jeudi, octobre 22, 2009

«Le Ruban blanc»


le diable en culottes courtes
Propos recueillis par Olivier Delcroix
Dans «Le Ruban blanc», palme d'or incontestée à Cannes, le réalisateur autrichien dissèque les méfaits d'une éducation trop répressive.

LES FILMS DU LOSANGE
Une scène du film autrichien de Michael Haneke, "Le Ruban blanc" ("Das Weisse Band"), présenté en compétition au 62e Festival de Cannes.

Un village de l'Allemagne du Nord protestante, à la veille de la première guerre mondiale. D'étranges événements y surviennent, à propos desquels "bien des questions restent sans réponse", nous dit le narrateur, un ex-instituteur devenu vieux. Il ne faut pas compter sur le cinéaste (et auteur du scénario original) pour dissiper ces énigmes. Les épilogues en décryptage pédagogique à la Hercule Poirot n'ont pas droit de cité dans les films de Michael Haneke, qui tient à ce que le spectateur fasse sa propre lecture, qu'aucune interprétation ne lui soit dictée.
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Le réalisateur autrichien Michael Haneke a obtenu la Palme d'or pour son film "Le Ruban blanc" au 62e Festival de Cannes, le 24 mai 2009.
Film autrichien de Michael Haneke avec Rainer Bock, Susanne Lothar, Christian Friedel, Leonie Benesch, Ulrich Tukur, Ursina Lardi, Burghart Klaussner (2 h 24).
Sortie en salles le 21 octobre 2009.

C'est dans un noir et blanc splendide que se déroule ce film impressionnant et implacable. On le situe quelque part dans la lignée du Losey des Damnés, ou de La Nuit du chasseur de Laughton, à cause de la figure maléfique du prédicateur. D'un Clouzot. D'un Bergman naturellement, tant planent la hantise du péché et une sexualité mortifère. Mais Le Ruban blanc assène un ton particulier, avec ses bourreaux aux yeux bleus et tignasses blondes.
Jean-Luc Douin

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