lundi, novembre 23, 2009



(58)*Renaud et moi nous rencontrons chez lui une dernière fois. Il n’y a rien à discuter en ce qui nous concerne, la preuve: sa mauvaise littérature dont il est si fier, une lettre pour Florence qu’il a accrochée au mur. « Quand on écrit aussi mal, on ne pense pas juste; je n’ai donc pas à prendre en considération vos arguments pour notre couple. De plus, Florence est enceinte de vous. Je suis sûre qu’elle gardera le bébé, et vous l’épouserez », lui dis-je.
Renaud part à Bruxelles, vous y partez aussi la même journée. Il ne me reste qu’à m’y faire inviter par une amie commune. Ce sera joyeux de voir qui sont les chacune de chacun.
Un gros bébé galope dans la rue, rasant les autos, je le surveille. Il a de si belles fesses, j’en embrasse une.
A votre rendez-vous avec la mère vous m’avez laissée au fond de la ruelle, mais je me suis approchée en criant mon nom, et nous nous sommes congratulés joyeusement. Elle est belle, gaie, et ne paraît pas ennuyeuse comme vous le prétendiez, la "Flo", sacré Renaud !
On m’envoie me prostituer à un affreux bonhomme, tordu et dégoûtant, dans son cagibi. J’en ai envie et ne le laisse pas paraître, alors il augmente la somme du double. Je ne connais pas la monnaie du pays, cela à l’air de toute façon misérable.
Le type de ce bonhomme est sémite, c’est pour ça que malgré son apparence, j’attends du plaisir de nos ébats. La litière est faite de paille, il faut y grimper par une échelle. Lui s’y juche d’un simple rétablissement. J’avais raison d’espérer en dépit de sa laideur. Je grimpe moins souplement.
Est-ce vraiment vous qui m’embrassez, votre langue fouillant ma bouche ? Oui, vous êtes contre moi, je reconnais le dessin de vos lèvres entre deux étreintes.
Malgré ces préliminaires, et bien que je me caresse le ventre avec votre sexe, vous ne pouvez me pénétrer. Cela ne fait rien, je ceins tendrement votre bassin de mes bras.
« Vous êtes amoureux, c’est pour cela que vous ne pouvez pas ?
- Amoureux, non, dites-vous faiblement
- Mais amoureux de quelqu’un d’autre ?
- Oh ! Oui !
- Alors adieu ! dis-je à votre oreille. »
Cela se passe une année après notre rupture, alors que nous nous rencontrons par hasard.

Aucun commentaire: