(87)*Nous sommes dans une foule, assis l’un contre l’autre, mes mains dans les vôtres sont posées sur vos genoux. Je ne résiste pas à l’envie de vous caresser, gardant comme rempart à la vue nos mains jointes sur votre ventre. A votre émoi, dans ma tête lourde et douloureuse, mes yeux se figent de plus en plus, jusqu’à demeurer entièrement fixes. Et cela, les gens ne peuvent pas ne pas le remarquer. Pour pouvoir flirter publiquement sans que cela ne devienne obscène, nous nous livrons à une gymnastique incroyable mais efficace, allongés dans l’herbe sur le dos, votre phallus roulé voluptueusement sous ma nuque. Il me suffirait de tourner un peu la tête pour pouvoir l’embrasser.
(88)*Nous sommes dans le train Bruxelles-Paris, chacun obligé de trouver une place dans un compartiment séparé. Ma fille a huit ans, elle est longue et fine, nous n’arrêtons pas de nous faire des câlins (un peu comme Renaud et sa fille). Je trouve ce tripotage excessif.
« Va jouer avec Catherine, vous avez exactement le même âge. »
Ma fille, en petite personne snob, demande à Catherine à quelle école celle-ci va, pour la complexer en lui démontrant que la sienne est plus chic. Je ne comprends pas pourquoi elle tient à se rendre antipathique. Sa mère me dit:
« Vous voyez Dorothée, ce n’est pas une chose à faire. »
Le train arrive en gare, la mère ne réveille pas son mari qui dort d’un si bon sommeil.
« Vous savez Danielle, ce n’est pas Bruxelles, les trains ne s’arrêtent guère plus de deux minutes, votre mari n’aura pas le temps de se réveiller ni de sortir. »
Juste en quittant le compartiment je me rends compte que nous avons fait le voyage avec Florence, que je vois de dos, avec ses longs cheveux blonds. Elle est assise en face d'un ami cinéaste.
Sur le quai je dis à Josette qui se trouve être là:
« Il y a ton amie Florence dans le train. Je ne crois pas que ton père s’en soit aperçu.
-La pauvre, elle a dû rudement être contractée dans cette situation. »
Sur le quai, Danielle pousse ses bagages, son mari n’est toujours pas descendu, ni ma fille. Je me dis à son propos que ce n’est pas une perte et ne m’inquiète plus d’elle.
lundi, août 09, 2010
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