samedi, décembre 19, 2009


(66)*Il y a un dîner chez un ministre; pour faire sérieux je m’habille avec vieux tailleur noir façon Cardin, et un bijou doré. Ma rigueur plaît.
Puis je suis dans un cinéma. A quelques rangs devant sont assis Rinaldo, Alma et leurs copains. Ils sont tous vêtus d’une chemise chamarrée de grosses fleurs bleues sur fond blanc. Un ramage identique se trouve sur le collant d’Alma qui dessine ses formes parfaites. Rinaldo se moque d’elle à la cantonade, si bien que, vexée, elle quitte la salle, et notre jeune premier me fait la cour.
Puis, directement sur scène devant un public nombreux, nous présentons à deux un numéro de voltige. Le thème du début est de me refuser au désir du mâle avec la malice d’une jeune fille. Je sens les expressions bonnes et amusantes. Ensuite, séduite donc fiancée, le jazz règne dans toute sa vivacité. Nous improvisons des pas tout comme les musiciens d’une jam-session. Enfin, tels des amants, nous virevoltons acrobatiquement et voluptueusement ensemble pour reprendre les pas de jazz en final. Les spectateurs tapent tous dans leurs mains sur les rythmes que je leur impose. Une petite fille, dans l’une des corbeilles de côté, à l’air si douée que je l’entraîne pour danser sur le plateau. Si elle n’est pas belle, elle a un charme fou et émouvant.
Une fois dans la rue, je veux lui apprendre des pas plus classiques, et surtout commencer à sauter les deux pieds joints pour l’esthétique. Mais ses petites jambes ne la portent que si elle est arquée dessus, les genoux largement écartés. Tendrement, je me retiens pour ne pas l’appeler « Chérie ! » ou « Mon amour ! » puisque ce n’est pas mon enfant ; je l’incite à se corriger.

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