"On ne dit pas fou, mais malade mental!" me disait -on à Saint Anne en 1952. Depuis ce temps les termes ont-ils changés? Comment soigne t-on les criminels internés? A coup de calmants, de lavage de cerveau par des psys? On voit des prisonniers capables de donner le change durant des années de détention, les médecins pensant avoir neutralisé leurs pulsions violentes, ces dits patients récidivent dans les jours qui suivent leur libération. Alors que faire des "Fous de Dieu" .
J'étais surprise des rires et sourires d'enfants de migrants, et je me suis souvenue avoir fait la déblacle en 40, de Paris jusqu'à Limoges, nous avions du marcher au milieu des charrettes, des voitures, des gens à pieds, ma mère m'avait munie d'un sac à dos, dans la poche arrière des pruneaux, une poupée de chiffons dans ma main gauche et un masque à gaz en bandoulière à l'épaule que j'avais refusé d'essayer car cela sentait mauvais, hormis la faim, la fatigue des jambes, et dormir dans un hangar de ferme directement sur la paille qui pénétrait dans ma peau, je n'étais pas malheureuse, une fermière au matin m'apportait un bol de lait fraîchement trait, toute ma vie j'ai gardé la saveur écumeuse de ce doux breuvage, puis à nouveau la route bondée de monde, parfois une sirène, tout le monde enjambait les fossés pour se disperser dans les prairies, ma mère m'avait enjoint de ramper dans un boyau de ciment, je ne comprenais pas quel en était l'enjeu, il fallait attendre qu'une autre sirène nous prévienne que les avions s'étaient éloignés. Une fois une voiture s'est arrêtée, ma mère à du s'assoir sur les genoux d'une passagère, et moi priée de rester couchée à terre à l'arrière avec trois autres enfants, nous ne nous sommes pas parlé. J'étais choquée de voir ma mère sur les cuisses d'une étrangère.
Dans une ville, dans le dortoir d'une grande bâtisse, mon lit était en vis à vie de celui d'une jolie jeune fille, un chaton miaule et tête son sein, j'ai trouvé cela dégoûtant, va t-en savoir pourquoi?
Dans un petit village la femme de mon grand père nous a accueilli avec ses soupes à la cerise à mode allemande, je n'aimais ni ce sucré-salé, ni cette femme forte. Un petit cirque des familles à fait diversion, on demandait aux enfants du coin de dénicher des poules, œufs, lapins, pour payer notre entrée au spectacle, j'ai du aider à porter une lessiveuse au lavoir, l'odeur rance avait tellement imprégné ma main malgré le rinçage sous l'eau de la fontaine, je n'ai pu mentir sur cette alliance avec les gens du voyage, quant à la représentation, avec les autres enfants du village, c'est en soulevant la bâche du chapiteau que nous avions pu entrapercevoir monter la bique sur un tabouret.
mardi, novembre 17, 2015
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire