lundi, octobre 09, 2006

Fabienne Bergeron- Marguerite Duras-Trouville

Fabienne Bergeron est à la fois l'âme et la cheville ouvrière de cette manifestation durassienne qu'elle a crée il y a dix ans. Son absence pour des raisons de santé a été vivement ressentie affectivement par le public et les intervenants. J'avoue que la soirée du samedi a été indigeste avec quatre courts métrages de Duras précédé par le film de Jérôme Beaujour " La Caverne Noire" où il y avait déjà des plans des dits films. "C'est très bien! m'a dit une durasienne, on comprend mieux!- Pour moi, un film est un objet en soi, s'il faut une note explicative pour y entrer, non!"
Malgré des défaillances techniques, la biographe Joêlle Pagès-Pindon faute de lumière ne pouvait lire ses notes, son envolée passionnelle a traversé la salle. Et gardant patience contre un défaut de projecteur nous avons pù voir le film de toute beauté de Michelle Porte Les Lieux de Marguerite Duras. La cinéaste s'est completement effacée aidant juste l'écrivain par quelques relances faites d'une voix douce de jeune fille, à ciseler la pensée de Duras, telle une vague qui reviendrait polir un galet et creuser le sable. J'aurais voulu noter chaque phrase dite par Marguerite Duras, dans le noir, ce ne fut pas possible: Ce qui est le plus proche de l'assassinat c'est l'accouchement, cris d'égorgé, cris de quelqu'un qu'on tue! Grand alibi le rêve, empêchement à passer à l'action, le rêve c'est la pornographie! Je n'ai jamais rêvé, c'est pour ça que j'écris! Avant la puberté j'allais en forêt, je n'avais pas peur, la forêt c'est la peur de moi! Si je lis du Racine comme le font les acteurs, on n'entend que le balancement des phrases, on n'entend pas les mots! Il n'y avait pas de terre à prendre des juifs, faute de prendre des matériaux on s'est acharné sur leurs corps! Ma mère était occupée par son désespoir, nous étions des enfants libres! Je pense que la fin du monde arrive, ce sera quand les deux grands blocs USA et Russe se regarderont et qu'est ce qu'il restera au milieu, le désert! C'est très longtemps après le film que j'ai réalisé que Nevers en France, c'est never(jamais) en anglais! Le sable c'est le temps! Il est poreux le fou, il n'est rien, donc les choses le traversent!

L'après-midi, au lieu dit Les Roches Noires, ce fût La douleur La comédienne Arlette Téphany, oubliant Duras, s'est complètement appropriée le texte, un grand moment d'intensité dramatique. La femme récupère son mari rescapé des camps, il n'est plus qu'un squelette, il meurt quelques temps après dans ses bras. Elle s'exclame avec une joie féroce: Non! Robert Antelme n'est pas mort dans les camps de concentrations!

Puisque c'était des journées souvenirs, beaucoup de choses je les avais déjà vues dont les extraits La vie Matérielle et Nevers avec Claire Deluca et Sophie Lahayville Mais Claire avait réservé pour la fin de nous faire rire. Claire Deluca a raconté: Marguerite Duras donnait les clés aux répétitions: "Donnez la place à l'auteur! Ce sont des personnages farfelus, jamais tristes, le contraire du théâtre psycologique!" C'est donc avec une fantaisie débridée que Claire à interprêté des extraits Le SAGA et MOA

1 commentaire:

Anonyme a dit…
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