mercredi, septembre 13, 2006

J'associe ma mère à la Fête de L'Humanité. Avis aux historiens français



Grande émotion ce matin au courrier

Femmes d'Allemagne dans la résistance française de Ulla Plener édition Bodoni
Fanny Blanck 1911-1992
Sur sa vie, Fanny écrivit dans les années 1944/45
Je suis née à Berlin le 10.8.1911. J'ai la nationalité polonaise. A l'âge de 15 ans, je suis devenue membre de la jeunesse Communiste à Berlin (roupe"Centre"). C'était en 1927. Mes premières fonctions étaient bibliothécaire, puis responsable de l'agitation et de la propagande de ce groupe. Peu après je suis entrée dans la direction du sous district en tant que chargée des conférenciers et des rapporteurs (referendutenvermittlerin),puis en tant que responsable du travail de formation. Ma dernière fonction dans le sous-district centre était à la tête du groupe Arkonaplatz qui comptait 60 membres.
Puis une nouvelle carrière de mon travail politique a commencé. Je suis devenue ouvrière chez Siemens&Schuckert où je me suis consacrée entièrement au travail de cellule de l'entreprise. Nous avons monté une cellule de 20 membres. A l'époque, le Parti et aussi les Jeunesses Communistes ciblaient leur travail politique sur les grandes entreprises. Lors de toutes les conférences, des ouvriers ont été élus dans les syndicats. C'est ainsi que j'ai été élue, à la fin de l'année 1928, membre de la direction du district et peu après, lors de la Conférence du Reich, membre du Comité Central des Jeunesses Communistes (Allemagne). Début 1929, j'assistais en tant que membre de la délégation allemande au 5°Congrès de l'Internationale des Jeunesses Communistes à Moscou.
A mon retour, Siemens m'a licenciée. Par la suite, j'ai travaillé dans d'autres entreprises-Gebauer, Bolle, Abdulla où j'étais à la tête d'un mouvement d'ouvrières qui luttaient pour que les fenêtres soient ouvertes pendant le travail et que des ventilations soient installées. Suite à ce mouvement, j'ai été licenciée. Ensuite j'ai travaillé chez Frister. Un mouvement salarial est né dans la métallurgie pour lutter contre une baisse de 25% des salaires. J'ai été élue "homme de confiance" de quelques ateliers.
Lorsque le directeur a voulu me licencier, le personnel de ces ateliers est entré en grève pour ma réintégration. La grève a cessé avec ma réembauche. Quelques jours plus tard, l'entreprise Frister a été la première à Berlin à entrer en grève contre la diminution des salaires. A Berlin, 40.000 métallurgistes sont entrés dans la lutte. J'étais membre de la direction des grévistes de notre entreprise et aussi de la direction centrale de la grève.

Après la grève, j'ai été punie (ou rappelée à l'ordre) et je n'ai plus trouvé de travail. Le Comité Central des Jeunesses Communistes a commencé à s'occuper personnellement de mon cas. J'ai été envoyée pour 6 semaines à l'Ecole Rosa-Luxemburg. Puis, je suis devenue instructrice pour le Comité Central de Jeunesse Communiste. J'ai travaillé à Stettin, Kassel, Bremen, Francfort.
J'ai eu une mission internationale de 3 mois en Suisse. Fin 1931, je suis devenue secretaire politique des Jeunesses Communistes à Mannheim, en Bade Palatinat. Fin 1932, j'ai été rappelée à Berlin.
En mars 1933, dans l'illégalité, je suis devenue "instructrice" du Comité Central des Jeunesses Communistes pour les districts de Haute Bavière, de Basse Bavière et de Wurtemberg. En septembre 1933, j'ai été arrêtée à Nuremberg. J'ai été trahie par Schafer avec qui j'avais rendez-vous. J'ai été arrêtée sur le lieu du rendez-vous. Je sortais d'un train, mon logement avait été fouillé de fond en comble et j'avais des adresses sur moi. Mon erreur impardonnable a été que quelques adresses n'avaient pas été chiffrées.
J'ai fait 3 ans de prison à Aichach. En 1936, j'ai été libérée. Je suis allée en France. Le contrôle auquel j'ai été soumise a été, à raison, très sévère. J'espère qu'il est désormais terminé. Jusqu'à mon emprisonnement, j'ai été membre du Comité Central des Jeunesses Communistes.
Mon compagnon est Karl Schneider de Mannheim, qui a également passé 3 ans en prison. Après sa libération, il est allé aussitôt en Espagne intégrer les Brigades Internationales.

J'ai travaillé aussi longtemps que j'étais à Paris dans la FDJ (Jeunesses allemande libre). J'ai malheureusement dù travailler comme bonne pour gagner ma vie.

Fanny alla ensuite à Pau où elle travailla pendant 2 ans chez un pasteur comme gouvernante. En 1940, elle retourna à Paris à cause de la maladie de sa fille, née de Karl Schneider en 1934
Après l'entrée de l'armée allemande, elle s'enfuit avec son enfant à Limoges où elle participa avec des camarades français à des actions de soutien des camarades internés dans des camps. Elle dut aller à la campagne jusqu'en 1942, vécut illégalement en raison de la persécution des juifs, pendant 2 ans, à Pau chez le pasteur qui s'activait dans la résistance. Depuis la fin 1944, Fanny collabora dans le KFDW (Komitee Freies Deutschland für en Westen, traduit par Comité de l'Allemagne Libre pour l'Ouest ou l'Occident?)
Après 1945, elle passa un peu de temps en Allemagne pour retourner ensuite à Paris avec son enfant.
D'après SAPMO, RY 61/V232/3, BI.20: ebenda, V232/38,BI.24-31:
Renseignement de Ernst Melis, Berlin, et Dorothée Blanck, Paris

Pages 253 et 254
Fanny Blanck, 1911-1992 (x) (xx)

Née à Berlin, elle fut ouvrière chez Siemens&Schuckert et depuis 1937 active au sein de KJVD (JeunesseCommuniste allemande). En 1928, elle fut élue membre du ZK (Comité central), participa en 1929 au 5° Congrès de KJI ( Jeunesse Communiste internationale), fut licenciée à son retour et travailla dans d'autres firmes berlinoises. Syndicaliste active, elle fut le chef de file de plusieurs revendications salariales et grèves et perdit à nouveau son emploi.
De 1929 à 1932, elle fut missionnée par le ZK du KJVD comme instructrice à Brème, Stettin, Kassel et Franfort sur le Main et à partir de 1933 illégalement en Haute et Basse Bavière.
En Mars 1933 (2) elle fut arrêtée à Nuremberg et condamnée à 3 ans de prison. En 1936 elle émigra, s'engagea à Paris dans la FDJ (Jeunesse allemande libre, créee en 1936 à Paris: groupement antifachiste luttant contre Hitler, remarque de la traductrice) et gagna sa vie et celle de sa fille née en 1934, en travaillant comme bonne, alors que son compagnon luttait en Espagne aux côtés de la République dans les Brigades Internationnales. En 1940, Fanny fuit avec son enfant à Limoges, puis à Pau où elle travailla comme gouvernante chez un pasteur(4) actif dans la résistance et où elle participa aux actions de soutien aux camarades emprisonnés dans des camps. Juive, elle dût se cacher avec son enfant à partir de 1942 et resta dans l'illégalité pendant 2 ans. Pendant ce temps, elle participa au mouvement TA (3) de la Résistance et entra dans les rangs du mouvement " Allemagne libre" de Toulouse.

Renseignement Ernst Melis, Berlin, et Dorothée Blanck, Paris.
1) En Espagne, Karl Schneider s'appelait Karl Loesch et conserva ce nom plus tard. Il fut bléssé à plusieurs reprises, fut prisonnier du régime Franco, réussit à s'enfuir et alla à Lisbonne. Après 1945, il vécut en RDA où il devint ambassadeur.
2) D'après la page 67, ce serait en septembre 1933 (note traductrice)
3) Mouvement qui consistait à éclairer les membres de la Wehrmacht, à les gagner à la cause de la Résistance pour qu'ils la soutiennent ( note de la traductrice)
(4)C'est Sidney, le petit fils du pasteur Jézéquel dont il est question, qui a eu la gentillesse de faire traduire ces pages. Ulla Plener m'a rajeunie, je suis née en 1934 durant la détention de ma mère à Aichach, en Bavière (Dorothée Blanck)

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