jeudi, décembre 30, 2004

Le jour de l'an

Je ne vais pas à la mer, les ruelles sont trop étroites, tous seraient témoins de ma solitude pour les fêtes. Dans mon grenier, seul mon lit atteste que je suis seule. C'est comme à l'hôpital, les draps deviennent fétides des suées nocturnes, je ne sais quand ils deviendront des linceuls. Des sursauts me font quitter ce havre privatif pour me forcer à l'air, à l'eau des piscines, aux ordinateurs de mon quartier où des jeunes moniteurs esclaves de notre méconnaissance s'agacent.
Mes amis s'enlisent dans la vieillerie et ses bobos; ils sont tels des convalescents chroniques, pas préssés de sortir.
Savez-vous qu'il y a très exactement un an que nous nous sommes vus!
Ne les reverrai-je que les pieds devant? Ce n'est pas une désaffection sentimentale, ils n'aspirent plus à l'air frais. L'un, c'est un kiné qui appuie sur ses poumons. L'autre, son pied refuse le sol. Un autre, sa prostate se laisse grossir par un cancer. Un autre, le coeur étreint, passe l'hiver au chaud dans les îles. Mon dernier garde son énergie tumultueuse pour le parti.
L'hystérie n'est que dans les mots pour me garder dans l'attente, que je m'énerve encore à leur souvenir comme dans les rêves récurrents,à chacun son truc!
Mon sommeil lui, a sa propre fantaisie, impossible de le contrôler par une nourriture adéquate, une hygiènne quotidienne,des pensées positives. Ses caprices n'ont pas l'air d'être liés à des agents extérieurs, mes frustrations se font plus de jour que la nuit. Je me refroidis les idées par du gel dans l'entrejambe afin de rentrer vièrge dans le sommeil. Ou je dors tôt jusqu'à 3h. et c'est fini, ou je ne m'endors qu'après 5h du matin sans ennui d'avoir vu des émissions interêssantes.