Je ne fais qu'attendre, sous l'auvent de Chez Willy, que mes copines passent dans cette ruelle piétonne. Ce serait délicieux si un homme conversait avec nous, mais c'est la grande absence ! Veuve, conjoint plus jeune encore sur le marché du travail, vieille fille comme moi qui radote, d'autres qui ont fait carrière et le font savoir, de quoi occuper ses vacances sans grands bobos, nous n'avons plus l'âge des exploits d'aucune sorte. Me reste en hôpitaux de vieux amis qui résistent comme les braves soldats des tranchées. Je râle contre cette gangrène qui atteint même ceux qui ont fait au mieux de leur vie, ce qui n'est pas mon cas, je me suis contenté de travailler par procuration en admirant les œuvres des autres. À l'heure du bilan je reste transparente avec un arrière goût de n'avoir rien entreprit sérieusement, et d'avoir aimé des gens sans qu'ils le sachent, tout en sourdine. Grand bien leur fasse, aux vivants et aux morts, je rêve d'eux sans rupture dans le temps jusqu'à ce que je me laisse emporter par une non-existence. Pendant ce temps là les mouettes se disputent pour un poisson de plus, et lors de sieste à l'ombre nous restent Derrick et Maigret, en potentiel bons pères et maris.
Àu seul bistrot sympathique je goûterais le délice des délices si seulement un homme s'arrêtait enfin! Seul le défilé de mes copines toutes aussi esseulées, de la vieille quasi gâteuse, à l'autre qui a été trop heureuse, et moi qui n'ai plus que de vieux amis en phase de passer l'arme à gauche.
vendredi, août 10, 2012
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