-Non! Un poisson qui en regarde un autre à travers son vase dépoli!
J'aimerais l'enregistrer sur magnéto afin de prendre sur le vif ses poétiques frétillements glissants, tel un gardon qui retourne sûrement à son élément. Mentalement, je suis trop lente, je n'y arrive pas.
24 mai 1965 : sous le titre " Le groupe panique international présente sa troupe d’éléphants ", se joua à Paris un spectacle en trois parties :
1. Cérémonie de la femme nouvelle, de Roland Topor.
2. Les Amours impossibles, de Fernando Arrabal.
3. Auto sacramentel, d’Alexandro Jodorowsky.
Happening phénoménal de quatre heures qui eût lieu au Centre Américain, à Paris, et qui fut à l’origine de cette technique théâtrale libérée. Bernard Gille décrit le spectacle comme une " fête folle, parodique, désordonnée. Les masques des acteurs étaient très stylisés et caricaturaux (...). Tout un peuple de baigneuses en maillots rayés s’agitait, mimait la frayeur, participait à l’action. Jodorowsky avait choisi le grotesque. "
Jodorowsky, iconoclaste, provocateur, mégalomane, égal à lui-même, à sa folie et à sa démesure, défie Jean-Jacques Lebel, le spécialiste du happening :
" Nous appelons ça : le Groupe Panique présente sa troupe d’éléphants. Il n’y a pas d’éléphants. Arrabal me donne une pièce courte. Topor me donne quelques dessins. Je me retrouve avec Olivier O. Olivier, un peintre très riche. Moi aussi j’ai beaucoup d’argent. J’ai prévenu Lebel : ce que vous faites n’est rien. Vous êtes des clochards et moi Cecil B. de Mile. Il a été tellement jaloux qu’il a effacé toute trace de ce moment. Mais on ne peut pas cacher le soleil avec un doigt... "
Le Groupe Panique - Olivier O. Olivier
Depuis 1965, l’histoire du Panique appartient au domaine public :
Les Editions HERMAPHRODITE - http://hermaphrodite.fr - editions@hermaphrodite.fr
Quelques jalons dans l’histoire des paniques
Le samedi 24 février 2007
PANIQUE ?
C’est la vie.
C’est aussi le désordre, le chaos, une certaine brutalité amoureuse gorgée de fécondité et surtout une part immense de démesure et de rêve.
Panique, c’est Roland Topor, Alexandro Jodorowsky, Fernando Arrabal, Olivier O. Olivier, Christian Zeimert, Diego Bardon, Sam Szafran, Abel Ogier, Michel Parré, Roman Cieslewicz, Jérôme Savary, Jacques Sternberg,..., une nuée d’individualités riches douées d’une philosophie de vie et d’une force de préhension des choses singulière, à l’instar des surréalistes qu’ils côtoyèrent le temps de s’enfuir loin du dogme et de la figure patriarcale d’André Breton. Panique, c’est l’œil de l’inconscient qui appréhende le Réel les paupières closes, assisté par l’œil du conscient, ému de se voir ainsi révélé. C’est encore la quête expressive de l’homme.
Quelques jalons dans l’histoire des paniques :
1960 : Alexandro Jodorowsky, Fernando Arrabal et Roland Topor se retrouvent au Café de la Paix, place de l’Opéra, à Paris. Leurs conceptions respectives de la vie et de l’art les rapprochent sensiblement jusqu’à déboucher sur des prises de position actives en faveur d’une nouvelle conception du monde. Topor nous narre la confluence des désirs, les cheminements éloignés qui se recoupent pour finalement se resserrer plus encore. L’amitié naissante sera le terreau où fermenteront les plantes majestueuses et bénéfiques, vénéneuses parfois, de ces amoureux désordonnés de la vie, en une fresque panique ininterrompue. Panique sera la possibilité de créer sans jamais redouter l’enfermement de l’œuvre -l’artiste, lui, est plus souvent en péril, sujet aux attaques et aux emprisonnements.
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