mardi, mai 24, 2005

Le pantalon

Je suis avec un ami intime qui converse avec un acteur américain célèbre, je ne sais s'il est question de travailler ensemble. Cet homme a le gabarit d'un John Waine, nous nous scrutons: y a t-il une possibilité de séduction de part où d'autre? Il a un poitrail sur lequel je m'appuierai bien. Je mange un pantalon lui appartenant, je le tiens à bout de bras allongée sur le parquet, j'en suis à mi-cuisses.L'acteur vérifie qu'il n'est pas dénudé et resserre sa ceinture. Afin qu'il n'y est pas de connotation érotique je mange comme quelqu'un qui a simplement faim. Je leur laisse un mot disant que je vais au théâtre, espérant qu'ils m'y retrouveront. Je suis happée par une régisseuse qui me dit que ma robe noire en crochet avec des mailles très laches qui laissent transparaître la peau conviendra au rôle, celle-ci a un trou dans le bas. En entrant son poignet à la place de la maille qui a filé, elle fait le geste de tirer sur l'ourlet pour me le mettre autour du cou tel un boa. J'ai à peine du rouge à lèvre et la peau luisante , elle me dit qu'entre deux scènes on aura le temps d'aller au Monoprix acheter de la poudre, et du rouge à joue: C'est pour quand elle sera plus vieille et qu'elle se maquille comme une folle dis-je.en fait, je dois remplacer Delphine Seyrig qui ne fait pas la reprise de la pièce mais personne n'est au courant, même pas ses partenaires habituels dont Jeanne Moreau et deux autres acteurs de cet accabit. Je rentrerai sur le plateau quand ils seront déjà en train de jouer pour profiter de l'effet de surprise et qu'il n'y ait pas de rouspétance. Je ne connais ni le titre de la pièce, ni le rôle, ni le texte, tout sera de l'improvisation, à moins que d'une mémoire ancienne ne ressurgisse la dramaturgie qui me permettra de faire face aux répliques des autres. Jeanne Moreau descend de sa loge en avance,elle discute avec une jeune assistante, j'espère que celle-ci ne vendra pas la mêche. Je suis obligée de me cacher derrière un panneau de bois, le stress de ma situation équivoque me fait me réveiller.

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