Ann Gaytan met en musique et interprète des textes inédits de Marcel Moreau au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris à l’occasion de la parution des livres Une philosophie à coups de rein (éditions Denoël), Souvenirs d’immensité avec troubles de la vision (éditions Arfuyen/ Prix Nathan Katz 2007), Insolations de nuit et Deux lettres avec vue sur chaos (éditions La Pierre d’Alun), en présence de l’auteur, Jean-Claude Drouot lit des extraits de ces textes.
Le sacre de la femme
L'éther vague, 1991
Avec ce Sacre, j'ai tenté de traduire une intuition dont je ne démords pas : que le monde sensoriel de la femme contient ou brasse d'extraordinaires énergies, rarement soupçonnées, certaines éclipsées par la connaissance générale ("hermaphrodite") que nous avons des forces obscures.
J'ai cru percevoir dans son "enseveli" - sa nuit charnelle - des signes de démesure, de brisement de limites dont l'image qu'elle nous donne, ou que sa légende nous donne d'elle-même, ne rend que parcimonieusement compte. Ce gisement-là, j'aurais pu le désigner sous le triple aspect de la femme-mère, de la femme-émoi, de la femme-désir. L'Amour, bête ou fou, pervers ou romantique, blessé ou triomphant, m'a conduit dans une direction où les chances d'être troublé, au plus profond de soi, sont assez grandes pour qu'elles nous consolent de n'avoir approché qu'une parcelle du prodigieux mystère.
De relire ce livre tisse nostalgie en moi. Depuis, les excès ont fait leur œuvre. Reste ce goût bizarre, ni amer ni lénifiant, qu'à la mémoire encore frissonnante lorsqu'elle nous renvoie à nos passions majeures.
Rien ne se perd jamais tout à fait de nos élans d'insensé vers "l'inaccessible étoile".
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