vendredi, avril 29, 2005

A cloche -pied

Là, on ne me regrette pas. Là-bas, on ne m'attend pas. Pourtant je n'hésite jamais à sauter le pas, prendre un train, avec le sentiment d'exil quelque soit la distance. Dans la campagne, gosse, on se donnait des deals: j'irais pieds nus dans ce champ de blés coupés, je grimperais dans cet arbre jusqu'à la plus haute branche, je mettrais de la barbe de maîs au travers de ma culotte pour exciter le jardinier. Toujours pour voir, comme au pocker si quelqu'un réagit. Ce n'est jamais qui l'on croit! J'ai proposé mon livre lors d'un vernissage à Cavanna: Non! Je n'ai pas envie! Wolinsky: Bien sûr! On est copain depuis si longtemps! Avec la bise en plus! Whillem avait déjà un verre dans le nez, il l'a prit.
Cela me rappelle l'histoire du passant qui demande à un cul de jatte: Vous qui allez de droite et de gauche, vous ne connaîtriez pas un appartement?

jeudi, avril 28, 2005

La culture avant la mer Temps Libre Mairie du 3ème

Je m'apprêtais à prendre le train mais c'est jeudi, Ciné-Club oblige. L'enthousiasme de Michel Chaudanson n'a pas faiblit, il nous offre dans la même coulée "Le grand Petit Conservatoire de Mireille" (Eric Le Seney 1990) "La cage aux rossignols" (Jean Dréville 1945) "Les choristes" (Chistophe Barratier 2004). Mireille, je m'étais refusé de la regarder, je n'aimais ni son visage, ni sa voix de tête, ni le caractère un peu despotique vis à vis de ses élèves devant la caméra, je me rends compte maintenant de ce talent de compositeur et d'interprête que j'ai ignoré.
"La cage aux rossignols" a toujours fait pleurer,le charme de Noêl-Noël y est pour beaucoup ainsi que le noir et blanc et la voix si pure de la gueule d'ange. "Les choristes" qui pourtant prend mot à mot modèle sur le vieux film, malgré une très bonne distribution, n'émeut pas, je ne saurais dire pourquoi?

Les jours bleus

Les jours bleus comme la layette d'un nouveau né, un quart d'heure sur un banc de square avec un ami dans la senteur des troënes, un diner en terrasse par un soir d'avril, entre temps c'est le doute, qui n'en a pas!
Un archer dit arrêter la compétition pour chasser, il habite une région où foisonne le gibier, du coup ressurgissent des souvenirs: une chasse à courre à Chantilly, le cerf s'est défendu 4h durant, les cavaliers avaient chacun deux chevaux pour ne pas lâcher le gibier, celui-ci était rabattu par des curieux en voitures qui ceinturaient le bois si bien que la bête s'en retournait vers ses poursuivants. On n'a pas pu le servir à l'épée mais le tuer au fusil tellement les gens étaient près du taillis où il s'éssouflait, Ce jour de cafard, je me suis identifiée à la bête, voulant mourir à sa place. je pleurais tant que la propriétaire de la chasse est venue s'excuser auprès de moi. Oui! C'était dégueulasse, il faudrait interdire la circulation en voiture ces jours là!
J'ai eu la honte de ma vie lorsque durant toute une saison j'ai dù mentir à des gamins qui venait apprendre le tir à l'arc. De nombreux défauts de la vision me rendait impossible une visée juste. Le Chef de village me dit: Tu te débrouilles comme tu veux mais les gosses s'attendent à voir un héros genre Guillaume Tell, ou tout autre! J'ai trouvé la parade. Le jour d'arrivée les gamins au sortir du train prenaient leur petit déjeuner tous ensembles. Je me postais dans l'angle de la fenêtre de la salle à manger, prenant la pose du parfait tireur à l'arc, ils ne pouvaient voir la cible dans l'encoignure du mur, ni que mes flèches ne rentraient pas dans le paillasson. Lorsqu'au cours des leçons je leur montrais la position: Mais tire donc! disait l'un - Je n'ai pas le temps, je surveille que vous ne vous fichiez pas une flèche dans le derrière!- Je suis sûr qu'elle ne sait pas tirer! Il y en avait toujours un autre pour dire: Si! je l'ai vu tirer à 50m ce matin!

mercredi, avril 27, 2005

L'Attente du Père





Le petit dernier est arrivé. L'Attente du Père Comme il est impossible de garer dans ma rue, j'ai attendu le livreur en bas, lui proposant de garder son fourgon pendant qu'il montait les boites: Trois cent kilos et cinq étages sans ascenceur, on aurait dù me prévenir! Il était jeune et bien découplé, je n'ai pas compatis. Il m'a dit qu'à mon âge, avec les courses, je ferais mieux de déménager. Tous ces jeunes qui veulent gagner de l'argent sans s'échiner.

mardi, avril 26, 2005

La reconnaissance

C'est fou ce que c'est dur de dire: Merci! Nos hommes de maintenant qui ont vécu protégés de la guerre, qui ne font rien d'autre que le boulot-manger et baisouiller gentiment, préfèrent ne pas dire merci à leurs aînés, question d'identité toujours, moins on en fait, moins on veut reconnaître l'autre.
Des ex-déportés dont la moyenne d'âge est de quatre-vingt ans plaisantaient entre eux: Si la prochaine commémoration se fait dans dix ans,lequel d'entre nous sera encore là pour témoigner?
Déjà que c'était pénible pour tous de rester debout dans la rue, en attendant les officiels, sauf au Trocadéro où nous avions des sièges baignoires vu la pluie...
A propos de reconnaissance, il est surprenant que des rescapés hébergés par des Justes, n'aient jamais eu la décence de les remercier ni en privé, ni officiellement en témoignant.
J'ai remarqué que l'art des riches c'est de dire Merci! plutôt deux fois qu'une, ça ne mange pas de pain et les dédouane d'en donner plus.

lundi, avril 25, 2005

Cérémonies

11h du matin ce dimanche 24 avril 2005. Au monument aux morts de la Maisie du 15ème Emile Torner a fait lire par des jeunes gens du conservatoire, des lettres de fusillés qui ont écrit à leurs parents quelques heures avant d'être exécutés: C'était déchirant de douceur, de tendresse, sans aucune amertume de perdre la vie si tôt, on imagine leurs yeux regardant l'aube pour la dernière fois. A cette écoute, et aux Chant des Partisans, puis le Chant du Marais, que nous avons entonné en choeur, le regard de l'assistance était embué de larmes.
Je me suis accrochée aux basques d'Emile, nous sommes allés Au Mémorial Juif, puis à la Cité, et des autobus frêtés par la Mairie de Paris nous ont ammenés ensuite Aux Invalides boire du jus d'orange en attendant la cérémonie du Trocadéro. Le ciel menaçait, on a distribué des ponchos en plastique transparent, il était temps, une trombe d'eau s'est déversée. C'était très joli, tous les spectateurs revêtu de cet imperméable, assis dans les gradins sans bouger, chacun devant penser que si nos héros avait dû supporter la faim, les intempéries, nous pouvions en témignage de notre respect et de notre reconnaissance, subir une averse. Monsieur Chirac est arrivé à l'heure, la pluie a cessée, un violoniste en équilibre sur un pylone nous a bercé, pas de fausse note dans la foule silencieuse, tout était digne. On a parachevé ce périple par l'Arc de Triomphe, il était 9h du soir.

samedi, avril 23, 2005

Nul n'est parfait!

Au déjeuner je n'ai pas bu de vin pour ne pas rougir, je n'ai pas pris de café pour ne pas trop parler, j'ai enlevé la peau du poulet contre le gras, j'étais heureuse, tout baignait dans l'huile. Après l'interview filmée, j'ai regardé si j'avais encore du rouge à lèvres, et j'ai vu des morceaux de blanc de poulet accrochés entre les dents. J'espère n'avoir pas trop sourit.

vendredi, avril 22, 2005

Racontes!

Plus il se passe de choses, moins on a le temps de les raconter, le reste c'est de la littérature

jeudi, avril 21, 2005

revoyures

J'étais ravie de recevoir un petit mot urgent d'Agnès Varda: On tourne demain un reportage pour le DVD de Cléo de Cinq à Sept viens déjeuner rue Daguerre! Corinne Marchand avait tourné le matin, nous devions converser après déjeuner. Se revoir les uns les autres après quarante ans, compter mentalement les rides du voisin, être contents d'une intimité comme si le temps n'avait pas passé, il est des moments de grâce, l'on se dit que l'on a résisté jusqu'alors juste pour çà.

mardi, avril 19, 2005

Le voyage

Pas question de marcher dans le désert, nos jambes ont toutes plus de 70 ans. Une plongée rétrospective dans le faciès mater-dolorosa de ma mère. Le trac me fait aller aux toilettes. j'ai toujours du mal à entrer, comme par éffraction, dans une communauté quelconque. Heureusement, pas de discours démagogique, la parole est douce, nos accompagnants ont l'humilité de ceux qui ont connu la même douleur, rien à voir avec l'autorité méprisante des administratifs que je craignais. Il y a quelques défections parmis les voyageurs, mal au ventre, mal aux dents, autant de bobos que j'envisageais pour me défiler. la peur du terrorisme aveugle. Lorsque je lui ai raconté l'éventualité de ce déplacement, avec hésitation, c'est un ami qui a tranché: Vas-y! Tiens! C'est cadeau! Tu n'as pas à me le rendre! Au sortir du restaurant où nous déjeunions, il a traversé la rue et prit les billets néccéssaires à ma participation minimum. Je crois aux choses qui tournent rond, c'est lui qui m'avait prêté l'argent pour mon intrusion en Allemagne,

lundi, avril 18, 2005

Le dessin

Un ami m'a fait visiter sa maison. Dans son bureau, il a ouvert un livre polisson avec des dessins crùs, j'ai été prendre l'air dans le jardin.
Cette nuit j'ai rêvé être allongée dos contre lui, et bouger les fesses pour réveiller son sexe. A peine m'avait-il pénétrée qu'il avait joui. Il s'est levé furieux, criant des obcénités afin de remettre la machine en branle, en vain. Je comprends pourquoi toutes ces années je n'avais pù être séduite par une vulgarité latente, là, il sagissait de compassion, son accident cérébral avait détruit sa libido. Je tente d'y arriver toute seule et découvre ,déjà, un bouton sur la droite du vagin. Je fais des ablutions pour arrêter la contamination en attendant de trouver un gynéco

No chapelle!

Pas plus que dans un bureauu je n'ai voulu rentrer dans une chapelle. J'ai étudié le yoga pour mon comfort personnel, je l'ai enseigné comme une paysanne qui donnerait ses recettes de cuisine, à propos, j'ai mangé de tout, surtout que j'avais des copines fines cuisinières, régimes végétaliens, végétariens, aliments dissociées, jeùne, diète hydrique, j'ai tout essayé par curiosité mais la convivialité à toujours pris le pas sur une restriction forcée, et si je ne suis guère aux fourneaux c'est par paresse et parce que je suis contre l'onanisme des petits plats pris seule, c'est pour dire qu'en religion c'est pareil, je veux bien écouter mais pas me laisser enrégimenter, non plus en politique, un psy m'avait dit: Vous êtes atypique, vous ne réussirez pas, il faut faire partie d'un clan! J'ai travaillé peu mais sans agent, une cartomancienne: Votre année c'est l'année 60, après, rien! Je continue à mettre un pied devant l'autre ne me laissant pas museler par le terrorisme des éditeurs qui veulent du littéraire ou du people, reste le blog, exercice de santé, sortir du lit, s'habiller, traverser la rue, je n'ai pas internet chez moi, la nuit il y a la petite idée qui trotte et se fait incisive, gare aux nuits blanches.

vendredi, avril 15, 2005

Siah bâzi Les Ouvriers de joie Maryam Khakipour Théâtre du Rond Point

Très émouvant documentaire sur le théâtre Populaire en Iran. Les acteurs y entrent dès leur plus jeune âge, ils appellent leur salle La Mère, elle va leur être enlevée parce que trop vieille, faute de subventions pour la rénover, ni d'aides aux artistes mis à la rue du jour au lendemain. Celui maquillé simplement de suie, qu'on appelle Le noir, représente le peuple, il en a l'insolence et le rire, les pleurs et la danse. L'une des comédiennes dit: Je suis le pouls du public, le public est mon pouls, nous ressentons la même chose ensemble! Maryam Khakipour qui a vu jouer la troupe lorsqu'elle était âgée de huit-ans et qu'ils faisaient des extras chez les particuliers lors de mariages, est allé à la recherche de ceux qui disent ne rien savoir faire d'autre que de jouer pour donner de la joie, cette joie qui aurait déserté les rues.

L'entente

Au téléphone on pourrait s'entendre, non, Il faut s'envoyer des émails!

jeudi, avril 14, 2005

Le chaton

Je fais du stop dans une vieille gimbarde, la jeune femme nous conduit chez elle par des routes de campagne sur des pentes telles que je ne sais comment la voiture arrive à grimper. Nous voici dans une petite maison très rustique mais agréable; je me dis que si elle m'appartenait, j'enlèverais ces tentures rouges éffilochées, je peindrais les murs en blanc et je mettrais de la dentelle aux vitres pour adoucir l'ensemble. En regardant par la fenêtre, très en contre-bas, je vois de l'eau sur la droite de la maison, est-ce une mare, un lac, ou bien la mer. Une brêche dans le talus a été colmatée avec de la terre, empêchant la marée d'affluer. Le chaton de la maison vient me dire bonjour son museau contre mes lèvres. Je lui fais un bisou, il en redemande, je continue me disant: Tant pis pour les microbes! Il ne bouge plus de mes genoux, son museau toujours collé à ma bouche. Pour un accueuil, c'est une adoption, j'espère que sa maîtresse en tiendra compte. Il n'y a rien à manger dans le frigo, c'est sa résidence de vacances. Elle fend dans le sens de la longueur une baguette de pain puis, mettant je ne sais quoi dedans, elle offre au groupe un morceau de ce sandwitch. J'y laisse une dent, puis deux, puis toutes mes dents de devant, j'ai du mal à en récupérer les morceaux fracturés pour les ramener au dentiste. Je continue malgré tout à mordre dans le pain pour faire bonne gràce envers notre hôtesse et que surtout l'on ne s'aperçoive pas que je suis édentée.
Le curieux de l'histoire c'est que ce matin, dans l'autobus, face à moi, une femme tenait sur ses genoux un chat adulte de la même couleur miel que celui de mon rêve, elle avait près d'elle des bagages pour prendre le train.
Une autre coincidence, au moment pile où je montrais mon livre chez Denoël, JS a téléphoné à Josette, la secrétaire du patron. Elle lui a dit: Tiens! Je te passe ta fiancée! Il y a quelques mois ce même phénomène s'était passé.
Puis je suis allée à la production d'un ami d'enfance, il était en train de terminer un livre dédié à son grand'père dont j'avais été amoureuse durant mon enfance où j'avais été hébergée chez eux. Mon livre parle de ce personnage clef.

Le Pain

On dit : Bon comme le pain! Dans la catégorie des commerçants le boulanger, ou la boulangère est toujours d'un commerce agréable,plutôt deux mercis qu'un, et avec le sourire. Tout le monde se souvient du succès de cette série télé où un boulanger prenait sous son aile un pupille de la nation, cela a fait pleurer dans les chaumières. Il y a des métiers qui se prêtent à la générosité, les restaurateurs,les métiers de bouche en somme. Impossible de nourrir quelqu'un sans tendresse. Je pense à ça car dans mon quartier, seul le cordonnier et le patron d'un bistrot m'ont acheté mon livre, des gens qui ne lisent pas.

mercredi, avril 13, 2005

Les mots, toujours les mots...

Je ne vis que de mots, on pourrait dire (maux)qu'ils soient tendres ou cassants c'est comme des petits cailloux qui ricochent les uns par dessus les autres sur une eau calme, en tombant, ils créent des ondes de choc plus ou moins larges ou profondes selon sa réceptivité du moment, du sentiment que l'on prête à autrui. L'endormissement ne revient que lorqu'on en a digéré tous les sucs. Je me souviens avoir passé des heures de nuit à écouter l'écho de l'écho des bribes de phrases qui se lançaient de rive en rive sur une mer fermée dans Les Bouches de Kotor en ex- Yougoslavie.
Que dire de ce que l'on entend pas, les blancs, une question qui s'arrête aux bords des lèvres, le regard dans le vague, tous ces non-dits qui cimentent le doute et empêche l'amitié. Il y a les rois de la tchatche, ils ont raison de tout sauf d'eux-mêmes car ils fuient telle une belette si on veut leur répondre. Que de talent éparpillé, on essaime puis on se terre. La terre tourne, on se love sur soi-même. Notre enseignant, toujours Nil Hahoutoff nous disait de ne jamais couper les circuits de communications, que si l'on empêchait le mal de passer, le bien ne passerait pas lui non plus. C'est ce qu'il appellait la loi de la polarité. Rien ne sert de se protéger, il faut parler à temps.

dimanche, avril 10, 2005

Le Prince

Le Prince Charles va reprendre du galon auprès des bak-street du monde entier. Celles qui ne sont pas suicidées par une langueur à nulle autre pareille, végètent plus souvent dans des chambres de bonnes que dans des manoirs de luxe telle Camilla, qu'importe. Quelque fois il y a un Chevalier Blanc qui relève le déni, tel Thierry Théolier qui a masqué le visage de l'homme qui m'avait reniée dans ses mémoires.

samedi, avril 09, 2005

La fidélité a du bon!

Ils ne sont ni jeunes ni beaux mais ils s'aiment! Cela est probant, durant la cérémonie du mariage, le Prince Charles et Camilla ne se regardent pas, attentifs au rites, mais ils sont soudés tel un vieux couple qui n'a pas besoin de démonstrations publiques pour se rassurer, ce qui nous rassure aussi. Les autobus qui rembarquent les invités c'est génial, comme le dit le commentateur on dirait "La croisière qui s'amuse" on voudrait être de la partie. Je me prends à rêver d'une union sur le tard avec n'importe lequel des hommes que j'ai aimé, lui jurer une fidélité absolue ne serait pas trop difficile, vu nos âges. Et partir en voyage de noces quant on a déjà la lourdeur des dames ménauposées, il suffirait d'une petite auberge dans la campagne française, on n'en connait pas assez les charmes. Bref, ce fut un bel après-midi de samedi.

vendredi, avril 08, 2005

Le vent du Nord

Le vent du Nord c'est une chanson qui fait bourru, comme Jacques Brel que j'ai méconnu de son vivant, n'empêche que ses Iles Marquises me font toujours pleurer, quelle fin tragique pour un homme qui se vomissait de trac avant d'entrer sur scène, il a donné ses tripes, et lorsque je l'avais entraperçu j'étais trop jeune, je l'avais trouvé boy-scout.

mercredi, avril 06, 2005

Spinoza par Michel Onfray Université Populaire de Caen

Michel Onfray a le bon goùt de nous parler de la biographie des philosophes. Pour une béotienne comme moi, le vécu a beaucoup d'importance. Ainsi nous avons pù apprendre que Spinoza, ce libre penseur, avait été excommunié de la communauté juive d'Amsterdam (herem), déjà il pensait qu'il fallait mieux vivre caché, et il refusa très tôt de diffuser ses écrits. Michel Onfray qui a la parole prolixe est surprenant de virtuosité verbale, jamais il ne se mêle les pinceaux, c'est vraiment un numéro de haute voltige, et le charme de l'hédoniste fait que la salle craque à ses interventions malicieuses. Madame Couturier, dont je suis la voisine à Trouville, est près de ses quatre-vingt-ans, elle ne manque aucun cours, elle fait du convoyage dans la voiture d'autres fans. Ce qui est un long mardi: départ des quais à 16h 30 afin d'arriver à l'université de Caen assez tôt pour avoir sa place au troisième rang. A 6h pile la conférence commence, durant une heure d'une seule coulée Michel raconte, et puis une heure pour répondre aux questions, et nous voilà rentrées au port vers 21h, satisfaites de lui qui a bien officié, et de nous qui avons tout compris tant il est limpide dans ses énnoncés.

lundi, avril 04, 2005

Disparition

Il faut bien voir que le monde est malade de solitude: mariages et enterrements sont les seules occasions d'être dans l'évènementiel, on se doit d'y assister pour exister auprès de ses pairs.Cela se bouscule au portillon en ce moment, à quoi donner la priorité se demandent nos chefs de gouvernements.
Lorsque je reçois des factures dans la boite à lettre, je sais que j'existe. J'ai beaucoup de compassion pour ces jeunes qui doivent courir à Rome pour pleurer de concert. Je me plains sur papier, c'est moins cher et moins dangereux que risquer se faire écraser contre un mur du Vatican. Autrefois, j'avais des places pour les matchs dans les stades, c'est vrai que l'émotion est décuplée par la foule, d'où l'hystérie collective: boxe, foot, tennis, j'ai eu ma dose d'adrénaline pour le restant de mes jours, mais je comprends ces jeunes en recherche d'extrème, à défaut d'un boulot passionnant et d'amours conflictuelles.

Le temps

Hier, c'était un temps à se coucher sur la plage. Aujourd'hui c'est un temps de cochon, un temps normand. En espaçant mes visites en Normandie, de n'être plus tributaire des uns ou des autres, je le vis mieux, on ne peut me demander de compte de tout le temps passé ailleurs. Je m'aère comme tous les touristes. Est-ce les gélules de geléee royale ou d'être au lit tout de suite après souper, mais le sommeil me gagne, il était temps, j'avais des valises jusqu'aux joues. Peut-être que l'ultime acte de salubrité sera de jeter la télé aux orties, le Pape est mort au moment où je m'endormais. Jean D'Ormesson défend le drapeau en berne, Il ne sagit pas de religion mais d'un homme universelement connu. Michel Onfray se fait taper sur les doigts à propos de son livre sur l'athéisme, j'irais demain le voir à Caen. Dans notre petit café phylo régionnal, on lui reproche d'être milliardaire, ils ont tous écrit, à perte...

vendredi, avril 01, 2005

Peau d'Ane Jacques Demy Arté

L'autobus a beaucoup de retard, à la gare de l'Est, parce qu'il y a des travaux Bd. Magenta. Un homme titube sur ses deux béquilles, une grosse dame noire lui cède sa place dans le auvent d'attente. Elle pose beaucoup de questions, la conversation devient générale. Il y a un jeune joufflu, il est patissier: Vous n'êtes pas déjà en train de dormir? Vous devez vous lever à 3h du matin!- Il y a des réceptions le soir! - Moi qui sort de la légion étrangère , ça me parait léger à côté de votre métier! dit l'homme blessé qui grimace de douleur.- Voulez vous qu'on appelle une ambulance?- Non! Je sors de l'hôpital militaire! Il s'est remis péniblement debout, le 38 arrivait:- Vous avez de beaux yeux! me dit-il comme je l'écoutais en souriant: Je sais ce que je dis, vous avez de beaux yeux!" Il ne supportait pas qu'on lui touche l'épaule, j'ai dù quand même le pousser dans le dos afin qu'il ne retombe pas en arrière déséquilibré par les vibrations du car. Et la dame noire qui cherchait du travail a échangé son adresse avec celle du patissier. J'avais l'impression d'être revenue en 68, quand sans transports, les gens se parlaient dans la rue.
J'espérai être rentrée pour voir aux moins les scènes avec la Fée Lilas (Delphine Seyrig), j'ai vu la radieuse Catherine Deneuve faireLe Biscuit d'Amour, je n'ai pas tout perdu.

Le droit du plus fort Rainer Fassbinder

Fassbinder, l'ange déchu qui n'est pas beau et joue le rôle d'un homo forain qui vient de gagner à la loterie. De plus il est inculte, c'est beaucoup de disgrace pour tenter de séduire un bel aristo qui le plume. L'amoureux en meurt, Fassbinder en mourra dans la vie d'une overdose de tout. Des femmes qui ont partagé la vie du réalisateur diront de lui, avec tendresse:
"Il nous humiliait, nous étions au pieds du lit pendant qu'il était dedans avec un amant!
-Pourquoi accepter? demanda le journaliste
-Nous sommes des actrices, à l'écran nous étons sublimées!
C'est bien là le drame, les homosexuels veulent l'image, pas la chose!
Cette aristocratie du coeur qui veut que nous n'ayons pas de sexe, mais que les garçons aient un derrière.
Je comprends que Farinelli faisait s'évanouir les dames avec son contre-ut. Lorsquel'on chante dans les aigus on sent bien se vriller le centre du cerveau orgasmatique.
Cela me rappelle le jeune chirurgien pris de peur losqu'il ouvrit le volet du crâne de ma soeur. l'oedème était si important que le cerveau est sorti, elle a fait une érection du cerveau!

Mon voyage à Venise à Noël avec un vieil homme qui recherchait les lieux de ses amours d'antans.Impossible de dormir , mon matelas mis par terre pour laisser le son de ses ronflements vers le haut,les pharmacies étaient fermées ainsi que tous commerces,j'ai mis du papier chiotte dans les oreilles en vain. Je sortais tôt le matin le laissant s'ébrouer dans la baignoire qui débordait au scandale du personnel de service. A 5h. nous avions rendez-vous pour un chocolat de roi chez Florian, et plus tard un thé à l'hôtel Danieli où nous avions à disposition plein de cartes postales afin de frimer auprès d'amis. De gondole, point. Il me racontait celles prises avec ses amants, il y a quelques vingt-ans.Les rues, les ponts, les rues, tout était gelé, j'étais heureuse, seule. Nous nous sommes détestés, depuis je n'ai plus de nouvelles.

Les souvenirs sont comme les vagues, on ne sait de quelles profondeurs elles viennent.

Un ami dormait pendant que je visionnais ...
Pas un geste ni un mot sans adrénaline. Des poursuites sans fin dans le Paris des arméniens et des chinois. Dans ce magmas de violence, un peu d'amour, les acteurs sont beaux, mais la mafia fait loi.