Dormir avec un homme, rêve de toute ma vie. Un seul homme m'a offert cette grâce: la confiance d'un sommeil mutuel sans problème de désir, d'affirmation amoureuse, juste la tendresse d'une chair contre l'autre, libido endormie. De quoi panser nos émois extérieurs à ce havre humble d'un lit partagé en toute gratuité. Respect du repos de nos coeurs blessés par d'autres. Chacun nous avions un ennemi au dehors qui en voulait à notre peau sous couvert de passion, d'amour, de sensualité, que sais-je... La bagarre était trop harde. comme deux soldats à couverts dans la tranchée, nous participons à la trêve de la nuit.. Je me collais à ce dos d'homme bien en chair, fleurant l'odeur rousse du pain d'épices, reprenant des forces dans ces saveurs, pour mieux trahir cette nuit de non-amour en ressouffrant la journée des impossibles de la passion. Lui même allait de ci de là manger du homard me disait-il, après la maigre sardine de sa soirée que j'étais.
Il y avait bien des disputes de vieilles filles quand l'un de nous deux trahissait en étant plus heureux, plus tard dans la nuit. Pour faire bon poids à la disponibilité de ses maîtresses, je disparaissais dans la cave, attendant son retour. Ainsi, c'est lui qui faisait la scène, ne me trouvant pas au logis. Un petit jeu cruel: à celui qui vivait le plein de son aventure extérieure à notre pacte de paix, ensembles, la nuit.
Il avait le choix de ses maîtresses, je n'avais qu'un amant. J'étais jalouse de ses innombrables jeunes filles, lui l'était de ma fidélité à un être unique. Ce n'était pas simple. Parfois on prenait l'air pour mieux nous retrouver dans ce no-man's-land, pour lequel on avait pris goût tous les deux.
Il y a des nuits, où soucieux de son travail, je le fatiguais. :Vous comprenez, vous êtes dans mon dos comme un singe accroché à son rocher! Je résiste! Je résiste! Et cela m'épuise! Il s'est marié tout bonnement. Je n'ai plus jamais eu cette volupté: dormir avec un homme. Peut-être qu'aimer c'est rentrer dans une quatrième dimension...Personne ne peut vous l'offrir...Ni vous la refuser...(1974)
Il y avait bien des disputes de vieilles filles quand l'un de nous deux trahissait en étant plus heureux, plus tard dans la nuit. Pour faire bon poids à la disponibilité de ses maîtresses, je disparaissais dans la cave, attendant son retour. Ainsi, c'est lui qui faisait la scène, ne me trouvant pas au logis. Un petit jeu cruel: à celui qui vivait le plein de son aventure extérieure à notre pacte de paix, ensembles, la nuit.
Il avait le choix de ses maîtresses, je n'avais qu'un amant. J'étais jalouse de ses innombrables jeunes filles, lui l'était de ma fidélité à un être unique. Ce n'était pas simple. Parfois on prenait l'air pour mieux nous retrouver dans ce no-man's-land, pour lequel on avait pris goût tous les deux.
Il y a des nuits, où soucieux de son travail, je le fatiguais. :Vous comprenez, vous êtes dans mon dos comme un singe accroché à son rocher! Je résiste! Je résiste! Et cela m'épuise! Il s'est marié tout bonnement. Je n'ai plus jamais eu cette volupté: dormir avec un homme. Peut-être qu'aimer c'est rentrer dans une quatrième dimension...Personne ne peut vous l'offrir...Ni vous la refuser...(1974)
Ce soir sur Arté un reportage sur la beauté des femmes au Festival de Cannes, un vrai florilège. Soudain j'aperçois le dos de Ghislain, il est à la caméra pour filmer Catherine Deneuve et Françoise Dorléac dansant et chantant dans Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy. C'était un long travelling, la caméra montée sur une grue. C'était fort de café! Je venais à peine de retaper sur mon blog ce vieux texte le concernant, c'était lui le dos contre lequel je m'accrochais voluptueusement pour dormir.
Mon enseignant nous avait dit qu'il y avait une mémoire cellulaire si les choses étaient justes, c'est peut-être vrai aussi pour les sentiments, ce qui expliquerait l'énergie des coïncidences.
Mon enseignant nous avait dit qu'il y avait une mémoire cellulaire si les choses étaient justes, c'est peut-être vrai aussi pour les sentiments, ce qui expliquerait l'énergie des coïncidences.
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