(104)*Nous revivons ensemble, Jacques Loew et moi, pour pallier la disparition de Renaud, bien que Loew soit mort, lui, plusieurs années auparavant. Il aime les sucreries, je vais commander une tarte à la fraise. J’ai du mal à retrouver l’endroit, ne sachant plus si c’est un bistrot-restaurant ou bien une boulangerie de luxe. En montant un escalier qui mène peut-être à une salle à manger, je vois le long du couloir des étagères avec plein de fraises que nous piochons. Elles sont toutes de couleur verte, très sucrées. Il y a une variété énorme qui porte un autre nom me dit Jacques, mais ce ne sont pas des fraises. Lui se tient à quelques marches au-dessus de moi, dandy mince, élégant, dans un costume gris. Je me dis que j’ai de la chance de l’avoir retrouvé comme ami pour remplacer Renaud.
Ce n’est pas là que nous attend la tarte aux fraises que j’espère rouges; nous déambulons à sa recherche. Dans la rue nous rencontrons des gens de cinéma qui m’embrassent alors que nous ne nous sommes plus vus depuis des années. Je suis très contente de ces retrouvailles, mais je saigne, sans autre protection qu’un mini-slip blanc. Ma robe aussi est claire, et le flot de sang s’accentue. Je réussis à m’isoler dans des toilettes qui servent également de douche. Le pommeau mal placé empêche la porte de se refermer entièrement, des vapeurs d’eau bouillante sortent sans que je puisse serrer le robinet. Je dois donc passer en-dessous pour atteindre la cuvette et m’accroupir afin d’accélérer l’évacuation de mon sang, s’il peut tarir ainsi, puisque je n’ai aucun moyen de remplacer le slip qui est à jeter, et que je n’ai aucune protection interne.
lundi, mars 07, 2011
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