mercredi, novembre 24, 2010
93)*Je vais déjeuner au coin du boulevard du Montparnasse dans un bistrot bon marché et désert, avec une fille, me semble-t-il, ou en trio (deux filles et un garçon). La modicité des prix, en comparaison avec La Coupole, doit attirer la même clientèle d’artistes.
Eh oui! Vous venez à la fin du repas, nous longeons tous deux une rue parallèle derrière le boulevard. Je me concentre sur l’aspect des immeubles pour rester indifférente, que vous bifurquiez ou non vers ma chambre. Nous tournons à droite derrière la tour. Je regarde sur ma gauche. Il y a des appartements en réfection. L’un deux sera magnifique, avec ses grosses poutres apparentes. Il me conviendrait bien, surtout qu’il a l’air encastré dans une roulotte. En regardant le plancher, c’est celui de la coque d’un navire dans lequel on peut descendre vivre.« Pouvez-vous dîner avec moi, demain soir ? » Je pense dans mon for intérieur, dîner seulement demain, pas ce soir, et de toute façon pas après-demain, à quoi bon ? Vous ajoutez:« Si vous préférez ce soir, je dois traîner ce barda. Sinon je le dépose chez moi, et je vous vois demain. »
Des bâtons sortent de votre baluchon.« Vous êtes allé faire du ski?
-Oui!- Seul ?-Oui!» dites-vous d’un air torve.Je m’en veux d’avoir posé cette dernière question. Bien sûr, il n’y a aucune raison qu’il parte seul. Mais aussi, pourquoi ne pas m’avoir amenée au lieu de payer les mille francs du pari ? Je souffre que vous ayez préféré cela, j’ai envie de hurler, à quoi bon!
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