samedi, novembre 06, 2004

Lettre ouverte à Bertrand Delanoé Maire de Paris

Cher monsieur Bertrand Delanoé, vous qui êtes un amoureux de Paris, un écologiste à vélo, que peut-on faire pour atténuer la pollution par le bruit. Dès que l'on sort d'une gare, ayant quelque peu oublié la capitale, on est agréssé par les stridences des moteurs. Je ne parle pas des lieux de plaisir où les gens se droguent aux sons, quitte à devenir sourds. En perdant les graves, les aigus sont encore plus agréssifs. Et en perdant les aigus, les graves deviennent incompréhensibles. Le sonotone n'arrange rien puisqu'il amplifie les sons d'ambiance.
J'en profite pour donner un petit bémol à Paris-Plage: Les transats, les hamacs sont pris d'assaut dès le matin. Ce sont les mêmes personnes qui y fontla grasse matinée, la sièste, laissant une serviette le temps de déjeuner. Ne reste au pauvre quidam qu'à déambuler comme au zoo, regardant avec envie cette faune qui fait semblant d'être assoupie afin de se dorer sous notre nez sans céder un pore de sa place. C'est magnifique à voir, quant à s'assoir, il faudrait faire le coup de poing! Et les brumisateurs qui raffraichissent les chiens, les adultes et les enfants dans la joie, n'ont-ils pas l'inconvénient de tarir les fontaines du square du Temple? Pas une goutte d'eau n'en sort pour les petits vieux dont les jambes ne les portent plus jusqu'aux quais de la Seine.
Je ne vous raconte pas l'été de la canicule, on a parlé du risque de la chaleur sur les gens âgés, mais pas sur des malades affaiblis par une médicalisation lourde. Ma soeur Suzie est morte, elle n'avait que 56 ans. J'avoue avoir peur pour moi sous mon toit en zing. Treize piscines municipales étaient fermées. Cette année, j'ai pû me baigner, je vous en rends grâce!
Je me réconforte le jeudi dans la salle obscure de la Mairie du troisième où Michel Chaudanson, généreusement, nous offre à voir les films qu'il a passionnément aimés.
Ma requête aura t-elle quelque écho?
J'espère ne pas vous avoir bassiné avec mon petit pamphlet.
Acceptez le respect et l'admiration d'une vieille amoureuse de la petite reine.
Dorothée Blanck