(146)*Il y a foule dans un couloir menant à votre cellule;
des amis et connaissances attendaient leur tour de visite pour vous
voir quelques minutes. Une femme m’a priée de m’inscrire sur la liste
d’attente. Quand mon tour arrive, cette dame me dit:
« Mais votre nom n’est pas sur ma feuille.
- Pourtant vous l’avez marqué vous-même.
- Alors c’est que J. P. n’a pas donné son accord. »
Je
rentre quand même dans la cellule qui est au bout du couloir à gauche,
et je me rends compte qu’elle est composée en fait de ce qui avait dû
être deux toilettes, car dans la longueur je peux compter dix-sept
urinoirs et cinq autres dans le sens de la largeur. Comme meuble, il y a
seulement un lit sur lequel vous êtes. Je vous demande si vous avez
reçu mes deux livres: un manuel de yoga et un roman. Vous faites un
signe de négation. J’imagine que l’on ne vous a pas transmis le colis,
mais je ne fais aucun commentaire pour ne pas créer de gêne. En
m’asseyant au sol, je vois ces deux livres sous votre lit, annotés de
votre écriture.
Dans le couloir, une femme, ancienne speakerine,
semble sortir de chez vous; peut-être une amie ou une ancienne
maîtresse. En fait sa cellule est contiguë à la vôtre, elle est donc
aussi en examen. Elle se promène entièrement nue dans le couloir, faite
comme une poupée Barbie, des seins très ronds avec des mamelons un peu
sombres. La chambre d’à côté se trouve libérée, on peut donc imaginer
qu’on va vous l’attribuer, et que vous vous promènerez vous aussi libre
dans les couloirs; de là à sortir naturellement à l’extérieur ?
vendredi, décembre 07, 2012
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