vendredi, octobre 29, 2004

Les webmestres de l'espace numérique du troisième

Avec l'aide de l'équipe de cet espace numérique: Kelong, Cédric et Dominique, j'ai un site d'enfer, deux en un, le blogspot et Presse-Papiers.

jeudi, octobre 28, 2004

Michel Chaudanson Mairie du troisième

Les jeudis de la Mairie du troisième animés par l'adjoint au Maire, Michel Chaudanson, deviennent incontournables. "Mahomet" quatre heures et demi de projection, les inconditionnels de cet évènement ne quittent pas la salle reboosté par le thé à la menthe et les petits gateaux de l'entracte. C'est triste de voir que ce prophète si doux soit devenu un politique: "Islaminisez-vous et vous aurez la vie sauve!"

Sauvent la vie aussi, ces gendarmes qui briguent de faire partie du GIGN. Que d'épreuves d'endurances! Qu'il fait bon de n'être qu'une faible femme quand on voit de tels reportages!

Les neveux

Mes neveux et nièces, qu'ils viennent du Canada, de Hollande, où d'Allemagne, ont tous le même mode d'emploi. Vous les invitez à un cinéma, s'ils ont une opportunité plus interréssante
ils ne prennent pas la peine d'un coup de fil pour vous prévenir.

Il me semble qu'Arafat a une usure diplomatique.

mercredi, octobre 27, 2004

Nagui

Michel Polac avait été très content d'être intervieuwé par Nagui. Il le trouvait intelligent et cultivé. Nagui nous revient dans autre chose qu'une tombola.

J'embarque chaque 19h pour la mini croisière de:"On a tout essayé!" avec la troupe de Laurent Ruquier. Autant rire que pas!

A aucun point de vue je n'ai les moyens de chapeauter une jeune touriste de 25 ans. Je laisse donc ma nièce allemande découvrir la Capitale, seule. Toute cette génération de 20-30 ans qui a été coucounée, j'avoue en être jalouse, tout en constatant que l'amertume n'a pas attendu l'âge pour s'installer en eux, rien n'est assez, tout est trop dur pour ces petites bêtes si intelligentes qui font des études dans le giron familial.

Thierry Ardisson dont l'éventail va de la chanson à la politique a demandé au redacteur en chef de Charlie-Hebdo,quel est le premier critère de l'intelligence.
" La gentillesse!"
C'est un pavé dans la mare des zouaves de service.Personnellement, je m'essouffle à suivre les questions trash...

Une petite echoppe de fleuriste s'est installée au 33 rue de Bretagne. Il n'y a que des roses,de ravissants bouquets. Comme j'admire, le fleuriste me tend une rose.
Ce soir, toute émue, je vais voir une jeune accouchée et son Andreï nouveau né, j'achete donc un bouquet, puis je rappelle au commerçant son cadeau d'il y a un an, d'où ma reconnaissance. Il m'offre à nouveau une rose.

Problèmes de Hanches (Frédéric Tachou)

journal de bord d'une Dériveuse : Dorothée Blanck
http://mapage.noos.fr/dorotheeblanck
4/10/2004
Ouf! Le plus dur est fait: se voir et s'entendre à l'écran! Le rapport de force entre les deux comédiennes tient debout. L'une répète pendant que l'autre déambule. Ma partenaire est parfaite dans son rôle de bourge qui agit comme une professionnelle du théâtre. Walter Lewino à traduit en deux mots. Le film est à ta gloire, mais il est écrit pour l'autre, une vraie comédienne! (Martine Erhel)
écrit par D.Blanck # 4:07 PM
4/9/2004
J'ai invité, pour la projection du court métrage de Frédéric Tachou "Les problèmes de hanches" au cinéma du Panthéon, tous les noms qui figuraient encore sur mon carnet d'adresse. Il faut dire que chaque année cette liste se clarifie: perte de contact, décès, fâcherie, ou simplement indifférence liée au temps et à la moindre activité. Il me reste encore des inimitiés et quelques fidèles; cela fera un doux mélange, j'espère que la production n'en fera pas tout un plat.
écrit par D.Blanck # 3:00 PM
4/7/2004
A tout âge, dès qu'il y a une rencontre intelligente, on flambe: châteaux en Espagne, conversation ininterompue face à son oreiller, dans un sommeil bruissant de désirs confus, sens en alerte, on fait ses calculs voyages à la clef, changement d'habitat, de paysage, s'obliger aux goùt de l'autre que l'on ne connait pas encore. Et puis le premier rendez-vous, après s'être tout dit, ou presque, chacun reste sur ses positions, vous êtes redéposée sur votre trottoir par celui qui devait vous emmener à Madère. Il se retrouve aussi libre que vous de s'emmerder chacun de son côté. C'est comme au marché, après avoir tout déballé, il faut remballer ses affaires avec juste le sentiment d'avoir gagner ce jour là un salon de thé.
écrit par D.Blanck # 10:40 AM
4/3/2004
Samedi est gris comme une route où les voitures sont en files indiennes. Quand je repense à nos chers pompiers qui ont eu droit sur la place de l'Opéra, à la version tragique du film "L'arroseur arrosé " (Méliès)Les bras m'en tombent, aucun cybercafé, aucune école d'informatique, n'ont les logiciels pour inclure des dossiers. A croire que les webmestres sont une génération spontanée de petits génies.
écrit par D.Blanck # 4:01 PM
4/2/2004
Pas de gags ce premier avril, sauf si la marée rouge n'était qu'un poisson d'avril, faut-il en rire?A la piscine les femmes du coin nageotent ensemble telle une couvée de canards le bec hors de l'eau en cacquetant toute la chronique du quartier. Cela laisse peu de couloirs pour les nageurs.Toujours le sentiment d'exil dès que je navigue ailleurs qu'à St. Germain les Près. Mais dès que je fais des tentatives pour m'intégrer en province c'est de l'adrélanine de part et d'autre. Soit, je n'ai pas l'art, la manière ni l'argent pour séduire, soit ils ne sont heureux qu'entre eux, ce qui serait déjà bien. Ah! La douceur de Paris qui vous envoie gentiment paître, ou vous ignore superbement, vous laissant dans l'enlisement comme de mourrir en dormant. C'est ça la liberté de la non existence!
écrit par D.Blanck # 4:50 PM
3/31/2004
Je reviens en Normandie en touriste. Je hume l'air, je bois la mer des yeux. Le blanc des bateaux de plaisance rivalise avec celui du ventre des mouettes, hautes dans le ciel, il fait beau. Sans souçi de rencontrer censeurs et censeuses pour un potinage (doux euphémismes) obligé. On me trouve absente, n'étant plus à portée de main, je perds de mon interêt. On me salue de loin comme si la marée descendait. Les gens ne se nourissent que de l'évènementiel. Ils n'exigent des nouvelles que pour pouvoir les colporter. "Je sais, donc j'existe!"Le printemps s'annonce du. Nos gouvernants accrochés au haut du mat sans pratique de la contre gite. A toutes les échelles nous sommes tous des cabots en diable! Incapables de quitter la scène.
écrit par D.Blanck # 6:00 PM
3/29/2004
Les Français n'y vont pas de mer morte avec le raz de marée qui a colorié la carte de France en rouge! Est-ce l'exemple des espagnols?J'étais dans le hall d'une mairie parisienne, aucune scène d'hystérie, juste un peu de mousseux et quelques gateaux secs pour tenir debout toute la soirée à entendre à la télé les élus d'hier et ceux de demain commenter le vote.L'émotion était retenue.Seul un africain a dit bonjour à la cantonade en rentrant dans la salle d'attente d'un dispensaire.Maitre vergès n'en perd pas une miette, après Barbie, Hussein!
écrit par D.Blanck # 5:53 PM
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mardi, octobre 26, 2004

Dériveuse L'été à venir Vacances à Paris Les archives? Pablo Néruda Lagardère Les Anges Rue de Buci Maison de Retraite Susie Shrek Les cailloux



L'été s'avance entre vents et averses, mon toit est rafraichi. La Mairie du troihttp://blanckblog.free.fr/images/grandes/2003_Deriveuse_2.jpgsième nous gâte, un film sur l'évangélisation des papous. Deux de leurs chefs doivent être baptisés, on leur met des chemises blanches:" J'ai mal, je ne suis pas à l'aise, je vais tomber malade!-C'est Satan qui te gratte le cul pour te retenir, laisses-toi baptiser après tu iras à l'hôpital!-Ce n'est pas la Bible qui a fait les hommes!- Moi, je suis évangéliste, je crois en Dieu, pas au Pape! dit une femme.Un autre:- je n'ai rien fait de mal, sauf le péché de luxure, et ça, je crois que le Bon Dieu ne peut pas me l'enlever!Après ce fut "Vaudou" de Jacques Tourneur et entre les deux films nous avions gouté au "Cuba libre" (rhum-coca). de quoi se faire des adeptes pour la cérémonie Vaudou. Nous étions sous le charme exotique du noir et blanc.


7/7/2004 Vacances à Paris D.Blanck

Comme j'ai le choix, j'ai le sentiment d'être en vacances à Paris. Dans les rues, aux terrasses, l'exotisme est assuré avec toutes les langues étrangères. Et le tango argentin dansé par un couple sur le trottoir, dans la pure tradition. Et les cinémas d'art et d'essai sortent les vieux films de derrière les fagots. Ce soir, je vais voir"J'irai cracher sur vos tombes" de Boris Vian.J'ai retrouvé là où me loge THTH. Il a rajouté deux rêves pornos, rien de mieux! Sortis du contexte amoureux, c'est vraiment dégeu...Il y a trente ans, j'étais tragiquement suicidaire. Aujourd'hui je suis une rentière au petit pied qui circule facile avec la carte vermeil, bus et piscine inclus.Je n'ai pas encore les paupières tombantes et rougies par l'alcoolisme des buveuses solitaires. Un potage raviolis-crevettes dans les étapes assises me convient très bien pour tenir la route.Une jeune fille aux bras nus a un regard d'oiseau un peu tendu, ça manque de langueur pour séduire. L'accompagnateur,lui, a l'air d'une tige bouclée et tendre. elle le prend par la taille.Deux femmes font des devoirs de grammaire française, elles sont argentines, je suis incapable de les aider. Elles connaissent mieux le participe passé ou le futur antérieur de mes deux que tous les gens du bistrot.


7/6/2004 Où sont les archives D.Blanck

Deuxième surprise de la semaine: Après avoir perdu les archives des six derniers mois de ce carnet de dérive,la banque où m'avait logée thth a sauté, les documents sont passés par-dessus bord. L'on m'avait dit que les Sites gratuits étaient instables. La gloire n'est pas éternelle. A repreneur, un autre repreneur! Vite! Il faut que je trouve un éditeur pour la postérité. On croit mourrir tranquille, et bien non! Je me posais des questions quand au bien fondé d'écrire avec la pression de se savoir lu à la seconde,comme si j'avais quelqu'un qui lisait par dessus mon épaule. Automatiquement il y a un réflexe d'auto censure. ce n'est pas qu'on ment, on ne dit pas tout comme à un cahier intime, de crainte de mesure de rétorsion immédiate.



7/6/2004 Pablo Néruda D.Blanck

Pablo Neruda "Il n'y a pas de chemin dans le silence!"Je me suis laissée bercer par la poésie, Arté a du bon, ses soirées thémathiques.La solitude de l'été me fait penser à un roman lu il y a longtemps: Un couple part en vacances, et l'homme réalise l'ennui de ce huis clos. Lors d'une baignade, il s'enfonce dans la mer et ne revient pas.J'avais dix-huit ans, cela m'a fait peur du mariage.N'empêche que le coucher de soleil vu d'un pont de Paris,ça fait rêver.A propos de rêve, je me réveille après trois bonnes heures de sommeil. La main légère de K. est sur mon flan. Je ne puis me retourner vers elle car ma blouse est déboutonnée devant. J'entends, ou crois percevoir de petits cris. Je ne sais si elle se plaint dans son sommeil car elle est dos à moi. Peut-être son dos récemment opéré la fait-il souffrir, et qu'elle aussi, a besoin de se retourner. A moins que ce ne soit des appels de désir. Est-elle lesbienne? Probablement, mais je la vois si frêle, si désincarnée, que je ne puis imaginer qu'elle ait une exigence sensuelle. Comment résoudre cette situation où nous devrions nous retourner l'une vers l'autre ne serait-ce que pour nous rendormir?



7/5/2004 Lagardère D.Blanck

"Si tu ne viens pas à Lagardère!..."Il était temps, je chope Lewino dans son bistrot où il tient table ouverte, il part demain.Walter a voulu m'offrir une nouvelle pour ma rubrique, le (couper-coller) n'a pas fonctionné.C'est fou comme les journalistes ont l'art de poser les questions, tels des flics. Il doit y avoir une technique à apprendre. Je ne mens jamais par pure paresse, et celà économise beaucoup d'énergie à mon interlocuteur et à moi même. Lorsque je blesse, j'en suis très fâchée, mais c'est aussi la seule façon de rester crédible quoique je raconte.Beaucoup de gens pensent que j'affabule, eux, les pros du questionnement, ne peuvent me prendre en délit de mensonge, j'espère ainsi garder leur estime.Ce matin où l'on annonçait le temps, un téléspectateur a téléphoné:"Qu'est ce que je vais faire de tous les climatisateurs que j'ai acheté?"La lettre de désamour de ma soeur que je garde sur moi depuis un an s'éffrite, tels les rubans mexicains que l'on noue autour du poignet en guise de porte bonheur. Il faut attendre que le tissu parte de lui même.J'ai gagné 20 euros à la Fnac en lisant sur place le livre "Guerrir". J'ai retenu une respiration: imaginer son coeur avec dedans un bébé qui prend son bain. Celà prête à sourire, ce qui est le but. Peut-être que si je pratique cet exercice je deviendrais bonne, car le bébé, c'est sûrement son soi, qui vous attendrit.Je trouvais mon quartier désert, mon voisin Colin le luthier: " Nous sommes dans un arrondissement de bobos, ils ont pleins de fric, mais si tu vas dans les quartiers pauvres tu verras que les gens ne partent pas en week-end, les rues sont pleines de personnes qui trainent, vacances ou pas vacances!"Un bon plan pour ne pas se laisser aller le samedi-dimanche: rue Saint-André des Arts, il y a une boite avec une centaine d'ordinateurs, moyennant un forfait de 10 euros le week-end on peut surfer sur le Net jusqu'à plus soif.Le problème c'est quoi dire comme bêtise?


7/4/2004 Les Anges D.Blanck

Lorsque l'on voit les figures d'anges de victimes des pédophiles, l'on se demande si la beauté est tellement insoutenable qu'il faille la tuer. Je me souviens que du temps du film de Louis Malle "Vie Privée" Il y avait une affiche de Brigitte Bardot sur l'autobus. Un quidam s'est écrié à la cantonade: "Je n'en voudrais pas, même avec des pincettes". Il avait de la chance de ne pas être frustré quand on voyait l'ordinaire de la femme à ses côtés.Question que je me pose depuis longtemps:Est-ce que ceux qui sont cachés derrière leurs messageries sont les mêmes qui se planquent lors d'une guerre ou tout autre conflit?Je n'ai vécu qu'avec des faibles, des lâches, des menteurs, des alcooliques, des hystériques, (hommes et femmes)ils font leur bonhomme de chemin, don oblige. Ghislain Cloquet disait: Il y a toujours des gens qui montent sur le dos des sherpaks pour arriver au sommet.



7/4/2004 Rue de Buci D.Blanck

Tant qu'à boire en terrasse, je mange une soupe chinoise au carrefour de Buci. De ravissants mannequins logent à La Louisiane. des intellos fatigués font encore du vélo. Les touristes en short, c'est sûr! Quelques comédiens au rabais regardent si on les reconnait. Au mêtre carré, tout se mêle: les hots dogs, les cocas, ceux qui vous balancent leur curiculum vitae dans la foulée. Il y en a qui traversent la foule, hagards, comme si l'oeil était une seconde oreille pour leur portable.J'étais là il y a quarante ans, en mini jupe, ce sont les autres qui me voyaient.C'est une rue extravertie, on parle vite pour rester attablés longtemps. Faute de verbe, certaines filles portent de hauts-talons et l'estomac à l'air. Un fracas de verre tombé d'une fenêtre, les pigeons n'ont peur de rien, ils picorent tout ce qui tombe. Les chiens ne viennent pas au rappel, trop interêssés par tous ces entre-jambes. Cela a été mon coin de soleil, j'habitais rue Mazarine, j'y ramenais toujours un convive pour boire le wisky de mon amant en reportage à l'étranger.Dans les soirées dures, j'hésitai entre le gaz et la Seine toute proche.Ma dernière copine, je l'ai perdue à Noêl. Ces enfants le passaient avec leur père. L'amant, avec sa mère. Elle voulut à toute force que nous fassions quelque chose ensemble.J'ai subi sa leuggorhée verbale pimentée de savoir psy à chaque phrase. Cela a duré huit heures, enragée qu'elle était par la défection pour les fêtes de ses proches. Dans la foulée j'en prenais pour mon grade, et son discours que j'ai découvert affreux: la légère perversité limite vulgaire d'une fi-fille à son papa, satisfaite de séduire par un corps à peine pubère, les vieux messieurs au bord de l'impuissance. Elle martelait à tout bout de champ, comme si je n'avais pas compris la première fois: "L'un, me dit des mots que je voudrais entendre de l'autre!" Je me disais que si je lui faisais le cadeau d'en avoir saisi le sens, je ne le lui pardonnerai jamais. J'ai tenu jusqu'à 11h du soir. Epuisée, j'ai lâché :"Puisque tu as un amoureux (citant l'un, qui n'était autre que notre ex-amant dont elle était la petite dernière)et que tu as un amant, de quoi se plaint le peuple!" Elle n'a pas compris que c'était un cadeau d'adieu. Me regardant fixement, toujours aussi hystérique: "Oui! Mais c'est de l'autre que je veux entendre les mots!"J'ai marché dans la nuit afin d'oter ces tensions , je n'ai pas vu les chaînes qui délimitaient un parking d'autos, il y avait un vent fort, nous étions en bord de mer, je suis tombée tibias en avant. elle m'avait cassé les couilles durant tout le voyage, et très sérieusement les pattes à l'arrivée. "Rien, Voilà l'Ordre" de Jacques Baratier. Chaque phrase du film j'aurais voulu pouvoir l'écrire sur le champ dans le noir de la salle. C'est le plus bel éloge sur la folie que Jacques Baratier a tourné. Une phase pourrait résumer celui-ci:"Derrière chaque malade, cherchez le poête!" Le cinéaste a beaucoup fréquenté la clinique de La Borde, créee par un cheptel de spys communistes dans les années soixante. La liberté y était de mise, à peine une camisole chimique, ça caracolait dans le parc, les peintres avaient leurs ateliers. Le théâtre, que Jean-Batiste thiérré leur faisait jouer, permettait au double de chaque personnalité de se révéler. J'ai retrouvé cette jubilation dans ce film d'un jeune poête fou de quatre-vingt-six ans. Je n'ai jamais douté que Baratier fût notre chantre nationnal, mais je ne pouvais imaginer qu'il eut encore une telle vitalité d'expression artistique. Je lui en voudrais toujours de ne pas m'avoir fait faire de la figuration parmi les patients de la clinique Rhien. Mais il a été parfaitement servi par ses amis et interprêtes. Sa lucidité dans la vie courante, m'a toujours fait rire. Sa légèreté est l'élégance suprême. Alors qu'hier j'étais désespérée d'envisager pour un proche avenir une maison de retraite, je veux bien me réfugier dans la folie pour être admise dans un tel établissement. Cela serait le plus grand luxe de ma vie.



7/3/2004 Maison de retraite D.Blanck

Très perturbant ces reportages sur des maisons de retraites. Une doyenne mange des huitres pour fêter ses 103 ans. elle a la bonne humeur des bons tubes digestifs. Une autre ne veut pas qu'on lui en conte, fusse par un charmant jeune homme qui lit du Georges Sand. Certains diabétiques se plaignent de manquer de dessert. Un couple se reboutonnent mutuellement leur blouse alors qu'ils n'y voient goutte. Des enfants n'ont pas l'air de rigoler quand on leur demande de mettre la main à la farine en même temps que l'aieule touille la pâte pour confectionner un gâteau. Une autre se plaint du manque de communication entre les pensionnés. Peut-être faudrait-il faire tourner les convives entre eux, les changer chaque jour de table.Même si il y a une équipe d'animation comme c'est le cas ici, leur slogan: "Retrouver le désir et le plaisir", on peut se poser la question Faut-il rester chez soi au risque de souffrir mille morts, ou s'arranger des amusettes, ce que je ne supportais pas au club Med.Par dessus mon toit, une tchatche à quatre voix s'est ouverte.



7/2/2004 Suzie D.Blanck

Incidemment, j'apprends qu'ils vont au cimetière dimanche. Ils déjeunent d'abord. Où et combien de temps, je ne peux prendre le train en marche. Une chape de tristesse s'abat sur moi, d'être exclue de leur visite à ma soeur.Cela fait un an que je l'ai vue la dernière fois.Le positif c'est que ses fils se marient, ils sont sauvés des eaux. L'homme friqué de la famille les régalera. Il était resté au frais en Bretagne durant cette période d'enfer. Sortir son porte-monnaie efface t-il les remords, où reste t-on un homme de bien pour ses proches. Quand je pense aux pédophiles, je me dis que c'est cher payer l'orgasme de ne jouir qu'une fois, et qu'il faille assassiner l'enfant. Entre les dizaines de crimes, quelle est la vie sexuelle de ces forcenés?



7/2/2004 Pédophilie D.Blanck

Le sérum de vérité ne sert-il de rien afin de confronter les accusateurs aux accusés?Lorsque j'étais adolescente, je me disais:"Si un jour un homme me viole, je le tue de ma main!" Je n'imaginais pas de sévices de parents, j'étais en orphelinat où ailleurs , mais pas avec eux.D'ailleurs lorsque plus tard,j'ai écrit la légère perversité d'une bonne à mon égard, ma mère a détourné les yeux, comme si elle n'avait pas lu. Je n'ai pas discuté.Les enfants ont le sens du secret, mais ce sont les adultes qui leur inculquent le sens du pêché.Un jeune homme l'a fait, mais j'étais amoureuse de lui. Lui, l'était d'une ravissante comédienne qui venait de le larguer, il partait le lendemain pour la guerre d'algérie. Je ne voulais pas servir d'erzast. Il voulait de toutes forces baiser une femme avant de se faire tuer.Il en a réchappé, nous nous sommes croisés plusieurs fois dans des lieux public, son talent artistique était reconnu, pas une fois je ne lui ai dis bonjour. J'ai appris qu'il avait une violence naturelle, il est décédé d'une crise cardiaque à quarante-ans.


7/1/2004 Journée du cinéma D.Blanck

"Shrek" fait référence de façon jouissive à tous les contes de fées. en final, l'ogre garde l'amour de sa petite princesse, et c'est peut être une publicité pour le fast-food. Ne boudons pas notre plaisir, puisqu'un autre cinéaste américain a sorti un film contre la malle-bouffe en en faisant les frais.Dans "La 10ième Chambre" de Depardon, les prévenus: petits délinquants, petits dealers, petits beignets sur le visage d'une concubine. Mais le plus drôle c'est un agent femme qui se plaint d'outrage: on l'a traitée de "Salope!""Je l'ai dis, mais je ne l'ai pas pensé! rétorque le jeune chauffard, qui faisait des livraisons sans permis de conduire.-Combien vous voulez? demande à la femme, la juge chargée d'arbitrer.- Ben! trois cent euros!"Et les spectacteurs du cinéma de participer." Salope!Ce qui est un effet comique assuré c'est l'innocence peinte sur les visages des prévenus.Quand aux "Deux soeurs," le film est d'un tel esthétisme, tous les protagonistes sont beaux, qu'en soit c'est angoissant, la folie sous le masque de la perfection? Léo Férré:"Le drame des solitaires c'est qu'ils s'arrangent toujours pour ne pas être seuls!"On disait de lui qu'il était: VOYANT DE L'OREILLE -UN ASTRE NOIR Et lui: " On couche toujours avec son singe!"Le Net ressemble au jeu de la Bataille Navale: Un coup je te Site, un coup je te coule, ou tu rétrogrades dans la hiérarchie des pages,mais en cliquant sur la souris tu peux accéder à la gloire!Moult jeunes webmestres restent enlisés dans la grande toile tissée par Internet. La mégalomanie leur bouffe le cerveau, suce leur moelle créatrice, reste la grande partouze des jeux de cons, au propre comme au figuré. Le virtuel préserve du Sida physique pas du Sida mental.Hier soir j'ai vu un film sur de jeunes drogués, il se passe à Ibiza. Je l'ai échappé belle! Une femme m'avait demandé si j'étais libre pour la suivre aux Baléares, elle y a une maison au-dessus d'un nid d'aigles en plein maquis:"Je m'y reconstruis, c'est si beau! Et tu pourras écrire!La beauté pure m'a toujours téténisée, telle la voix de la Callas, Nourriev dansant, un paysage sublime, je ne sais dire: Génial! Génial! comme tout un chacun.L'effet du vin blanc passé, elle m'avait oubliéeParfois je me crois morte d'un coeur à blanc, et la nuit grouille de choses si insignifiantes que l'on ne sait comment les résoudre. L'aube vous abrutit des stridences mécaniques, la journée s'accorde à dire oui ou non à quelques passants.



6/30/2004 Les cailloux D.Blanck

Le petit Poucet a perdu les cailloux semés depuis des mois. Paris se vide, ce n'est pas le moment de se perdre en lamentations devant la défection d'amis qui se terrent dans leur domicile conjugal. Leurs visages s'éffacent au loin tel des bateaux qui disparaissent à l'horizon. Je dois anticiper sur le deuil pour ne pas déprimer en bloc.

Alain Blondeau Vendredi Mélomanie Je danse! Mariée en blanc Wallard Bébé Abus- pouvoir Mer ou montagne? Kelong Temps Libre

Alain Blondeau D.Blanck

Alain Blondeau kiné qui a une bonne patte comme me l'avait dit une copine, me rassure : il y a plus d'iode içi qu'en Bretagne, donc pas de frustration, et pour le crachin nous sommes à égalité aujourd'hui. Je finis par m'habituer à ce satané mois d'aout puisque personne ne bat le rappel dans la Capitale. Où sont tous ces gens dont on ne prend pas de nouvelles, les petits vieux de ma vie dont les forfaits m'échappent? J'avance bien les pieds dans l'eau de la piscine afin qu'ils me retrouvent fraîche à la rentrée. Leur peau aura mitonnée sous quelle température? Chaque année il me faut faire le décompte de qui, je n'ai plus à hair. Je doute qu'ils s'attendrissent sur mon sort, il ne l'ont jamais fait, donc je me lève, je mange, je marche comme à l'ordinaire, comme s'il ne s'agissait pas de vacances, seulement d'un temps inerte tel on le vit en prenant le train, un no mans-land entre deux sentiments contradictoires, la tristesse de l'exil et le bonheur d'arriver quelque part.


8/6/2004 Vendredi D.Blanck

Vendredi il fait beau, c'est bon pour le tourisme de week-end. Mon Dieu! Qu'ils sont laids la plus part du temps. Dos brûlés, savattes qui trainent sur les planches faisant un clapotis peu distingué, enfants qui éructent en parlant, hommes avec des bedons qui descendent au-dessous de la ceinture à ne pas imaginer un zizi, hanches grassouillettes des jeunes filles au-dessus de seize ans. Lorsque l'on voit des animaux dans les émissions sur les bêtes, l'on se dit que génétiquement nous n'avons pas hérité d'une élégance naturelle, que nous ferions bien de retourner à la nature, à un état sauvage.A la piscine, durant deux jours, il y a eu des gitans, car ils se produisaient au cirque installé prés du pont. Ils s'ébrouaient dans l'eau avec la gràce de félins, nous faisant peur de leur yeux noirs. Cela m'a rappellé qu'enfant j'ai toujours eu peur des animaux sombres, chevaux, boucs, chiens, comme si la noirceur de leur peau déteignait sur leur âme.


8/4/2004 Mélomanie D.Blanck

Il y a de la mélomanie dans l'air à Deauville: Août Musical, 9 concerts gratuits, salle Elie de Brignac. C'est un lieu où l'on vend habituellement des chevaux. Le chapiteau tout en bois crée une formidable acoustique. Les jeunes interprêtes sont émouvants d'êtres beaux, jeunes et bons musiciens. Un moment de grâce, même gratuit, ça ne se refuse pas!


7/31/2004 Je danse! D.Blanck

Il y a une audition de danse. Un groupe de garçons s'avancent les uns vers les autres. Un pas de base, très simple qu'ils exécutent dans un ensemble parfait en formant une ronde. Parmi eux, je remarque un homme blond qui tourne la tête d'un côté l'autre vers ses partenaire, en souriant. Il a l'air très à l'aise et gracieux. Je regarde vers le metteur en scène pour deviner si celui-ci a remarqué ce danseur plus mur et très beau. C'est une chance, il me le donne comme partenaire.L'homme me prend dans ses bras, et je dois me dérouler lentement de façon à faire des arabesques au-dessus de lui.Le ciel s'est couvert, telle sur une toile peinte, se dessine des archanges. Nous comprenons que c'est à celà que tend la chorégraphie, à ce que je touche de ma main ces anges.Avant de me monter au bout de sa paume l'homme tourne sur lui même, imprimant avec ses mains mes propres rotations autour de lui. C'est très lent, très intense, nous nous accordons parfaitement tels des amants. Il me monte petit à petit au bout de son bras, je le coiffe de brins de banderolles restés accrochés dans les airs, tous nos gestes sont empreints d'une grande religiosité. Arriverais-je à atteindre du bout de mon bras levé, l'archange? Je me rends compte que je n'ai pas de culotte, il a sa paume de main sur mon entrejambe mais si je devais avoir mes règles, quelle signification pour le public? Je lui fait part de mon souçi. Club Med Villars-sur-Ollon 1968

7/28/2004 La mariée était en blanc D.Blanck

Quelque soit l'endroit de ma villiégiature, je n'aurais pas laissé mon neveu se marier sans venir représenter ma soeur décédée. La jeune fille à qui j'avais demandé:"Redia! Sois belle!- T'inquiètes!A la surprise générale , y compris celle de son fiancé, elle est arrivée en décapotable, robe de mariée traditionelle, voile léger flottant sur ses cheveux de jais. Elle était ravissante. Son teint d'orientale rehaussait le blanc qui rehaussait l'éclat d'une peau ivoirine. Le sourire ne quittait pas son visage de jeune amoureuse. Une arrivée de star avec tous leurs jeunes amis mitraillant le couple, lequel ne cessait de s'embrasser. Madame la Maire a fait une allocution émue visiblement séduite par la jeunesse, la tendresse, et cette volonté que tout soit beau, alors qu'il ne s'agissait que d'un mariage civil entre une turque et un canadien , sans barrière de religion..L'arrière garde, c'est à dire les deux oncles et tantes étaient obligés de refluer leur tristesse de ce que la mère ne fut plus là pour pleurer de joie. Nous pensions tous à elle, c'est pour elle que nous étions venus, que son fils ne se marie pas seul, sans famille. Cela fait un an que Suzie est morte de chaleur, l'été reprend, le cafard aussi. Mais voir une cérémonie si réussie, avec mon neveu qui fait des gags comme à l'accoutumée, animant le cocktail dinatoire avec les dons d'un chef de village qu'il aurait pû être, nous empêchent de manifester notre chagrin.C'est vraiment une histoire de survie, ces jeunes qui aiment et font la fête malgré leur coeurs endeuillés, je parle des deux frères soudés par delà les distances. Bel exemple de fraternité, David l'ainé suivra le cadet Sacha pour convoler lui aussi sous peu dans la terre d'acceuil de leurs épouses respectives. On ne peut que respecter le sentiment d'amour qui les porte.


7/21/2004 Wallard D.Blanck

Vincent Wallard m'a parlé gentiment en m'annonçant une bonne nouvelle. Le court-métrage de Frédéric Tachou "Les Problèmes de Hanches" est selectionné pour le off-courts de Trouville. J'en suis si émue que j'en tremble. La tasse de café posée sur la petite table de bistrot est tombée sur mes cuisses, il m'offre le sien de café, pendant qu'avec un glaçon je soigne mes jambes en frottant sous mes jupes.La monitrice de Deauville, pour l'école multimédia où l'on travaille sur ordinateur, a une pêche d'enfer. Elle attend un bébé et pense que ce sont les hormones qui lui donnent cette énergie.


7/15/2004 Bébé D.Blanck

Nous avons une très forte attirance sexuelle l'un vers l'autre. Je ne sais si nous avons déjà consommé ou si c'est à venir. L'homme nous demande de nous allonger sur le dos afin de faire des exercices de yoga. C'est une longue et étroite planche posée sur des trétaux. Il y a juste la largeur des épaules. Le bois veiné couleur miel est très beau, mais sans tapis je ne sais pas si mes vertèbres vont le supporter, on verra! Le moniteur reste près de moi en bout de planche. Je sens de l'huile sur la partie gauche du visage et des cheveux. Jee ne veux pas le dégouter, d'un revers de manche j'enlève le gras. Nous sommes allongés, le moniteur nous dit: Imaginez la porte et appellez Bébé! Bébé! La troisième fois que vous dites bébé, imaginez celui-ci dans votre coeur!A l'instant des gros soupirs s'échappent de ma poitrine. Puis, avec une violence incroyable je respire en ribirth (respiration sans apnée)Quel nettoyage d'un seul coup me dis-je. Mais je crains que ces manifestations bruyantes ne gènent le groupe. Je commence à avoir très chaud dans la poitrine et à la tête. Je crois que c'est surtout le chakra du coeur qui s'est ouvert. Je vais aux toilettes. C'est une fosse septique en contre-bas d'un muret en pente. L'urine ricoche dessus et me mouille les chaussures, les chaussettes et la culotte. Une femme descend prendre ma place sans s'excuser, j'ai oublié de fermer la porte, mais tout de même, elle pourrait attendre dehors. Si je reviens dans la salle, je vais sentir mauvais.14 Juillet, je vois de mon toit les hélicoptères tourner. A la télé des airs martiaux, j'éteinds, il y a trop de guerre en ce moment pour gouter ces airs victorieux. La peur viscèrale ressurgit.Une connaissance rencontrée au marché me montre avec fièrté le petit potager que jardinent les gens du quartier. Il est encastré entre deux immeubles sociaux de la ville, rue des Oiseaux, cela ne s'invente pas. Lui jouxte un semblant de square avec quelques petits bancs et un très beau figuier. On peut y lire, loin des bruits de la rue. C'est très séduisant! Un vieux grincheux de l'immeuble d'en face crie à ma camarad qui arrosait."Tu devrais rentrer chez toi faire la vaisselle ou t'occuper de tes petits enfants!Il se plaint de nuisances! me dit celle-ci. Comme si les salades qui respirent font du bruit!J'achète des pommes et du jus de pomme pour partager un déjeuner avec les élèves de l'Armée de Terre, installée au Carreau du Temple. L'acceuil est parfait, Ils sont une quinzaine de jeunes entre 18 et 24 ans. Filles et garçons ont une allure très classe dans leur uniforme gris avec des liserés bleus clairs, les cheveux des dames enfermés dans une résille noire. Ils viennent des Deux-Sèvres où leur stage dure huit mois avant que de partir comme combattants. C'est émouvant de voir ces visages encore poupins risquer leur vie pour faire un métier de soldat.A la fin du déjeuner ils m'offrent leurs rations restantes, j'ai de quoi survivre huit jours.


7/13/2004 Abus de pouvoir D.Blanck

C'est une manie de prof de croire que le savoir donne le pouvoir. J'en connais des dizaines et des dizaines ivres de leur verbe mais frustrés jusqu'à la moelle. Les cancres sont bien, au fond de leur classe. Le coup de baguette sur les doigts n'a l'effet que de nous faire ruer par dessus les interdictions. Entre le cours de morale et la sérénité naturelle, l y a le réalisme qui fait se prendre les pieds dans le tapis. Pour peu qu'ils soient orgueuilleux, capricieux et suceptibles, il n'y a pas de dialogue, les instits ont le narcissisme des comédiens. Même quand j'aime des gens leurs talents, leur charme, je ne suis pas leur chose. Ma liberté est douloureuse car je la paie comptant,par la solitude. Eux sont des cabots, il leur faut une chaire.


7/12/2004 La mer où la montagne? D.Blanck

J'ai entendu que Platon disait qu'il y avait trois sortes d'hommes: Les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer.br />A la montagne avec des marcheurs, j'étais surprise qu'ils me disent que rien ne les nettoyait mieux que la montagne." Mais la mer? Faire l'Atlantique en solitaire?- Il y a très peu à faire sur un bateau par calme plat. Alors que l'escalade est un danger de chaque pas. Plus on monte, moins il y a d'oxygène, l'effort est multiplié par l'altitude. Pas le temps de s'appitoyer sur soi, on est vidé.Il est vrai que ce sont les saisons où j'ai préféré travailler au Club, celles en altitude, la clientèle y était plus écolo, sportive et sympathique. Pas d'apparât le soir, ils avaient besoin de sommeil.Une fois j'ai cru mourrir. Deux femmes m'avaient invitée au châlet d'altitude mon jour de congé. Nous étions monté à plus de 4.000m avec le téléphérique, mais devions redescendre à pied. Elles ont choisi une voie où personne ne passait." C'est bon, il y a des batons de sky fichés dans le sol!- Oui, mais ils sont cassés, et il n'y a que des cailloux! Elles n'ont pas voulu m'écouter, nous étions en été avec un vent qui délogeait les pierres sous nos pieds pour les faire rouler plus bas. Ces deux allemandes marchaient tellement vite que j'étais forcée de les suivre pour les exorter à rebrousser chemin. Je n'avais que deux solutions, remonter toute seule pour prévenir les secours, où rester près d'elle en me disant que si l'une de nous trois tombait, l'on ne serait pas de trop de deux pour la ramasser.Ces diablesses descendaient toujours, malgré les pierres qui nous cognaient les chevilles. Je ne me voyais pas retourner au Club annonçant la disparition de deux GM à mon chef de village. A un moment, il n'y eut plus rien, que le vide d'une centaine de mètres sous nous, et un lac. Nous étions arrivées au bord d'une paroi complètement abrupte. Elles ne purent que remonter, avec toujours le danger de cette rocaille instable de par le vent.Je n'ai rien dit, elles ont fait semblant de rien, ne se vantant pas de cette promenade. La plus hardie était infirmière, elle m'a écrit me demandant si je pouvais l'héberger lors de son séjour parisien, je n'ai jamais répondu.


7/9/2004 Kelong D.Blanck

Je veux aller à la piscine, mais comme il pleut, je décide, tant qu'à être mouillée, de prendre l'air. C'est vendredi, on annonce un rush de vacanciers dans les trains. Avec Kelong, nous mettons de la couleur sur le site: blanckblog.free.fr. Je ne parle pas anglais, lui non plus, donc incapables de créer un lien avec ce carnet de note. Pas à pas il faut tirer sur le fil, la pelote viendra. Cet été vacant n'est pas plus terrible que lorsque je m'exilais au Club. Là bas, nous cabotinions, ici je fais de la retape sur le Net.Mon demi frère allemand attend sa fille qui revient De Los Angelès afin qu'elle lui traduise les textes des cassettes.


7/8/2004 Le Temps Libre D.Blanck

L'été s'avance entre vents et averses, mon toit est rafraichi. La Mairie du troisième nous gâte, un film sur l'évangélisation des papous. Deux de leurs chefs doivent être baptisés, on leur met des chemises blanches:" J'ai mal, je ne suis pas à l'aise, je vais tomber malade!-C'est Satan qui te gratte le cul pour te retenir, laisses-toi baptiser après tu iras à l'hôpital!-Ce n'est pas la Bible qui a fait les hommes!- Moi, je suis évangéliste, je crois en Dieu, pas au Pape! dit une femme.Un autre:- je n'ai rien fait de mal, sauf le péché de luxure, et ça, je crois que le Bon Dieu ne peut pas me l'enlever!Après ce fut "Vaudou" de Jacques Tourneur et entre les deux films nous avions gouté au "Cuba libre" (rhum-coca). de quoi se faire des adeptes pour la cérémonie Vaudou. Nous étions sous le charme exotique du noir et blanc

Kabyle Université Paris 13 Amour Gilles Bourda Hautains ou condescendants Off-Courts Trouville L'Eponge Le Quai Musique L'Iode

9/21/2004 Kabyle D.Blanck

Dans une salle d'attente une jeune kabyle allaite un enfant tout en répondant au portable.Je demande l'âge de la petite fille." Vingt-sept mois! C'est trop! Elle ne veut pas arrêter!"Tout en têtant la petite fille caresse le visage de sa mère. Puis enfin repue, elle se met à jouer dans le couloir et parle très bien, sa taille est celle d'une fillette de quatre-ans. Qu'en pense le pédiatre nous sommes dans un dispensaire.


9/20/2004 Université Paris 13 D.Blanck

Je suis émue comme une jeune écolière d'aller à l'université soutenir Gilles Bourda dans sa soutenance sur la correspondance entre André Gide et Daniel Wallard. J'ai découvert un homme, alors que je ne connaissais que le mari jaloux d'une très jeune femme, ma copine. Mon père et lui ont eu des destins croisés comme militants communistes et brigadistes, sans que personne n'en sache rien.Philippe Lejeune et sa collègue, dont je ne sais pas le nom, ont été charmants tout le long de l'examen. Ils ont donné 18/20 à Gilles, lui demandant de poursuivre sa quête comme s'il devait écrire un roman sur le personnage mystérieux de Wallard. Les enfants de celui-ci et ses amis seront tous surpris comme je l'ai été, de l'ambivalence et de la richesse d'une vie de pharmacien de province..Plutôt que de prendre le métro sortie Gare du Nord, je descends à pied le boulevard Sébastopol. Nous traversons la rue en même temps, Jean Batiste Thiérré et moi:" Je devais être à la campagne aujourd'hui, et je n'y suis pas encore allé, c'était pour te rencontrer!me dit gentiment Jean Batiste. J'ai rêvé que Jacques était mort!- Pour moi c'est tout comme, il est enterré vivant, il dit qu'il ne peut me voir car il ne peut faire 50m à pied! Il y a 9 mois que je ne l'ai vu, je fais mon deuil comme si je devais ne jamais le revoir!


9/18/2004 Amour D.Blanck

Une histoire d'amour est toujours une histoire d'amour, même si elle se passe entre un chien et un chat. "Le coiffeur et le boxeur" Un homosexuel aime un hétéro qui aime une lesbienne. C'est un très joli film.Samedi est chaud, beaucoup de monde au marché. Dans cette courette-Square des Oiseaux, des enfants ont reçu chacun une belle pizza.Bertrand Tavernier fait ses emplettes. Il est si grand que cela doit lui être facile de ne pas abaisser son regard sur moi.Emission éprouvante sur les mères qui ont bu durant leur grossesse. Les enfants trinquent et pas qu'un peu.L'autre jour, quand j'ai mangé des moules avec une copine, elle a pris les marinières, au vin blanc. J'ai failli lui demandé d'échanger avec moi, il n'y avait que du cèleri.Il est vrai qu'on ne veut pas se mêler des vices des autres. J'ai eu plein d'amis buveurs, que faire à part quitter la table, se priver d'instants de convivialité.


9/17/2004 Mairie du 3 ième D.Blanck

C'est magnifique, la mairie du troisième offre le libre accès à internet, le webbar du coin a du souçi à se faire. J'ai réussi à envoyer un fichier joint. D'ici à ce que j'apprenne à travailler sur un site, fini la mégalomanie aigue des webmestres qui le prennent de haut.Et il refait beau! L'été ne veut pas se laisser mourrir!


9/16/2004 Gilles Bourda D.Blanck

Gilles Bourda m'a acheté en riant tous mes livres. Afin de l'appâter, je lui ai dit qu'il y avait des bribes sur Wallard dans mes écrits. Il fait une thèse sur Daniel Wallard et sa correspondance avec Gide et Aragon. J'ai tout déballé sur le couple qui m'a souvent hébergée. Et cette coincidence qui a voulu que j' achète une petite chambre face au bar à vins où sévit son fils Vincent.Lorsque l'on croit un lieu déserté par des amis morts ou exilés, un enfant perpétue le lien qui donne raison au paysage que l'on ne peut quitter. Ces cercles concentriques entre la Normandie et moi qui renacle devant l'esprit de province. Je veux partir, et un petit évènement me met sur la sellete. Je reste donc scotchée tel un papillon pour faire la lumière sur mon personnage que les habitants croient sulfureux. Et toujours gag , ma prestation à côté de monsieur le Maire. Au vu de ce spot de 30 secondes qui annonce le "Cabaret Kino", une copine derrière moi me dit:"Alors tu es la maitresse du Maire?- Oui! dis-je en riant.-Il y en a d'autres! répliqua sèchement, celle, attablée avec moi."Alors que j'avais dit, oui! au second degré, je n'ai pas su si c'était au premier ou au troisième degré qu'elle faisait cette remarque. C'était la femme d'un commerçant de Trouville.


9/15/2004 Hautains ou condescendants D.Blanck

Hautains ou condescedants, un coup charmant, un coup blessant, ces variétés d'humeur sont la constance de nos deux duettistes de la rue des Bains. Nous pensions que notre grand âge, (ils sont pour le jeunisme)nous méritait ces outrages, mes copines et moi. Mais toute la clientèle de ce bar à vins dont on aime le décor fait de bric et de broc, se plaint et boude. Il y a un état de grâce, la semaine Festivalière qu'ils ont préparée toute l'année. Très chaleureusement, ils présentent les cinéastes français et québéquois invités. Montent également sur scène leur équipe technique, les serveuses, ce n'est que justice. Et, parmi le public, un trio tragique: Ingrid Lulley, Emmanuelle Bataille et moi même, qui avons joué gracieusement les comiques dans divers petits films, applaudissent elles aussi tout le palmarès sans jamais être citées de vive voix à l'intention du dit public. Quelques voisins nous reconnaissant à l'écran sont contents d'être à notre table. Comme tout créateur qui veut effacer sa créature, depuis que le monde est monde, nos talentueux jeunes gens nous vampirisent dans le seul but d'être les seuls maitres du JE.. Il y a si longtemps que je prends la douche jusqu'à la lie, mais je m'étonne encore qu'il en soit toujours ainsi-soit-il! Pour tourner encore, je devrais rester transparente.Il y a famille et famille! Celle de Frédéric Tachou est montée de Bordeaux à Paris voir le film projeté au Cinéma des Cinéastes. La mienne n'a répondu ni oui!, ni merde! à mon invitation. Que ce soit de Drancy, Montreuil où Paris, silence sur mes prestations.Un ami qui m'avait raconté le matin sa marche vers Compostelle, a trouvé que la Place Clichy était trop loin.Un autre a une moustache et des cheveux longs qui fait croire qu'il s'identifie aux mâles du pays de sa belle Serbo-Croate.


9/8/2004 Off-Courts Trouville D.Blanck

Nous sommes mercredi, je traine toujours; Il fait un été indien, ma peau préfère les salles obscures; Ils ont bien des soucis, nos frères canadiens, leur vie cinémathographiée en fait état: rapports de force entre couples, parents sans communiquations, enfants troublés, sous quels cieux fait-il bon vivre? Je croyais à ma cabane au Canada. Ils disent que les européens se fatiguent du froid. Eux, cela leur donne de la vigueur et un humour noir. J'ai l'air d'une vieille dame indigne de trainer dans leurs basques, alors je surfe entre les projections, alibi pour ne pas rester en dehors du festival; Mon bloc, le normand, dans lequel est "Les Problèmes de Hanches", a été vu par certaines dames du café phylo qui gentiment m'en ont fait compliment. Quand aux autres, les pros, ils sont dans une énergie de rencontres entre eux, ils s'auto-promouvoient, mais cela devient un classique, on ne présente jamais les comédiens des fois qu'ils mendieraient un autre rôle.


8/20/2004 l'Eponge D.Blanck

On ne peut plus dire "Jeter l'éponge" puisque les soigneurs des boxeurs les arrosent avec un pchitt à la place de la fameuse éponge dégoulinante qui leur barboullait les yeux, la bouche et plus bas, il faut bien rafraichir l'animal.Ce jeune afghan de 17 ans, Amer Khan, qui représente l'Angleterre aux jeux d'Athènes a fait un match du tonnerre.Puisque l'on dit que je suis une Trouvillaise d'adoption, je me remémore mes premiers pas sur les planches, pieds nus, car mon amoureux m'avait demandé de choisir entre une paire d'espadrilles ou un thé au Bar du Soleil à Deauville. Nous y voyions tout Hollywood.L'on reconnaissait les producteurs américains à la taille de leur cigare. Ils étaient flanquées de femmes aux généreux décolettés telles les soeurs Gabor. Et lui, mon amoureux, jouait du cerf-volant. Il était bien le seul à gêner les tablées aux terrasses, où entre les parasols,avec sa ficelle qui s'entortillait partout, j'avais honte, je le trouvais débile.Nous rentrions le soir à Paris dans notre mansarde de la rue de la Pompe, j'avais les pieds pleins de goudron.Certains dimanches, aux grandes marées, nous allions sur la Seine voir le mascaret.C'était dans les années cinquante. Ses parents avaient bien une petite maison en Normandie mais je n'étais que sa concubine, je n'avais pas droit de cité, sa mère avait de la moralité, elle ne m'a jamais reçu chez elle tant que son fils n'a pas été divorcé.


8/20/2004 Le Quai D.Blanck

Nous marchons Mireille et moi, le long du quai. Face à nous,un très jeune couple, chacun une canne blanche à la main. Le garçon s'approche et nous demande: Pourriez-vous me rendre un petit service? J'aime beaucoup regarder les bateaaux! (sic) J'ai un appareil jetable, pourriez-vous en photographier un?Il à l'air d'y voir un peu clair, il dirige l'angle de vue, en biais pour voir la totalité du bateau de pêche. Pour la deuxième photo je leur demande de se mettre dans le cadre. A ce moment surgit un couple de nains qui se retrouvent sous les jambes des aveugles. Comme ce n'était pas ma pellicule, je n'ai appuyé sur le déclencheur, j'ai attendu que les gens de petites tailles, puisque c'est ainsi qu'on les nomme,soient partis.Cela m'a rappellé les sketchs affreux de Dino Risi. dans l'un, il s'agit d'un ancien boxeur qui travaille comme grouillot au bord d'une plage. Un journaliste vient l'interwiever. A chacune des questions du journaliste le pauvre boxeur sonné répond: "Sono contento! Sono contento!"


8/11/2004 Musique D.Blanck

Cela me faisait penser à la chanson de Charles Trenet: "Je t'attendrais à la porte du garage, et tu viendras dans ta superbe auto, toto!"Chaque jour Elisabeth Tixier me donnait rendez-vous à 20h30 à la porte de son garage et nous traversions le Pont des Belges dans sa petite auto pour la garer au parking de l'hypodromme de Clairefontaine, face à la salle de concert. Elisabeth avait raconté au gardien: Mon mari décontracté avait omis de montrer sa carte de VIP, on lui demande:" Vous êtes propriétaire?- Non!-Entraineur?-Non plus!-Cheval, alors?Bref, j'ai passé une délicieuse semaine avec cette petite soirée ponctuelle à écouter des musiciens dont la fraicheur n'avait d'égale que celle du public très chaleureux et fidèle.Cela me surprenait que la province fasse fête au talent avec tant d'enthousiasme. Cela ne coùtait rien et pourtant cela plaisait.


8/9/2004 L'Iode D.Blanck

Alain Blondeau kiné qui a une bonne patte comme me l'avait dit une copine, me rassure : il y a plus d'iode içi qu'en Bretagne, donc pas de frustration, et pour le crachin nous sommes à égalité aujourd'hui. Je finis par m'habituer à ce satané mois d'aout puisque personne ne bat le rappel dans la Capitale. Où sont tous ces gens dont on ne prend pas de nouvelles, les petits vieux de ma vie dont les forfaits m'échappent? J'avance bien les pieds dans l'eau de la piscine afin qu'ils me retrouvent fraîche à la rentrée. Leur peau aura mitonnée sous quelle température? Chaque année il me faut faire le décompte de qui, je n'ai plus à hair. Je doute qu'ils s'attendrissent sur mon sort, il ne l'ont jamais fait, donc je me lève, je mange, je marche comme à l'ordinaire, comme s'il ne s'agissait pas de vacances, seulement d'un temps inerte tel on le vit en prenant le train, un no mans-land entre deux sentiments contradictoires, la tristesse de l'exil et le bonheur d'arriver quelque part.

Fantôme Malcom x Mairie du 3 Arsène Lupin Marguerite Duras JC Drouot+Topor l'Huma Paris idyllique La Vieille Fille Les Virtuoses

10/22/2004 Le Fantôme D.Blanck

"Je n'ai pas mangé d'ail, je le jure!" Toujours différé ce rendez-vous avec l'oncle fantôme qui voudrait changer de vie.Le ciel est si bleu que l'oeil est ébloui.


10/18/2004 Malcom X D.Blanck

Toujours cette force du cinéma américain, la sincérité. Quelque soit le sujet, il fait son auto- critique sans en édulcorer la violence, l'abjection, nous n'en sortons pas sali mais régénéré par la lucidité. Je n'avais pas vu tous ces films: Malcom X, Bad Lieutenant, Beauty América. Le petit déjeuner offert par une équipe de charmants garçons à 5h du matin fût copieux, histoire d'aller au lit le ventre chaud, ce qui m'a permis de m'endormir telle une marmotte tout le dimanche d'autant que la température dans mon grenier n'affichait que 15 degrés.



10/16/2004 Mairie du troisième D.Blanck

J'ai beau faire la jeune, une nuit blanche, fut-elle américaine, embrouillasse mon organisme. Les films sont tellement forts que je n'ai pù m'assoupir une minute, bien que l'air de la salle des Fêtes soit confiné. Le gigantisme de cette Nation n'a de comparaison qu'avec l'énorme paradoxe que constitue son puritanisme ambiant et une totale liberté d'expression. Je vais tenter la deuxième nuit.Dans Citizen Kane il m'a semblé qu' Orson Welles avait la même beauté trouble que Marlon Brando, les deux personnages sont aussi mégalomanes et déchirants.


10/15/2004 Arsène Lupin D.Blanck

En avant première à Trouville, Normandie oblige, Maurice Leblanc a vécu à Rouen, Arsène Lupin moderne à l'air d'un mauvais garçon vulgaire. A part ça, cela se regarde comme un James Bond rapide, belles images et sauts du héros dignes des films de kung-fu. L'ancien, celui de Molinaro a le charme de ses interprêtes de l'époque 62: Jean-Pierre Cassel voleur virevoltant en danseur de claquettes, Jean -Claude Brialy joue de l'insolence d'un nanti et Françoise Dorléac est fine mouche dans un rôle d'une journaliste. Les deux versions font la paire avec ce pont de quarante-ans.Je ne m'en tiens pas là! Je rentre à Paris pour voir les Nuits Américaines à la Mairie du Troisième.



10/12/2004 Marguerite Duras D.Blanck

Chaud devant! Vingt minutes avant la projection de "L'Après Midi de Monsieur Andesmas" la salle est pleine, on refuse du monde, idem le lendemain pour la pièce jouée au Roches Noires"Savannah Bay" Marguerite Duras fait recette, d'autant que c'est la municipalité de Trouville qui nous offre à boire les paroles de cet écrivain. Duras est l'objet d'un véritable culte, quand j'ai dit que je ne comprenais pas:"C'est parce que vous n'avez pas lu le livre! Depuis, je m'efforce de voir, et bien m'en prend, je finis par subir l'effet hypnotique de ces glissements de phrases devant un décor immobile mais combien riche, la mer, le vent dans les arbres. et ces acteurs dans une posture figée lourde de sens, et qui interprêtent chaque mot avec une intensité digne d'une tragédie, digne du talent de Michel Bouquet et de Mioumiou. Tout cela sent la ficelle, celle que Marguerite tire d'une pelote faite avec tout un fatras accumulé par une culture mêlée à son intelligence et son don de manipulatrice. Il existe des magiciens, c'en est une! On a beau imaginer que c'est truqué, le spectacle existe. Je m'endors de moins en moins, ce qui veut dire qu'en connaissance de cause, je deviens une spectatrice active qui participe au sujet.



10/8/200 Jean-Claude Drouot et Roland Topor D.Blanck

Au théâtre du Rond-Point, Jean-Claude Drouot me fait remarquer qu'il donne ses représentations avec les stagiaires de l'Adami dans la salle Roland Topor. C'est une coincidence, dont une autre il y a des années: je lui avais offert un dessin de Roland. Un arbre duquel sort à la cime une tête d'oiseau. Sa femme Claire avait dit: "On a dù couper l'arbre du milieu du parc, tu viens de le remplacer!Enfin nous rencontrer entre retraités au matin dans une projection privée du dernier Chabrol. Cela sert à ça, voir qu'on est bien vivants.Et chacun de repartir vers ses occupations, jusqu'à quand? Je reprends le train pour les journées de Marguerite Duras à Trouville. J'explique à René Quinson que le train aller-retour vaut un déjeuner que je prends au restaurant seulement si l'on m'invite. C'est mon luxe, ma mobilité.



10/6/200 Fête de l'Huma D.Blanck

Josette, Emile, Emmanuel et les autres sont d'une incroyable affabilité contre vents et marées, devant un verre où lors d'une grève.Bien que n'ayant jamais emboîté leur pas, j'admire la santé des militants dans l'urgence et la convivialité. La Fête de l'Huma est pour moi "Noël": cadeaux de sourires plein les bottes enluisées par la pluie. Les convictions sont profondes et le regard clair, tel celui des aventuriers du lendemain.Oui! Je regrette toujours de louper ces jours de partage "La Fête de l'Humanité". Vive l'année prochaine!


10/4/2004 Paris est idyllique D.Blanck

Marcher le long du Canal Saint Martin rend Paris idyllique le dimanche après midi par beau temps. Plus de badaux que d' autos, de marmots que de vélos, c'est un sentiment de liberté comme après une guerre, la rue est douce, les jeux simples, l'animation par les jongleurs, rétro.Bertrand Delanoé a fait une prestation intelligente, sensible et sincère à l'émission de Michel Drucker.Cela fait du bien de ne pas voir ces pauvres invités maltraités et passer une heure à se défendre d' un certain animateur qui a l'air d'un roquet qui ne laisse pas son os au chien.



9/23/2004 La Vieille Fille D.Blanck

" La Vieille Fille" de Jean Pierre Blanc a vieilli. Les annotations sont amusantes mais poussives. On nous rappelle qu'Annie Girardot était jolie et très bien faite et Philippe Noiret touchant de maladresse. Personnellement j'ai eu du plaisir à revoir tous les comédiens que j'avais entrevus à l'époque , cela à l'air d'avoir été tourné en famille.


9/22/2004 Les Virtuoses D.Blanck

J'ai hoqueté de pleurs au film "Les Virtuoses" Ces mineurs qui maintiennent la fanfare malgré que leur usine soit fermée, afin de faire un dernier plaisir à l'un des leurs qui va mourir de silicose, est bouleversant, en plus ils jouent comme seuls des gens totalement désespérés peuvent jouer, avec toute leur âme.Rufus au Rond Point reprend des sketchs de plusieurs humoristes, malgré son talent, me manquait le physique des Coluche et autres...

samedi, octobre 23, 2004

Le pas

Un petit pas chaque jour, le goutte à goutte, cette science orientale: la patience. Un homme vient de dire: " Je ne suis pas souvent en colère, alors je suis rarement malade!". La médecine chinoise fait rêver.

géographie

Ma géographie sentimentale: A Paris, je ne vois que des hommes, à Trouville que des femmes. Je ne suis dans le lit ni des uns ni des autres. Ma tendresse va au sexe faible, je parle du masculin, et mon admiration aux vieilles dames pleines d'énergies. Adieux bistrots, cinés, chambres d'hôtels, restent les cafés philos, piscines et autres entretiens pour tenir bon la rampe. J'aimerai un mix des deux genres ensembles, mais la carte du tendre ne se plie pas comme on veut!

Le piano

Parmi la pléiade de musiciens un pianiste décolle, Jonathan Bénichou. Il joue tellement inspiré, que lorsqu'il s'arrête les mains en l'air, le public reste suspendu le temps que l'artiste revienne sur terre. Alors, les applaudissements pleuvent.

jeudi, octobre 21, 2004

Le bon plan

Le bon plan c'est de pisciner rue du Renard, acheter son goùter et avaler son yaourt dans le square du Temple, puis venir se laver les dents dans le local Numérique au 60 Rue de Bretagne, juste en face du Franprix duquel on ramène ses courses, avant que de prendre ses emails. Ce sont des après-midis parfaitement remplis pour une retraitée sans le sou. Il n'y a que la mairie de Paris qui offre ces possibilités, avec le plaisir, grâce à Michel Chaudanson, chaque jeudi, d'une cinémathèque de qualité. Comment expliquer au provinciaux que depuis trente ans je ne me décrasse pas de la Capitale malgré la pollution du bruit. Ici, je navigue à vue, sans le caquetage des histoires de clocher, c'est d'un spleen reposant, sans l'adrénaline sécrétée par la méchanceté lorsque l'on est sur la défensive.
J'ai toujours dit que Paris était une ville pour les chomeurs où les touristes, chaque pas permet d'avancer vers...Il suffit d'avoir le temps! Un trop plein de vacuité fait peur aux carrièristes, mais si l'on fait abstraction de cette courade, chaque pavé nous parle.

mardi, octobre 05, 2004

Le gris

Que faire d'une journée grise sans se calfeutrer? Aller boire un coup avec des amis en allant au bout de la ligne de métro, Porte de Vanves. Cela me fait penser qu'après, je risque la prison si je me fais ramener en voiture par quelqu'un qui sera bu. Je n'ai jamais osé protester les nombreuses fois où j'ai voyagé avec des copines alcooliques. Me sentant en danger, je me disais que c'était mon problème de finir avec elle sur la chaussée. Maintenant, gare à la loi si l'on ne dénonce pas le futur chauffard d'hypothétiques victimes.

samedi, octobre 02, 2004

François Truffaut

Hier soir sur Arté, portrait de François Truffaut à travers ses oeuvres et ses interprètes. Ce qui surprend c'est la fraicheur et l'intensité du personnage comme s'il avait su qu'il aurait peu de temps pour s'exprimer.
J'avais passé une audition pour Daniel-Valcrose des fois qu'il n'aurait pu se payer Anouck Aimé. J'ai donc joué dramatique. Mais entre temps, c'était un éventuel remplacement de Bernadette Laffont , pour les mêmes raisons financières, ce dont on ne m'avait pas prévenue. Le metteur en scène m'a dit:
" Mais c'est la Bérésina que tu me joues!
Pour mon malheur, Truffaut était sur le plateau, or j'avais rendez-vous le lendemain avec lui pour un essai de "Tirez-sur le pianiste"
A la production, lorsque j'ai été annoncée, il ne savait pas que la porte était ouverte.
" Ah! Non! Celle-là, je ne veux pas la voir!
Durant dix ans, il n'a osé me saluer dans la rue, préférant changer de trottoir.
A un festival de Cannes, lors d'un diner officiel, j'étais exactement attablée en face de lui qui piquait le nez dans son assiètte. Afin de le dégeler, je lui ai demandé de me prêter sa belle écharpe blanche car il faisait frais. Un journaliste:
"Evidemment vous vous connaissez?
-Bien sûr, dis-je, je suis la plus mauvaise comédienne de Paris!
- Ah! Non! répliqua t'il. Il y en a une autre! C'est ... Elle vient aux auditions avec les photos de ses copines.

Autre incident à Deauville cette fois au diner de fin du festival: Henry Chapier qui regardait de droite et de gauche, m'ignorant totalement, dit à René Quinson qui m'avait invitée:
" Il n'y a que des ringards ce soir, dans la salle!
- Pourquoi ne me regardez-vous pas? La plus ringarde est juste en face de vous