AUVERGNE > PUY-DE-DÔME > CLERMONT-FERRAND 02/02/12 - 06H00
Depuis 1982, le réalisateur anime les débats du festival du court-métrage de Clermont-Ferrand
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Claude Duty se réanime chaque année depuis trente ans au festival de Clermont-Ferrand.? - Pascal Chareyron
Trente ans de festival, et le même enthousiasme qu’au premier : le réalisateur Claude Duty, anime depuis 1982 les débats du court-métrage. Du coup, personne n’a rencontré autant de réalisateurs que lui !
«Quand on m'a dit que Claude Duty n'était pas Clermontois, je ne voulais pas le croire ! Je l'avais toujours vu ici, alors comment pouvait-il venir d'ailleurs ? » Jean-Claude Saurel, président du festival du court-métrage, connaît pourtant bien son sujet. Il pratique le Duty depuis « Pfffff, je ne me souviens même plus » et partage avec lui chaque année la grande scène de la Maison de la culture pour l'ouverture et la clôture du festival.
« Trente festivals sans interruption depuis 1982, avoue en guise d'explication l'intéressé. Chaque année, entre janvier et février, je suis là pour dix jours, et j'adore ça ! »
« J'ai dû rencontrer tous les réalisateursun peu connus aujourd'hui »
Revenir à l'origine de son amour pour Clermont l'oblige à remonter vers des temps très anciens : « Je suis graphiste de métier, mais le cinéma a toujours été ma passion. À la fin des années 70, je m'occupais des rencontres du jeune cinéma de Rouen. Les organisateurs du festival de Clermont, alors naissant, nous ont rendu visite et ont retenu mon premier court-métrage pour leur première édition. Moi, je ne m'étais pas déplacé, mais en 1982, mon second film a aussi été sélectionné. Le festival avait pris de l'importance et j'ai fait le voyage. C'est alors qu'ils m'ont proposé d'animer les débats, car ils m'avaient vu le faire à Rouen ».
L'exercice différait alors quelque peu de celui d'aujourd'hui : « On interviewait les réalisateurs sous l'écran du Globe à la fin des projections. J'ai commencé seul, puis avec Raphaël Chauvet, et c'est comme ça que j'ai rencontré pratiquement tous les réalisateurs un peu connus aujourd'hui ».
Les débats s'appellent désormais les Expressos. Claude Duty, les anime chaque matin entre 9 h 30 et 14 heures, à la Maison de la culture, avec le Québécois Michel Coulombe et son ancien complice de Canal + Alain Burosse.
Près de 150 réalisateurs passent au grill de leurs questions et de celles du public, sans se douter qu'ils leur procurent un plaisir vivifiant : « C'est une vraie richesse d'être confronté chaque année au cinéma nouveau. Et d'une certaine manière, cela m'influence pour mes propres films : j'ai toujours cherché à faire des films différents, surprenants ». C'était déjà le cas avec le premier, La religieuse de Diderot, un gag inattendu d'une minute primé à Lille et à Chamrousse lors de sa sortie en 1980, mais aussi pour son passage au long-métrage avec le fameux Filles perdues cheveux gras, deux fois nominé aux César 2002 et qui récoltera trois prix nationaux.
Trente films plus loin, et trente ans plus tard, Claude Duty est toujours là, heureux de vivre à Clermont « quelque chose qui ressemble au film de Harold Ramis Un jour sans fin : je reviens chaque fin janvier, et ça recommence comme l'année précédente. J'étais arrivé en 1982 quand le festival avait pour affiche un fauteuil rouge de cinéma qui se décollait des autres. Depuis, j'y suis toujours installé, comme en suspension, hors du temps ». Et d'enfoncer le clou : « d'ailleurs, je ne me sens pas vieillir ».
Un temps qu'on pourra néanmoins égrener ce soir avec lui, à 18 heures, salle Conchon, pour la rétrospective Claude Duty : au programme 7 courts-métrages réalisés entre 1998 et 2010. Des petits malins pourront alors s'amuser à lui dire « comme le temps passe », mais vous pouvez parier qu'il leur répondra… qu'il sera encore là l'année prochaine !
Arnaud Vernet
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