Comme c'est de circonstance, je me permets de recopier ce petit mot écrit à Jacques Baratier de son vivant à propos de son film: "Rien, Voilà l'Ordre"
Chaque phrase du film j'aurais voulu pouvoir l'écrire sur le champ dans le noir de la salle. C'est le plus bel éloge sur la folie que Jacques Baratier a tourné. Une phase pourrait résumer celui-ci:"Derrière chaque malade, cherchez le poête!" Le cinéaste a beaucoup fréquenté la clinique de La Borde, créée par un cheptel de spys communistes dans les années soixante. La liberté y était de mise, à peine une camisole chimique, ça caracolait dans le parc, les peintres avaient leurs ateliers. Le théâtre, que Jean-Batiste Thiérré leur faisait jouer,(notamment: C'est la guerre monsieur Gruber de Jacques Sternberg) permettait au double de chaque personnalité de se révéler. J'ai retrouvé cette jubilation dans ce film d'un jeune poète fou de quatre-vingt-six ans. Je n'ai jamais douté que Baratier fût notre chantre national, un grand tribun, il l'avait prouvé lors des États Généraux du Cinéma à Suresnes, mais je ne pouvais imaginer qu'il eut encore une telle vitalité d'expression artistique. Je lui en voudrais toujours de ne pas m'avoir fait faire de la figuration parmi les patients de la clinique Rhien. Mais il a été parfaitement servi par ses amis et interprètes. Sa lucidité dans la vie courante, m'a toujours fait rire. Sa légèreté est l'élégance suprême. Alors qu'hier j'étais désespérée d'envisager pour un proche avenir une maison de retraite, je veux bien me réfugier dans la folie pour être admise dans un tel établissement. Cela serait le plus grand luxe de ma vie.
jeudi, février 24, 2011
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