mercredi, novembre 08, 2006

Le dernier déjeuner

Je déjeune au Select avec un journaliste de La Revue Positif, il voudrait vous connaitre, venez nous rejoindre! C'était le 24 décembre il y aura trois ans à Noël. Elle avait envie de vous connaitre alors je lui ai dis de venir! J'ai rectifié le tir. Le journaliste a rit et ne s'est pas formalisé de ce procédé,il devait connaitre son homme. " Puisque vous êtes là, vous allez m'aider à le convaincre! Positif rend un hommage à l'oeuvre d'Alain Resnais dans un cinéma au Quartier Latin, un film par jour, j'aimerais que Sternberg assiste à la projection de Je t'aime, je t'aime, il y aura une discution avec les spectateurs, Jacques pourrait leur parler de son travail de scénariste avec Resnais!- Je ne peux pas me déplacer, j'ai mal au pied! - Nous viendrons vous chercher avec une voiture et vous ramenerions à la maison!- Je ne sais pas, j'ai des examens à passer, il faut que je vois d'abord le docteur!"
Il a toujours été impossible de savoir quand il disait vrai. J'ai rendez-vous avec mon fils - mon éditeur- le docteur- une correctrice - Je dois rentrer à la maison jouer les infirmiers. Tout était bon plutôt que la vérité. André Delvaux: Ses mensonges sont un tremplin pour s'envoler vers l'imaginaire! A quoi Sternberg avait répondu: Je vieillis, je mens de moins en moins!
Le rideau était tombé sur le film à Cannes en 68, fauchant sa carrière prometteuse. Nous avions vu tout le banc et l'arrière banc du cinéma français accroché aux rideaux afin que ne fut pas projeté des cinéastes qui n'avait pas la côte chez eux, en Espagne, en Pologne, en Hongrie etc..
Camarades! Vous êtes avec nous pour la révolution! N'empêche que les plus célèbres parmi les français discutaient des contrats avec les Majors de la production au Carlton. Sternberg s'énervait, je lui ai suggeré de tenir un carnet de bord du Festival en attendant un rapatriement sur Paris quand il y aurait à nouveau de l'essence. En attendant nous faisions du dériveur, il faisait beau.
J'ai montré le pamphlet à Ghislain Cloquet lors d'une assemblée générale à Suresnes, lequel l'a montré à Mag Bodard, laquelle l'a montré à Lazaref, c'est ainsi qu'est né la carrière de pamphlétaire à France-Soir de Sternberg.
Nous espérions que cette nouvelle sortie en salle panserait un peu l'amertume de l'auteur durant ces 25 dernières années. Il ne s'est pas déplacé, cela avait été mon dernier déjeuner avec lui.

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