mardi, octobre 26, 2004

Dériveuse L'été à venir Vacances à Paris Les archives? Pablo Néruda Lagardère Les Anges Rue de Buci Maison de Retraite Susie Shrek Les cailloux



L'été s'avance entre vents et averses, mon toit est rafraichi. La Mairie du troihttp://blanckblog.free.fr/images/grandes/2003_Deriveuse_2.jpgsième nous gâte, un film sur l'évangélisation des papous. Deux de leurs chefs doivent être baptisés, on leur met des chemises blanches:" J'ai mal, je ne suis pas à l'aise, je vais tomber malade!-C'est Satan qui te gratte le cul pour te retenir, laisses-toi baptiser après tu iras à l'hôpital!-Ce n'est pas la Bible qui a fait les hommes!- Moi, je suis évangéliste, je crois en Dieu, pas au Pape! dit une femme.Un autre:- je n'ai rien fait de mal, sauf le péché de luxure, et ça, je crois que le Bon Dieu ne peut pas me l'enlever!Après ce fut "Vaudou" de Jacques Tourneur et entre les deux films nous avions gouté au "Cuba libre" (rhum-coca). de quoi se faire des adeptes pour la cérémonie Vaudou. Nous étions sous le charme exotique du noir et blanc.


7/7/2004 Vacances à Paris D.Blanck

Comme j'ai le choix, j'ai le sentiment d'être en vacances à Paris. Dans les rues, aux terrasses, l'exotisme est assuré avec toutes les langues étrangères. Et le tango argentin dansé par un couple sur le trottoir, dans la pure tradition. Et les cinémas d'art et d'essai sortent les vieux films de derrière les fagots. Ce soir, je vais voir"J'irai cracher sur vos tombes" de Boris Vian.J'ai retrouvé là où me loge THTH. Il a rajouté deux rêves pornos, rien de mieux! Sortis du contexte amoureux, c'est vraiment dégeu...Il y a trente ans, j'étais tragiquement suicidaire. Aujourd'hui je suis une rentière au petit pied qui circule facile avec la carte vermeil, bus et piscine inclus.Je n'ai pas encore les paupières tombantes et rougies par l'alcoolisme des buveuses solitaires. Un potage raviolis-crevettes dans les étapes assises me convient très bien pour tenir la route.Une jeune fille aux bras nus a un regard d'oiseau un peu tendu, ça manque de langueur pour séduire. L'accompagnateur,lui, a l'air d'une tige bouclée et tendre. elle le prend par la taille.Deux femmes font des devoirs de grammaire française, elles sont argentines, je suis incapable de les aider. Elles connaissent mieux le participe passé ou le futur antérieur de mes deux que tous les gens du bistrot.


7/6/2004 Où sont les archives D.Blanck

Deuxième surprise de la semaine: Après avoir perdu les archives des six derniers mois de ce carnet de dérive,la banque où m'avait logée thth a sauté, les documents sont passés par-dessus bord. L'on m'avait dit que les Sites gratuits étaient instables. La gloire n'est pas éternelle. A repreneur, un autre repreneur! Vite! Il faut que je trouve un éditeur pour la postérité. On croit mourrir tranquille, et bien non! Je me posais des questions quand au bien fondé d'écrire avec la pression de se savoir lu à la seconde,comme si j'avais quelqu'un qui lisait par dessus mon épaule. Automatiquement il y a un réflexe d'auto censure. ce n'est pas qu'on ment, on ne dit pas tout comme à un cahier intime, de crainte de mesure de rétorsion immédiate.



7/6/2004 Pablo Néruda D.Blanck

Pablo Neruda "Il n'y a pas de chemin dans le silence!"Je me suis laissée bercer par la poésie, Arté a du bon, ses soirées thémathiques.La solitude de l'été me fait penser à un roman lu il y a longtemps: Un couple part en vacances, et l'homme réalise l'ennui de ce huis clos. Lors d'une baignade, il s'enfonce dans la mer et ne revient pas.J'avais dix-huit ans, cela m'a fait peur du mariage.N'empêche que le coucher de soleil vu d'un pont de Paris,ça fait rêver.A propos de rêve, je me réveille après trois bonnes heures de sommeil. La main légère de K. est sur mon flan. Je ne puis me retourner vers elle car ma blouse est déboutonnée devant. J'entends, ou crois percevoir de petits cris. Je ne sais si elle se plaint dans son sommeil car elle est dos à moi. Peut-être son dos récemment opéré la fait-il souffrir, et qu'elle aussi, a besoin de se retourner. A moins que ce ne soit des appels de désir. Est-elle lesbienne? Probablement, mais je la vois si frêle, si désincarnée, que je ne puis imaginer qu'elle ait une exigence sensuelle. Comment résoudre cette situation où nous devrions nous retourner l'une vers l'autre ne serait-ce que pour nous rendormir?



7/5/2004 Lagardère D.Blanck

"Si tu ne viens pas à Lagardère!..."Il était temps, je chope Lewino dans son bistrot où il tient table ouverte, il part demain.Walter a voulu m'offrir une nouvelle pour ma rubrique, le (couper-coller) n'a pas fonctionné.C'est fou comme les journalistes ont l'art de poser les questions, tels des flics. Il doit y avoir une technique à apprendre. Je ne mens jamais par pure paresse, et celà économise beaucoup d'énergie à mon interlocuteur et à moi même. Lorsque je blesse, j'en suis très fâchée, mais c'est aussi la seule façon de rester crédible quoique je raconte.Beaucoup de gens pensent que j'affabule, eux, les pros du questionnement, ne peuvent me prendre en délit de mensonge, j'espère ainsi garder leur estime.Ce matin où l'on annonçait le temps, un téléspectateur a téléphoné:"Qu'est ce que je vais faire de tous les climatisateurs que j'ai acheté?"La lettre de désamour de ma soeur que je garde sur moi depuis un an s'éffrite, tels les rubans mexicains que l'on noue autour du poignet en guise de porte bonheur. Il faut attendre que le tissu parte de lui même.J'ai gagné 20 euros à la Fnac en lisant sur place le livre "Guerrir". J'ai retenu une respiration: imaginer son coeur avec dedans un bébé qui prend son bain. Celà prête à sourire, ce qui est le but. Peut-être que si je pratique cet exercice je deviendrais bonne, car le bébé, c'est sûrement son soi, qui vous attendrit.Je trouvais mon quartier désert, mon voisin Colin le luthier: " Nous sommes dans un arrondissement de bobos, ils ont pleins de fric, mais si tu vas dans les quartiers pauvres tu verras que les gens ne partent pas en week-end, les rues sont pleines de personnes qui trainent, vacances ou pas vacances!"Un bon plan pour ne pas se laisser aller le samedi-dimanche: rue Saint-André des Arts, il y a une boite avec une centaine d'ordinateurs, moyennant un forfait de 10 euros le week-end on peut surfer sur le Net jusqu'à plus soif.Le problème c'est quoi dire comme bêtise?


7/4/2004 Les Anges D.Blanck

Lorsque l'on voit les figures d'anges de victimes des pédophiles, l'on se demande si la beauté est tellement insoutenable qu'il faille la tuer. Je me souviens que du temps du film de Louis Malle "Vie Privée" Il y avait une affiche de Brigitte Bardot sur l'autobus. Un quidam s'est écrié à la cantonade: "Je n'en voudrais pas, même avec des pincettes". Il avait de la chance de ne pas être frustré quand on voyait l'ordinaire de la femme à ses côtés.Question que je me pose depuis longtemps:Est-ce que ceux qui sont cachés derrière leurs messageries sont les mêmes qui se planquent lors d'une guerre ou tout autre conflit?Je n'ai vécu qu'avec des faibles, des lâches, des menteurs, des alcooliques, des hystériques, (hommes et femmes)ils font leur bonhomme de chemin, don oblige. Ghislain Cloquet disait: Il y a toujours des gens qui montent sur le dos des sherpaks pour arriver au sommet.



7/4/2004 Rue de Buci D.Blanck

Tant qu'à boire en terrasse, je mange une soupe chinoise au carrefour de Buci. De ravissants mannequins logent à La Louisiane. des intellos fatigués font encore du vélo. Les touristes en short, c'est sûr! Quelques comédiens au rabais regardent si on les reconnait. Au mêtre carré, tout se mêle: les hots dogs, les cocas, ceux qui vous balancent leur curiculum vitae dans la foulée. Il y en a qui traversent la foule, hagards, comme si l'oeil était une seconde oreille pour leur portable.J'étais là il y a quarante ans, en mini jupe, ce sont les autres qui me voyaient.C'est une rue extravertie, on parle vite pour rester attablés longtemps. Faute de verbe, certaines filles portent de hauts-talons et l'estomac à l'air. Un fracas de verre tombé d'une fenêtre, les pigeons n'ont peur de rien, ils picorent tout ce qui tombe. Les chiens ne viennent pas au rappel, trop interêssés par tous ces entre-jambes. Cela a été mon coin de soleil, j'habitais rue Mazarine, j'y ramenais toujours un convive pour boire le wisky de mon amant en reportage à l'étranger.Dans les soirées dures, j'hésitai entre le gaz et la Seine toute proche.Ma dernière copine, je l'ai perdue à Noêl. Ces enfants le passaient avec leur père. L'amant, avec sa mère. Elle voulut à toute force que nous fassions quelque chose ensemble.J'ai subi sa leuggorhée verbale pimentée de savoir psy à chaque phrase. Cela a duré huit heures, enragée qu'elle était par la défection pour les fêtes de ses proches. Dans la foulée j'en prenais pour mon grade, et son discours que j'ai découvert affreux: la légère perversité limite vulgaire d'une fi-fille à son papa, satisfaite de séduire par un corps à peine pubère, les vieux messieurs au bord de l'impuissance. Elle martelait à tout bout de champ, comme si je n'avais pas compris la première fois: "L'un, me dit des mots que je voudrais entendre de l'autre!" Je me disais que si je lui faisais le cadeau d'en avoir saisi le sens, je ne le lui pardonnerai jamais. J'ai tenu jusqu'à 11h du soir. Epuisée, j'ai lâché :"Puisque tu as un amoureux (citant l'un, qui n'était autre que notre ex-amant dont elle était la petite dernière)et que tu as un amant, de quoi se plaint le peuple!" Elle n'a pas compris que c'était un cadeau d'adieu. Me regardant fixement, toujours aussi hystérique: "Oui! Mais c'est de l'autre que je veux entendre les mots!"J'ai marché dans la nuit afin d'oter ces tensions , je n'ai pas vu les chaînes qui délimitaient un parking d'autos, il y avait un vent fort, nous étions en bord de mer, je suis tombée tibias en avant. elle m'avait cassé les couilles durant tout le voyage, et très sérieusement les pattes à l'arrivée. "Rien, Voilà l'Ordre" de Jacques Baratier. Chaque phrase du film j'aurais voulu pouvoir l'écrire sur le champ dans le noir de la salle. C'est le plus bel éloge sur la folie que Jacques Baratier a tourné. Une phase pourrait résumer celui-ci:"Derrière chaque malade, cherchez le poête!" Le cinéaste a beaucoup fréquenté la clinique de La Borde, créee par un cheptel de spys communistes dans les années soixante. La liberté y était de mise, à peine une camisole chimique, ça caracolait dans le parc, les peintres avaient leurs ateliers. Le théâtre, que Jean-Batiste thiérré leur faisait jouer, permettait au double de chaque personnalité de se révéler. J'ai retrouvé cette jubilation dans ce film d'un jeune poête fou de quatre-vingt-six ans. Je n'ai jamais douté que Baratier fût notre chantre nationnal, mais je ne pouvais imaginer qu'il eut encore une telle vitalité d'expression artistique. Je lui en voudrais toujours de ne pas m'avoir fait faire de la figuration parmi les patients de la clinique Rhien. Mais il a été parfaitement servi par ses amis et interprêtes. Sa lucidité dans la vie courante, m'a toujours fait rire. Sa légèreté est l'élégance suprême. Alors qu'hier j'étais désespérée d'envisager pour un proche avenir une maison de retraite, je veux bien me réfugier dans la folie pour être admise dans un tel établissement. Cela serait le plus grand luxe de ma vie.



7/3/2004 Maison de retraite D.Blanck

Très perturbant ces reportages sur des maisons de retraites. Une doyenne mange des huitres pour fêter ses 103 ans. elle a la bonne humeur des bons tubes digestifs. Une autre ne veut pas qu'on lui en conte, fusse par un charmant jeune homme qui lit du Georges Sand. Certains diabétiques se plaignent de manquer de dessert. Un couple se reboutonnent mutuellement leur blouse alors qu'ils n'y voient goutte. Des enfants n'ont pas l'air de rigoler quand on leur demande de mettre la main à la farine en même temps que l'aieule touille la pâte pour confectionner un gâteau. Une autre se plaint du manque de communication entre les pensionnés. Peut-être faudrait-il faire tourner les convives entre eux, les changer chaque jour de table.Même si il y a une équipe d'animation comme c'est le cas ici, leur slogan: "Retrouver le désir et le plaisir", on peut se poser la question Faut-il rester chez soi au risque de souffrir mille morts, ou s'arranger des amusettes, ce que je ne supportais pas au club Med.Par dessus mon toit, une tchatche à quatre voix s'est ouverte.



7/2/2004 Suzie D.Blanck

Incidemment, j'apprends qu'ils vont au cimetière dimanche. Ils déjeunent d'abord. Où et combien de temps, je ne peux prendre le train en marche. Une chape de tristesse s'abat sur moi, d'être exclue de leur visite à ma soeur.Cela fait un an que je l'ai vue la dernière fois.Le positif c'est que ses fils se marient, ils sont sauvés des eaux. L'homme friqué de la famille les régalera. Il était resté au frais en Bretagne durant cette période d'enfer. Sortir son porte-monnaie efface t-il les remords, où reste t-on un homme de bien pour ses proches. Quand je pense aux pédophiles, je me dis que c'est cher payer l'orgasme de ne jouir qu'une fois, et qu'il faille assassiner l'enfant. Entre les dizaines de crimes, quelle est la vie sexuelle de ces forcenés?



7/2/2004 Pédophilie D.Blanck

Le sérum de vérité ne sert-il de rien afin de confronter les accusateurs aux accusés?Lorsque j'étais adolescente, je me disais:"Si un jour un homme me viole, je le tue de ma main!" Je n'imaginais pas de sévices de parents, j'étais en orphelinat où ailleurs , mais pas avec eux.D'ailleurs lorsque plus tard,j'ai écrit la légère perversité d'une bonne à mon égard, ma mère a détourné les yeux, comme si elle n'avait pas lu. Je n'ai pas discuté.Les enfants ont le sens du secret, mais ce sont les adultes qui leur inculquent le sens du pêché.Un jeune homme l'a fait, mais j'étais amoureuse de lui. Lui, l'était d'une ravissante comédienne qui venait de le larguer, il partait le lendemain pour la guerre d'algérie. Je ne voulais pas servir d'erzast. Il voulait de toutes forces baiser une femme avant de se faire tuer.Il en a réchappé, nous nous sommes croisés plusieurs fois dans des lieux public, son talent artistique était reconnu, pas une fois je ne lui ai dis bonjour. J'ai appris qu'il avait une violence naturelle, il est décédé d'une crise cardiaque à quarante-ans.


7/1/2004 Journée du cinéma D.Blanck

"Shrek" fait référence de façon jouissive à tous les contes de fées. en final, l'ogre garde l'amour de sa petite princesse, et c'est peut être une publicité pour le fast-food. Ne boudons pas notre plaisir, puisqu'un autre cinéaste américain a sorti un film contre la malle-bouffe en en faisant les frais.Dans "La 10ième Chambre" de Depardon, les prévenus: petits délinquants, petits dealers, petits beignets sur le visage d'une concubine. Mais le plus drôle c'est un agent femme qui se plaint d'outrage: on l'a traitée de "Salope!""Je l'ai dis, mais je ne l'ai pas pensé! rétorque le jeune chauffard, qui faisait des livraisons sans permis de conduire.-Combien vous voulez? demande à la femme, la juge chargée d'arbitrer.- Ben! trois cent euros!"Et les spectacteurs du cinéma de participer." Salope!Ce qui est un effet comique assuré c'est l'innocence peinte sur les visages des prévenus.Quand aux "Deux soeurs," le film est d'un tel esthétisme, tous les protagonistes sont beaux, qu'en soit c'est angoissant, la folie sous le masque de la perfection? Léo Férré:"Le drame des solitaires c'est qu'ils s'arrangent toujours pour ne pas être seuls!"On disait de lui qu'il était: VOYANT DE L'OREILLE -UN ASTRE NOIR Et lui: " On couche toujours avec son singe!"Le Net ressemble au jeu de la Bataille Navale: Un coup je te Site, un coup je te coule, ou tu rétrogrades dans la hiérarchie des pages,mais en cliquant sur la souris tu peux accéder à la gloire!Moult jeunes webmestres restent enlisés dans la grande toile tissée par Internet. La mégalomanie leur bouffe le cerveau, suce leur moelle créatrice, reste la grande partouze des jeux de cons, au propre comme au figuré. Le virtuel préserve du Sida physique pas du Sida mental.Hier soir j'ai vu un film sur de jeunes drogués, il se passe à Ibiza. Je l'ai échappé belle! Une femme m'avait demandé si j'étais libre pour la suivre aux Baléares, elle y a une maison au-dessus d'un nid d'aigles en plein maquis:"Je m'y reconstruis, c'est si beau! Et tu pourras écrire!La beauté pure m'a toujours téténisée, telle la voix de la Callas, Nourriev dansant, un paysage sublime, je ne sais dire: Génial! Génial! comme tout un chacun.L'effet du vin blanc passé, elle m'avait oubliéeParfois je me crois morte d'un coeur à blanc, et la nuit grouille de choses si insignifiantes que l'on ne sait comment les résoudre. L'aube vous abrutit des stridences mécaniques, la journée s'accorde à dire oui ou non à quelques passants.



6/30/2004 Les cailloux D.Blanck

Le petit Poucet a perdu les cailloux semés depuis des mois. Paris se vide, ce n'est pas le moment de se perdre en lamentations devant la défection d'amis qui se terrent dans leur domicile conjugal. Leurs visages s'éffacent au loin tel des bateaux qui disparaissent à l'horizon. Je dois anticiper sur le deuil pour ne pas déprimer en bloc.