous une aile duveteuse. Rudolph Nouriev avait gardé la tradition de ce port de tête à l'ancienne, par en dessous des bras, au lieu du menton arrogant et fier face au public des danseurs modernes.

samedi, novembre 10, 2007

Le bâton

Pour acheter un bout de bâton j'ai du faire tous les étages de deux grands magasins, chacun me dépêchant au niveau supérieur ou inférieur, et pour trouver les équerres et les anneaux de rideaux, je devais trimballer à travers les rayons mon cylindre afin de vérifier le diamètre des uns et des autres. Les vendeurs sont excédés, on les comprend c'est samedi, foule des curieux, de plus je ne suis qu'une femme inapte au bricolage, pour titiller les espoirs de ceux qui espèrent le gros client. Je suis ressortie les mains vides, à l'air libre, me disant que c'était un jour à flâner.

vendredi, novembre 09, 2007

La tristesse me sied comme un gant!

Le dormir, le manger, le Petit contact qui dure des heures, angoissant d'imaginer l'alcool qui diffère l'orgasme, toute une journée orchestrée par la tendresse et le désir, et la sensation d'un régression en chute libre dans un vocable et une sexualité enfantine.

mercredi, novembre 07, 2007

Il trouve normal que je doive attendre qu'il ait dit Bonjour! Bonjour! dans ses bistrots-bureaux mais n'a pas supporté mes priorités envers mes vieux amis, cette logique là lui échappe, il préfère la rupture.

La nuit nous appartient (cannes 2007) La nuit nous appartient, New York, fin des années 80. Bobby (Joaquin Phoenix) est le jeune patron d’une boîte de

La disponibilité

Personne ne comprend que je sois disponible sur l'heure pour voir un film, une pièce de théâtre ou un déjeuner avec mes vieux potes. Cela fait quarante ans que ça dure,ces courts instants constituent un sorte de vie familiale sans compter la sacrée sainte culture sans laquelle il n'y a pas de conversation possible au bistrot. Ce n'est pas maintenant que je vais lâcher ce fil d'Arianne.

Mais qu'est ce que tu me racontes là!

Un historienne dit avoir beau le nez dans les dossiers, les archives, Ils ne peuvent raconter ni ceci, ni cela, en somme rien du tout. Heureusement il existent encore des rescapés des camps, anciens résistants qui malgré leur grand âge font un travail de mémoire auprès d'élèves, dans des réunions, en visitant annuellement avec des amis les camps, lors de commémorations. Emile Torner est l'un d'entre eux, que Dieu lui prête longue vie, des dinosaures comme cela je les suivrais à pied et à cheval, ils ont rarement des voitures.

lundi, novembre 05, 2007

Notre identité est-elle forcément plurielle?

C'est le sujet qui a été retenu ce dimanche au Café Philo des Phares. Un chanteur aurait dit: Je suis une presqu'île, un bras vers la mer, l'autre vers la terre! Sacha Guitry L'égoïste c'est celui qui ne pense pas à moi!

jeudi, novembre 01, 2007

La tendresse n'y peut rien

S'accrocher au coup d'un pochard ne l'empêchera pas d'aller dire bonjour à ses potes; Bonjour! Bonjour! Combien de bonjour ce matin, ce soir, question embarrassante, voire humiliante pour l'un comme pour l'autre. Je change de trottoir pour ne pas le prendre en flagrant délit. Il a l'air d'un chien battu et moi d'une femme frustrante, rien à gagner à ces rencontres. Chaque vodka, chaque coup de rouge fait tort à l'orgasme, la tristesse n'est pas le meilleur excitant, il faut attendre le petit matin que le sang se soit dégorgé du poison, que le cerveau encore ensommeillé ne soit plus en prise avec ce problème existentiel, juste la brûlure d'une caresse surprise