(142)*Je dois rendre son sexe au dessinateur Roland Topor.
Comment faire, car nous sommes entourés de gens, dans un lieu public ?
D’autant que ce bout de boyau vidé de toute substance est plutôt
minable. Je cache ce sexe dans ma main en cherchant de quoi
l’envelopper, ne serait-ce que dans un pli de ma robe, pour le remettre à
Roland de la main à la main. Quelle est la circonstance qui a provoqué
l’affaire, je ne m’en souviens pas. Le plaisir a dû être normal puisque
je n’ai aucun sentiment de frustration. C’est probablement la première
fois depuis que nous nous connaissons.
Je me rends compte que je
n’ai pas dû utiliser de protection, alors je vais me laver le derrière
afin de limiter les dégâts, Sida et autres. Puis, attablés au bistrot,
nous devisons. Nathan vient nous rejoindre et tout naturellement je
m’adosse à lui, la tête dans son cou, comme si cela allait de soi. Cela
ne peut vexer Roland qui connaît nos douloureuses et anciennes amours.
Le surprenant, c’est que Nathan ne se défend pas de ma lascive tendresse
en public.
J’ai toujours le sexe de Topor dans le pli de ma robe
chiffonné dans ma main. Sur le sentier bordé de plants grimpants de
haricots verts, Roland s’écrie:
« Mais ce sont mes haricots verts ! C’est moi qui les ai plantés ! »
Je
me mets à en remplir ma jupe, à défaut de sac. Il est temps de les
cueillir car certains pourrissent déjà, tellement ils sont énormes. Au
passage je fauche une salade, des bananes, et des poires qui sont
étalées sur une claie. Il y a aussi de belles noix à terre, pour les
protéines, mais ce serait trop encombrant. J’ai déjà à manger pour
plusieurs jours.
mardi, septembre 04, 2012
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