vendredi, mai 27, 2005
Mémoire, comme Mimi
Parmis les abonnés à l'Université-inter-âges de Trouville-Deauville, une dame, fragile comme une vieille porcelaine, récite de la poésie de mémoire, sans aucun papier. Tout est parfait, la diction, l'intelligence du texte et son interprétation. C'est Mimi, elle est formidable! entend-on dans la salle. Il y a une dizaine de récitants sur scène, chaque fois que c'est son tour, c'est jubilatoire.
jeudi, mai 26, 2005
L'Ile
Je rendais visite à des amis, ou parents dans une ile Polynésienne: Où est le lagon pour se baigner? -Là! On me montrait par la porte , à peine un rideau qui se tire, et de l'autre côté des masures colorées, pas mieux loties que dans les bidons villes, une pièce avec quelques objets de récupération de première néccessité de récupération dont un poele électrique, des tissus brillants couvrent les lits, l'indigence comme on ne l'imagine pas pour des peuples que l'on croit heureux. Les femmes sont souvent blanches, graves, je dirait même tristes, leur rôle c'est de se faire baiser, celà en vaut-il la chandelle. La mer, je ne la vois pas, elle est toujours derrière un autre pâté de maisons, dans une grande flaque où je pourrais soit-disant me baigner, des poissons morts, j'espère qu'ils ne les mangent pas. Un photographe va prendre un cliché d'une ancienne vedette, étalée sur le rebord du lit, une ravissante culotte en satin blanc sera l'accessoire de séduction, il s'agit peut-être de Marylin Monroe, mais on me dit que la femme est enceinte jusqu'au baudet: "Que veut dire baudet- C'est l'encolure d'un âne!" Elle sort et l'on voit effectivement son ventre gonflé jusque sous le cou, comme si la poche de l'enfant s'était glissé sur le thorax. Ce n'est pas Marylin, peut-être ma soeur qui a beaucoup de kilos en trop, ou bien une amie. Dans toutes les chambres où je passe, se trouve cet accessoire érotique, la culotte en satin blanc qui jure avec les tissus tropicaux. Peut'être les nuits sont-elles plus belles que les jours!
Une vie larvaire
Dès qu'il y a du soleil en bord de mer, on se demande ce que l'on irait faire ailleurs: Une petite bronzette, une petite trempette, marcher à l'ombre sous les arbres une bouteille d'eau sous le bras, quoi de plus luxueux pourrait nous rendre heureux à part être à deux pour déambuler et flirter et dormir ensemble. N'est-ce pas le summum de l'ambition d'un être humain?
mercredi, mai 25, 2005
Les Rêves
Est-ce la proximité de la mer, le silence absolu de mon habitacle, mes vieux démons ressurgissent dans les rêves avec plus de violence qu'ailleurs. Il faut dire que sur les quais, je suis sur le qui vive. L'habitant est âpre à savoir, à dire, seul avec les journalistes du crû j'ai une relation douce, ils sont compatissants pour mes écrits et pas chiche de parler des ouvrages auto-édités.
mardi, mai 24, 2005
Le pantalon
Je suis avec un ami intime qui converse avec un acteur américain célèbre, je ne sais s'il est question de travailler ensemble. Cet homme a le gabarit d'un John Waine, nous nous scrutons: y a t-il une possibilité de séduction de part où d'autre? Il a un poitrail sur lequel je m'appuierai bien. Je mange un pantalon lui appartenant, je le tiens à bout de bras allongée sur le parquet, j'en suis à mi-cuisses.L'acteur vérifie qu'il n'est pas dénudé et resserre sa ceinture. Afin qu'il n'y est pas de connotation érotique je mange comme quelqu'un qui a simplement faim. Je leur laisse un mot disant que je vais au théâtre, espérant qu'ils m'y retrouveront. Je suis happée par une régisseuse qui me dit que ma robe noire en crochet avec des mailles très laches qui laissent transparaître la peau conviendra au rôle, celle-ci a un trou dans le bas. En entrant son poignet à la place de la maille qui a filé, elle fait le geste de tirer sur l'ourlet pour me le mettre autour du cou tel un boa. J'ai à peine du rouge à lèvre et la peau luisante , elle me dit qu'entre deux scènes on aura le temps d'aller au Monoprix acheter de la poudre, et du rouge à joue: C'est pour quand elle sera plus vieille et qu'elle se maquille comme une folle dis-je.en fait, je dois remplacer Delphine Seyrig qui ne fait pas la reprise de la pièce mais personne n'est au courant, même pas ses partenaires habituels dont Jeanne Moreau et deux autres acteurs de cet accabit. Je rentrerai sur le plateau quand ils seront déjà en train de jouer pour profiter de l'effet de surprise et qu'il n'y ait pas de rouspétance. Je ne connais ni le titre de la pièce, ni le rôle, ni le texte, tout sera de l'improvisation, à moins que d'une mémoire ancienne ne ressurgisse la dramaturgie qui me permettra de faire face aux répliques des autres. Jeanne Moreau descend de sa loge en avance,elle discute avec une jeune assistante, j'espère que celle-ci ne vendra pas la mêche. Je suis obligée de me cacher derrière un panneau de bois, le stress de ma situation équivoque me fait me réveiller.
lundi, mai 23, 2005
Le crottin de cheval
J'apprends par une amie qui jardine que les fleuristes ne vendent pas de crottin de cheval, engrais préféré des roses, pour ne pas faire fuir la clientèle par l'odeur. Par l'odeur alléchée, je l'ai accompagnée aux Tuileries pour ramasser les excréments des poneys, ils n'étaient pas en promenade ce dimanche, nous avons dù nous contenter d'une crotte désséchée oubliée sous le pas des promeneurs.
Justice de Femmes FR2
Clémentine Célarié en mère courage dans le télé-film Justice de Femmes enlève le morceau haut la main!
samedi, mai 21, 2005
Les Enigmes de l'Histoire FR2
Du plus petit au plus grand, on nous a montré l'évolution des espèces, sans arriver à expliquer pourquoi les nouvelles générations, particulièrement citadines, étaient plus grandes que nous. Un entérogastrologue à qui j'avais posé la question dans un bistrot, pensant que c'était une histoire de légumes, les nouveaux nés n'étant plus nourris des mois avec des farines comme dans le temps: Non! dit-il, ce n'est pas l'alimentation qui les fait pousser mais l'exitation permanente de l'hypotalamus, soit par la lumière des villes, soit par le bruit inscessant. L'hypotalamus étant le chef d'orchestre des glandes, celles-ci réagissent en permanance. Je ne me souviens plus du nom de ce médecin, mais son explication me paraît très logique.
jeudi, mai 19, 2005
La rue
Si je ne me mets pas à la rue, il ne se passe rien. Heureusement il y a toujours une facture à payer, un email à relever, une eau à prendre!Parfois, le sentiment d'existence ne tient qu'au regard que vous porte le préposé au guichet de la poste où la caissière d'un super marché. Je me demande si ces employés se suffisent de cette seule attention pour eux mêmes ou s'ils arrivent à se créer une vie fantasmagorique arrivés dans leur foyer.
Le cinéphile du troisième n'a même pas remarqué que j'avais participé aux Parapluies de Cherbourg (Jacques Demy), il m'a demandé si j'avais aimé le film qu'il venait de projeter dans la salle de la Mairie.
Jean-Batiste Thiérrée qui me protège depuis qu'il a eu le malheur de me présenter à JS, m'a acheté six livres pour le distribuer à ses amis, puis il me dit: J'ai regardé dans mon carnet d'adresse pour voir à qui les offrir, et je me suis aperçu qu'ils étaient tous morts!
N'empêche que Paris sans bruit serait la ville la plus merveilleuse du monde.
Cette après midi un reportage bouleversant sur Arté : Une jeune comédienne qui a vécu la vie de star durant le succès du film La Vendeuse de Roses se retrouve emprisonnée 23 ans pour complicité de meurtre sur un chauffeur de taxi, elle n'avait pas voulu dénoncer son amant, comme elle était célèbre, on en a fait un exemple. Aucune des promesses des gens qui l'ont adulée, ne lui avait permis une réinsertion,elle avait dù retourner dans la rue vendre des roses, et l'amertume l'a jetée dans les bras de jeunes tueurs. Le contrat c'est entre 15 et 20 euros pour trucider un gêneur, voilà ce que l'on propose aux enfants des rues en Colombie. Pour faire face, ils se shootent à la colle de chaussure.aucun des protagonistes du film n'a survécu aux réglements de compte, sauf un devenu paraplégique.
Le cinéphile du troisième n'a même pas remarqué que j'avais participé aux Parapluies de Cherbourg (Jacques Demy), il m'a demandé si j'avais aimé le film qu'il venait de projeter dans la salle de la Mairie.
Jean-Batiste Thiérrée qui me protège depuis qu'il a eu le malheur de me présenter à JS, m'a acheté six livres pour le distribuer à ses amis, puis il me dit: J'ai regardé dans mon carnet d'adresse pour voir à qui les offrir, et je me suis aperçu qu'ils étaient tous morts!
N'empêche que Paris sans bruit serait la ville la plus merveilleuse du monde.
Cette après midi un reportage bouleversant sur Arté : Une jeune comédienne qui a vécu la vie de star durant le succès du film La Vendeuse de Roses se retrouve emprisonnée 23 ans pour complicité de meurtre sur un chauffeur de taxi, elle n'avait pas voulu dénoncer son amant, comme elle était célèbre, on en a fait un exemple. Aucune des promesses des gens qui l'ont adulée, ne lui avait permis une réinsertion,elle avait dù retourner dans la rue vendre des roses, et l'amertume l'a jetée dans les bras de jeunes tueurs. Le contrat c'est entre 15 et 20 euros pour trucider un gêneur, voilà ce que l'on propose aux enfants des rues en Colombie. Pour faire face, ils se shootent à la colle de chaussure.aucun des protagonistes du film n'a survécu aux réglements de compte, sauf un devenu paraplégique.
mercredi, mai 18, 2005
mercredi, mai 11, 2005
Yad Vashem
Le commandant de bord lance son leimotif:Nous espérons que vous vous sentirez chez vous, loin de chez vous!...Nous espérons que vous vous sentirez chez vous, loin de chez vous!
Nous étions 80 dans ce groupe sur les 8.000 visiteurs à Jérusalem cette semaine. J'avais peur des attentats , je ne suis ni pro-israélienne ni pro-palestinienne, aucune culture religieuse, c'est à dire si j'y allais à reculons, mais l'innocence assassinée m'a toujours troublée, alors que je crois au doigt de Dieu, une espèce de justice immanente, et je suis tombée dans un chaudron terrible, l'image de ma mère dupliquée par le nombre de femmes présentes (sauf les jeunes) à une caricature près, mais courage inclus. Je n'avais pas le temps de m'appesantir, il fallait se lever à 6h pour être au rendez-vous de tous les sites ou se commémorait la Shoah, beaucoup d'entre nous, les plus jeunes paradoxalement, ont pris froid, le soir. A Paris on avait insinué la petite laine pour les soirées, nous avons du prendre la couverture de nos chambres pour résister au vent, à la chute de température en altitude, à la dernière averse de la saison, et aux heures soit à piétiner devant la sécurité qui nous fouillait, soit à attendre l'arrivée des officiels en costumes cravates. Les caméramens s'en sont donné à coeur joie avec nos mines déconfites sous notre abri de fortune, imaginez une marée de couverture du plus beau brun sales des hôtels.Mais nous avions un phare , Paula la doyenne, 88 ans et cinq années de camps.Chacun se disait Ce que Paula peut supporter, nous devons le supporter. Et elle, fière de sa force sur ses trois jambes, les normales plus une canne, répétait, lorqu'on lui faisait le récit d'une atrocité, alors qu'on lui avait arraché sa fille, qu'elle n'avait jamais revue: Il n'y a aucun malheur qui puisse monter jusqu'au ciel! Là ou nous devions aller, elle était toujours devant. Le surprenant des témoignages en public de tous ces anciens déportés, ils étaient d'une simplicité lapidaire: Je suis parti de...par le train X...Arrivée à Z...Libéré le jour J...Aucun descriptif de ce qu'ils avaient subi, de leur état d'àme. Les documents n'étaient que trop explicites, l'indicible horreur. C'est la seconde génération, celle des "Enfants Cachés" qui était dans les larmes, devant l'insoutenable du sort de leurs parents.
Le Mur des Lamentations est blanc sous le soleil, mais un phénomène étrange se passe: au fur et à mesure que je m'avance, sa charge émotive est telle, que je suis étreinte par une douleur sans objet, je finis en pleurs, telle les femmes qui sanglotent le front appuyé contre la pierre. Quelques pigeons nichées par couples veillent aux dessus des têtes. Je n'avais pas de prière , j'ai laissé un petit mot: à toi Suzie! Ma soeur voulait m'y ammener, Tu verras c'est magique! Après je te fous la paix!
Le dernier jour j'avais trois heures pour retourner seule à Yad Vashem faire enfin une photo du Mur des Justes. Je n'aurais pu revenir à Paris sans avoir accompli cette mission, prouver aux descendants de ceux qui m'ont cachée durant la guerre que leur nom était gravé sur la pierre. J'ai du changer trois fois d'autobus, on m'avait dit de ne prendre que des taxis, mais je voulais savoir ce que c'était que la vraie vie pour le citoyen ordinaire, je fus à chaque fois guidée gentiment par quelques mots en anglais.
Chacune des cérémonies présidée par le gouvernement et les ressortissants de pays alliés étaient à égalité de sobriété, aucune faute de goùt, aucune anicroche , du beau travail de professionels.
Mais je ne pouvais regarder ces jeunes gens sans avoir envie de pleurer. Un ancien déporté me dit: Je compatis avec eux! De penser qu'ils étaient beaux, si jeunes si tendus par ces heures de haut risque, qu'ils étaient dressés pour faire de la chair à canon ou pour tuer, ils étaient, je l'espère , le dernier maillon d'une guerre larvaire.
Nous étions 80 dans ce groupe sur les 8.000 visiteurs à Jérusalem cette semaine. J'avais peur des attentats , je ne suis ni pro-israélienne ni pro-palestinienne, aucune culture religieuse, c'est à dire si j'y allais à reculons, mais l'innocence assassinée m'a toujours troublée, alors que je crois au doigt de Dieu, une espèce de justice immanente, et je suis tombée dans un chaudron terrible, l'image de ma mère dupliquée par le nombre de femmes présentes (sauf les jeunes) à une caricature près, mais courage inclus. Je n'avais pas le temps de m'appesantir, il fallait se lever à 6h pour être au rendez-vous de tous les sites ou se commémorait la Shoah, beaucoup d'entre nous, les plus jeunes paradoxalement, ont pris froid, le soir. A Paris on avait insinué la petite laine pour les soirées, nous avons du prendre la couverture de nos chambres pour résister au vent, à la chute de température en altitude, à la dernière averse de la saison, et aux heures soit à piétiner devant la sécurité qui nous fouillait, soit à attendre l'arrivée des officiels en costumes cravates. Les caméramens s'en sont donné à coeur joie avec nos mines déconfites sous notre abri de fortune, imaginez une marée de couverture du plus beau brun sales des hôtels.Mais nous avions un phare , Paula la doyenne, 88 ans et cinq années de camps.Chacun se disait Ce que Paula peut supporter, nous devons le supporter. Et elle, fière de sa force sur ses trois jambes, les normales plus une canne, répétait, lorqu'on lui faisait le récit d'une atrocité, alors qu'on lui avait arraché sa fille, qu'elle n'avait jamais revue: Il n'y a aucun malheur qui puisse monter jusqu'au ciel! Là ou nous devions aller, elle était toujours devant. Le surprenant des témoignages en public de tous ces anciens déportés, ils étaient d'une simplicité lapidaire: Je suis parti de...par le train X...Arrivée à Z...Libéré le jour J...Aucun descriptif de ce qu'ils avaient subi, de leur état d'àme. Les documents n'étaient que trop explicites, l'indicible horreur. C'est la seconde génération, celle des "Enfants Cachés" qui était dans les larmes, devant l'insoutenable du sort de leurs parents.
Le Mur des Lamentations est blanc sous le soleil, mais un phénomène étrange se passe: au fur et à mesure que je m'avance, sa charge émotive est telle, que je suis étreinte par une douleur sans objet, je finis en pleurs, telle les femmes qui sanglotent le front appuyé contre la pierre. Quelques pigeons nichées par couples veillent aux dessus des têtes. Je n'avais pas de prière , j'ai laissé un petit mot: à toi Suzie! Ma soeur voulait m'y ammener, Tu verras c'est magique! Après je te fous la paix!
Le dernier jour j'avais trois heures pour retourner seule à Yad Vashem faire enfin une photo du Mur des Justes. Je n'aurais pu revenir à Paris sans avoir accompli cette mission, prouver aux descendants de ceux qui m'ont cachée durant la guerre que leur nom était gravé sur la pierre. J'ai du changer trois fois d'autobus, on m'avait dit de ne prendre que des taxis, mais je voulais savoir ce que c'était que la vraie vie pour le citoyen ordinaire, je fus à chaque fois guidée gentiment par quelques mots en anglais.
Chacune des cérémonies présidée par le gouvernement et les ressortissants de pays alliés étaient à égalité de sobriété, aucune faute de goùt, aucune anicroche , du beau travail de professionels.
Mais je ne pouvais regarder ces jeunes gens sans avoir envie de pleurer. Un ancien déporté me dit: Je compatis avec eux! De penser qu'ils étaient beaux, si jeunes si tendus par ces heures de haut risque, qu'ils étaient dressés pour faire de la chair à canon ou pour tuer, ils étaient, je l'espère , le dernier maillon d'une guerre larvaire.
lundi, mai 02, 2005
La mer
La mer était là, et monsieur le maire aussi:
"Alors, quel est le scandale dans votre dernier livre?
- Aucun! (j'avais oublié que je crache sur père et mère)
Une jeune journaliste Marjorie Janetaud du Pays d'Auge m'intervieuwe, elle est droite sur ses pieds, je lui raconte le pourquoi du livre : Vous n'avez plus besoin de le lire! La jeune journaliste très gentiment me dit: Revenez!
"Alors, quel est le scandale dans votre dernier livre?
- Aucun! (j'avais oublié que je crache sur père et mère)
Une jeune journaliste Marjorie Janetaud du Pays d'Auge m'intervieuwe, elle est droite sur ses pieds, je lui raconte le pourquoi du livre : Vous n'avez plus besoin de le lire! La jeune journaliste très gentiment me dit: Revenez!
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