mardi, octobre 26, 2004

Kabyle Université Paris 13 Amour Gilles Bourda Hautains ou condescendants Off-Courts Trouville L'Eponge Le Quai Musique L'Iode

9/21/2004 Kabyle D.Blanck

Dans une salle d'attente une jeune kabyle allaite un enfant tout en répondant au portable.Je demande l'âge de la petite fille." Vingt-sept mois! C'est trop! Elle ne veut pas arrêter!"Tout en têtant la petite fille caresse le visage de sa mère. Puis enfin repue, elle se met à jouer dans le couloir et parle très bien, sa taille est celle d'une fillette de quatre-ans. Qu'en pense le pédiatre nous sommes dans un dispensaire.


9/20/2004 Université Paris 13 D.Blanck

Je suis émue comme une jeune écolière d'aller à l'université soutenir Gilles Bourda dans sa soutenance sur la correspondance entre André Gide et Daniel Wallard. J'ai découvert un homme, alors que je ne connaissais que le mari jaloux d'une très jeune femme, ma copine. Mon père et lui ont eu des destins croisés comme militants communistes et brigadistes, sans que personne n'en sache rien.Philippe Lejeune et sa collègue, dont je ne sais pas le nom, ont été charmants tout le long de l'examen. Ils ont donné 18/20 à Gilles, lui demandant de poursuivre sa quête comme s'il devait écrire un roman sur le personnage mystérieux de Wallard. Les enfants de celui-ci et ses amis seront tous surpris comme je l'ai été, de l'ambivalence et de la richesse d'une vie de pharmacien de province..Plutôt que de prendre le métro sortie Gare du Nord, je descends à pied le boulevard Sébastopol. Nous traversons la rue en même temps, Jean Batiste Thiérré et moi:" Je devais être à la campagne aujourd'hui, et je n'y suis pas encore allé, c'était pour te rencontrer!me dit gentiment Jean Batiste. J'ai rêvé que Jacques était mort!- Pour moi c'est tout comme, il est enterré vivant, il dit qu'il ne peut me voir car il ne peut faire 50m à pied! Il y a 9 mois que je ne l'ai vu, je fais mon deuil comme si je devais ne jamais le revoir!


9/18/2004 Amour D.Blanck

Une histoire d'amour est toujours une histoire d'amour, même si elle se passe entre un chien et un chat. "Le coiffeur et le boxeur" Un homosexuel aime un hétéro qui aime une lesbienne. C'est un très joli film.Samedi est chaud, beaucoup de monde au marché. Dans cette courette-Square des Oiseaux, des enfants ont reçu chacun une belle pizza.Bertrand Tavernier fait ses emplettes. Il est si grand que cela doit lui être facile de ne pas abaisser son regard sur moi.Emission éprouvante sur les mères qui ont bu durant leur grossesse. Les enfants trinquent et pas qu'un peu.L'autre jour, quand j'ai mangé des moules avec une copine, elle a pris les marinières, au vin blanc. J'ai failli lui demandé d'échanger avec moi, il n'y avait que du cèleri.Il est vrai qu'on ne veut pas se mêler des vices des autres. J'ai eu plein d'amis buveurs, que faire à part quitter la table, se priver d'instants de convivialité.


9/17/2004 Mairie du 3 ième D.Blanck

C'est magnifique, la mairie du troisième offre le libre accès à internet, le webbar du coin a du souçi à se faire. J'ai réussi à envoyer un fichier joint. D'ici à ce que j'apprenne à travailler sur un site, fini la mégalomanie aigue des webmestres qui le prennent de haut.Et il refait beau! L'été ne veut pas se laisser mourrir!


9/16/2004 Gilles Bourda D.Blanck

Gilles Bourda m'a acheté en riant tous mes livres. Afin de l'appâter, je lui ai dit qu'il y avait des bribes sur Wallard dans mes écrits. Il fait une thèse sur Daniel Wallard et sa correspondance avec Gide et Aragon. J'ai tout déballé sur le couple qui m'a souvent hébergée. Et cette coincidence qui a voulu que j' achète une petite chambre face au bar à vins où sévit son fils Vincent.Lorsque l'on croit un lieu déserté par des amis morts ou exilés, un enfant perpétue le lien qui donne raison au paysage que l'on ne peut quitter. Ces cercles concentriques entre la Normandie et moi qui renacle devant l'esprit de province. Je veux partir, et un petit évènement me met sur la sellete. Je reste donc scotchée tel un papillon pour faire la lumière sur mon personnage que les habitants croient sulfureux. Et toujours gag , ma prestation à côté de monsieur le Maire. Au vu de ce spot de 30 secondes qui annonce le "Cabaret Kino", une copine derrière moi me dit:"Alors tu es la maitresse du Maire?- Oui! dis-je en riant.-Il y en a d'autres! répliqua sèchement, celle, attablée avec moi."Alors que j'avais dit, oui! au second degré, je n'ai pas su si c'était au premier ou au troisième degré qu'elle faisait cette remarque. C'était la femme d'un commerçant de Trouville.


9/15/2004 Hautains ou condescendants D.Blanck

Hautains ou condescedants, un coup charmant, un coup blessant, ces variétés d'humeur sont la constance de nos deux duettistes de la rue des Bains. Nous pensions que notre grand âge, (ils sont pour le jeunisme)nous méritait ces outrages, mes copines et moi. Mais toute la clientèle de ce bar à vins dont on aime le décor fait de bric et de broc, se plaint et boude. Il y a un état de grâce, la semaine Festivalière qu'ils ont préparée toute l'année. Très chaleureusement, ils présentent les cinéastes français et québéquois invités. Montent également sur scène leur équipe technique, les serveuses, ce n'est que justice. Et, parmi le public, un trio tragique: Ingrid Lulley, Emmanuelle Bataille et moi même, qui avons joué gracieusement les comiques dans divers petits films, applaudissent elles aussi tout le palmarès sans jamais être citées de vive voix à l'intention du dit public. Quelques voisins nous reconnaissant à l'écran sont contents d'être à notre table. Comme tout créateur qui veut effacer sa créature, depuis que le monde est monde, nos talentueux jeunes gens nous vampirisent dans le seul but d'être les seuls maitres du JE.. Il y a si longtemps que je prends la douche jusqu'à la lie, mais je m'étonne encore qu'il en soit toujours ainsi-soit-il! Pour tourner encore, je devrais rester transparente.Il y a famille et famille! Celle de Frédéric Tachou est montée de Bordeaux à Paris voir le film projeté au Cinéma des Cinéastes. La mienne n'a répondu ni oui!, ni merde! à mon invitation. Que ce soit de Drancy, Montreuil où Paris, silence sur mes prestations.Un ami qui m'avait raconté le matin sa marche vers Compostelle, a trouvé que la Place Clichy était trop loin.Un autre a une moustache et des cheveux longs qui fait croire qu'il s'identifie aux mâles du pays de sa belle Serbo-Croate.


9/8/2004 Off-Courts Trouville D.Blanck

Nous sommes mercredi, je traine toujours; Il fait un été indien, ma peau préfère les salles obscures; Ils ont bien des soucis, nos frères canadiens, leur vie cinémathographiée en fait état: rapports de force entre couples, parents sans communiquations, enfants troublés, sous quels cieux fait-il bon vivre? Je croyais à ma cabane au Canada. Ils disent que les européens se fatiguent du froid. Eux, cela leur donne de la vigueur et un humour noir. J'ai l'air d'une vieille dame indigne de trainer dans leurs basques, alors je surfe entre les projections, alibi pour ne pas rester en dehors du festival; Mon bloc, le normand, dans lequel est "Les Problèmes de Hanches", a été vu par certaines dames du café phylo qui gentiment m'en ont fait compliment. Quand aux autres, les pros, ils sont dans une énergie de rencontres entre eux, ils s'auto-promouvoient, mais cela devient un classique, on ne présente jamais les comédiens des fois qu'ils mendieraient un autre rôle.


8/20/2004 l'Eponge D.Blanck

On ne peut plus dire "Jeter l'éponge" puisque les soigneurs des boxeurs les arrosent avec un pchitt à la place de la fameuse éponge dégoulinante qui leur barboullait les yeux, la bouche et plus bas, il faut bien rafraichir l'animal.Ce jeune afghan de 17 ans, Amer Khan, qui représente l'Angleterre aux jeux d'Athènes a fait un match du tonnerre.Puisque l'on dit que je suis une Trouvillaise d'adoption, je me remémore mes premiers pas sur les planches, pieds nus, car mon amoureux m'avait demandé de choisir entre une paire d'espadrilles ou un thé au Bar du Soleil à Deauville. Nous y voyions tout Hollywood.L'on reconnaissait les producteurs américains à la taille de leur cigare. Ils étaient flanquées de femmes aux généreux décolettés telles les soeurs Gabor. Et lui, mon amoureux, jouait du cerf-volant. Il était bien le seul à gêner les tablées aux terrasses, où entre les parasols,avec sa ficelle qui s'entortillait partout, j'avais honte, je le trouvais débile.Nous rentrions le soir à Paris dans notre mansarde de la rue de la Pompe, j'avais les pieds pleins de goudron.Certains dimanches, aux grandes marées, nous allions sur la Seine voir le mascaret.C'était dans les années cinquante. Ses parents avaient bien une petite maison en Normandie mais je n'étais que sa concubine, je n'avais pas droit de cité, sa mère avait de la moralité, elle ne m'a jamais reçu chez elle tant que son fils n'a pas été divorcé.


8/20/2004 Le Quai D.Blanck

Nous marchons Mireille et moi, le long du quai. Face à nous,un très jeune couple, chacun une canne blanche à la main. Le garçon s'approche et nous demande: Pourriez-vous me rendre un petit service? J'aime beaucoup regarder les bateaaux! (sic) J'ai un appareil jetable, pourriez-vous en photographier un?Il à l'air d'y voir un peu clair, il dirige l'angle de vue, en biais pour voir la totalité du bateau de pêche. Pour la deuxième photo je leur demande de se mettre dans le cadre. A ce moment surgit un couple de nains qui se retrouvent sous les jambes des aveugles. Comme ce n'était pas ma pellicule, je n'ai appuyé sur le déclencheur, j'ai attendu que les gens de petites tailles, puisque c'est ainsi qu'on les nomme,soient partis.Cela m'a rappellé les sketchs affreux de Dino Risi. dans l'un, il s'agit d'un ancien boxeur qui travaille comme grouillot au bord d'une plage. Un journaliste vient l'interwiever. A chacune des questions du journaliste le pauvre boxeur sonné répond: "Sono contento! Sono contento!"


8/11/2004 Musique D.Blanck

Cela me faisait penser à la chanson de Charles Trenet: "Je t'attendrais à la porte du garage, et tu viendras dans ta superbe auto, toto!"Chaque jour Elisabeth Tixier me donnait rendez-vous à 20h30 à la porte de son garage et nous traversions le Pont des Belges dans sa petite auto pour la garer au parking de l'hypodromme de Clairefontaine, face à la salle de concert. Elisabeth avait raconté au gardien: Mon mari décontracté avait omis de montrer sa carte de VIP, on lui demande:" Vous êtes propriétaire?- Non!-Entraineur?-Non plus!-Cheval, alors?Bref, j'ai passé une délicieuse semaine avec cette petite soirée ponctuelle à écouter des musiciens dont la fraicheur n'avait d'égale que celle du public très chaleureux et fidèle.Cela me surprenait que la province fasse fête au talent avec tant d'enthousiasme. Cela ne coùtait rien et pourtant cela plaisait.


8/9/2004 L'Iode D.Blanck

Alain Blondeau kiné qui a une bonne patte comme me l'avait dit une copine, me rassure : il y a plus d'iode içi qu'en Bretagne, donc pas de frustration, et pour le crachin nous sommes à égalité aujourd'hui. Je finis par m'habituer à ce satané mois d'aout puisque personne ne bat le rappel dans la Capitale. Où sont tous ces gens dont on ne prend pas de nouvelles, les petits vieux de ma vie dont les forfaits m'échappent? J'avance bien les pieds dans l'eau de la piscine afin qu'ils me retrouvent fraîche à la rentrée. Leur peau aura mitonnée sous quelle température? Chaque année il me faut faire le décompte de qui, je n'ai plus à hair. Je doute qu'ils s'attendrissent sur mon sort, il ne l'ont jamais fait, donc je me lève, je mange, je marche comme à l'ordinaire, comme s'il ne s'agissait pas de vacances, seulement d'un temps inerte tel on le vit en prenant le train, un no mans-land entre deux sentiments contradictoires, la tristesse de l'exil et le bonheur d'arriver quelque part.