mercredi, août 17, 2011

115)*Dans un dispensaire, je suis auscultée par un médecin que je ne connais pas. Je suis atteinte d’une maladie dont on ne sait expliquer les symptômes. Dès la seconde où le médecin a prononcé le nom de cette affection, j’en oublie le nom. Je le lui redemande et l’oublie de nouveau:
« C’est la dialyse ?
- Mais non, je vous ai dit !
- Mais enfin qu’est-ce qui arrive ?
- C’est une érosion de tout l’organisme. »
Et il m’indique trois mouvements à faire le plus souvent possible: s’accroupir; se relever sur les pointes de pieds; des flexions en avant avec les bras. Je m’exerce mais je n’arrive pas à suivre la chronologie des exercices. Alors le médecin me remontre, se mouillant pour ça dans l’eau. Tout son costume est mouillé puisque l’accroupissement se fait tête immergée. Il est vraiment très gentil, je devrais lui offrir le pressing et des fleurs.
A l’infirmière, je demande quelle est la spécificité de cette maladie:
« Je ne peux pas vraiment vous le dire. Il existait neuf cas. Trois sont déjà morts. Aujourd’hui il n’en reste plus que trois. »
Je dois faire partie des cas restants, je vais donc mourir, quand et comment, il n’y a personne pour me le dire.


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