lundi, novembre 20, 2006

Ma plage d'hiver

C'est un délice de marcher par marée basse sur le sable assagi. Plus de pelletées rageuses d'enfants qui construisent un château-fort contre la mer. Des silhouettes de 100m en 100m vêtues de sombres, et quelques irréductibles du cerf- volant qui tire sur une corde réfractaire au vent léger.Quel luxe et toujours en solitaire, les amis des amis disparaissent de l'horizon. Il faut respirer, avancer, la crêpe tentante est dans le kiosque. La santé des jambes, des artères, du cerveau, jusqu'à quand?
La première: Vous ne l'avez pas aimé puisque vous ne l'avez pas épousé! Rien ne m'a été permis, ni le lit de mort, ni l'enterrement
La deuxième: Il m'a fait ça à moi! J'ai assisté à ses cris avant la mise en bière, puis l'une de ses filles m'a retenue: Laisses maman recevoir seule, ses invités chez elle! Ces mêmes personnes avec lesquelles j'avais déambulé durant les sept-ans de notre concubinage.
Et pour le troisième qui m'a fait braire en filigramme, triomphant de ses rivaux, son fils, paradoxe des paradoxes, ne peut se plonger pour le moment dans l'oeuvre de son père mais lit mon journal.
Quand sera t-il du quatrième homme de ma vie, qui en fait était le deuxième. Nous avons exactement le même âge, la course est ouverte.
Ne me reste de toutes ces bagarres même pas un bout de chiffon, la muleta qu'ils ont agitée pour se faire aimer, que les écrits, d'autres ont l'héritage. Je suis vieille, je n'ai plus besoin de rien.

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