jeudi, novembre 04, 2010

(94)*Afin de vous apercevoir, je passe sur le lieu de votre travail. C’est une petite maison, vous y êtes installé au troisième, face à la baie vitrée. Je traverse la façade pour me cacher mais vous m’avez déjà vue. Vous repenchez vite votre visage sur votre travail en ravalant votre lèvre inférieure. Je ne sais si c’est l’émotion, ou pour mieux vous concentrer.

(95)*Nous sommes invités à une fête chez Jacques Loew. Nous découpons en dés des céleris, ainsi que d’autres légumes pour une salade gigantesque.
La table ronde a disparu du milieu de la pièce, vendue. C’était le seul objet monnayable de l’appartement.
J’attends un message. Du haut de ma chambrette qui donne à pic sur la grande rue, je peux surveiller, voir si un ami ne déposerait pas un mot dans la boîte à lettres, et alors vite descendre le happer. J’espère toujours une réponse de Charles pour du travail. Quelqu’un se dirige sous l’immeuble, c’est, il me semble, un musicien que j’ai connu dans le temps, qui nous rendait bien des services, à nous petites danseuses. Le temps que je descende, il n’y a plus personne, sauf un mot qui est écrit au dos d’une feuille publicitaire. C’est vous qui dites que vous devez chercher du bois et du vernis pour réparer les bateaux. Vous me montrez votre main gauche, l’intérieur de la paume. Vos doigts sont complètement déformés, les coussinets hypertrophiés par l’excès de travail. C’est pour cela que je ne vous verrai pas aujourd’hui, vous n’avez aucun temps de libre.
Ces deux bateaux "berceau" ont la coque très ajourée. Je vois au-dessus de la ligne de flottaison qu’il faut ajouter des planches. Je peux cimenter les interstices, bien que cela ne soit pas classique. A moins de grosses vagues, j’aurai sûrement une marge de sécurité.

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