mardi, avril 30, 2013

28 avril 2013

Jacques Demy sans relâche

peau d'ane
Affiche polonaise de Peau d'âne
~

Pendant ce temps, à la Cinémathèque française, l'expo « Le Monde enchanté de Jacques Demy » bat son plein.
Posté par charles tatum à 13:21 - Commentaires [1] - Permalien [#
Tags :  

Vous aimez ?1 2 3 4 5

vendredi, avril 26, 2013

La Rose bleue Antoine Arnoux Exposition

Une nouvelle exposition à la galerie de la Rose Bleue à Deauville

465119 434395046574708_1623527688_o
La GALERIE LA ROSE BLEUE à Deauville, avec le concours d’Antoine AA et Serge Perkowsky, présente sa nouvelle exposition événementielle, du 20 avril au 29 juin 2013.Le vernissage aura lieu le samedi 20 avril 2013, de 17h à 21h, en présence des artistes.
Associant peintres et sculpteurs dans une ronde esthétique, sur plus de 800 m², la galerie offre aux artistes un espace surprenant pour montrer leurs recherches, oeuvres et travaux.
Lieu créé par Antoine AA, il tire son influence des « lofts » de Barcelone, Berlin, New York...

Les peintres présents

  • Serge Perkowsky, à la recherche du rayon vert
  • Patrick Thomé décline une recherche très Dada, surréaliste, sur le thème du pain
  • Gilgogué détourne et déforme les êtres dans une parodie décapante de l’âme humaine
  • J. M. Varin a l’intelligence de l’oeil des artistes dans la tradition des vrais peintres de la couleur
  • C. Bo traite un sujet de notre temps : le déchet qui se décline dans le contenant
  • Léo Baron se joue du noir et de la forme
  • Aude Sarkozi déstructure les corps et compose avec eux une toile
  • D. J. Benguigui peint des bleus en abstraction pure
  • D. Brindel se joue du sens

Les sculpteurs présents

  • Antoine AA, aimant les aimants
  • Olivier Locatelli, des sculptures de bois abstraites
  • Guylaine Guy manipule le fer en sculpture monumentale
  • Michèle Walter réalise des meubles et des poissons étonnants

A voir !

En événement au coeur de l’actualité, plusieurs “christs en croix” témoignant d’un regard décapant des plasticiens sur le sens de la spiritualité... Seront exposés un christ grandeur nature de Robert Combas créé avec un vêtement de l’abbé Pierre, un christ femme d’Antoine AA ainsi qu’une table surprenante de Patrick Thomé symbolisant La Cène.
Enfin, levez les yeux sur une installation dans la cour : Funambule de Viviane Haering.

Pratique

GALERIE LA ROSE BLEUE
31-33 rue de L’Avenir - 14800 Deauville
Ouverture :
  • Jeudis, vendredis et samedis de 14h - 19h
  • Vacances scolaires tous les jours de 14h - 19h
  • Fermeture le dimanche.
  • Autres jours sur rendez-vous.
Contact : Antoine Arnoux, 06 87 06 69 01.

mardi, avril 23, 2013

http://susauvieuxmonde.canalblog.com/archives/2013/04/23/26876593.html

La peur

Pourquoi n'ai-je aucune compassion lorsque je sens cette odeur malodorante chez quelqu'un, mais au contraire du dégoût. Je viens de comprendre que ma mère ne m'avait insufflé cette  notion: "la peur" lorsqu'elle me surprenait dans une situation gênante face à des hommes dans l'escalier qui voulaient montrer à une fillette comment l'on fume une cigarette, elle me tirait et nous quittions manu-militari cette résidence de réfugiés sans aucun commentaire, aucun reproche ni moralisation de ne pas fréquenter les vilains messieurs!
Peut-être est par ce qu'elle était une combattante, dans l'action, non dans les sommations.
Dans les Pyrénées aussi mon caractère d'enfant à été protégé par l'intelligence et. la générosité des gens du lieu dont la famille Jesequel lesquels à ucun moment ne m'ont donné le sentiment que nous puissions être en danger, cela durant toute la guerre, ainsi j'ai pu jouer à se faire peur avec les autres enfants à lutter avec des armes fictives contre les indiens, je me laissais tomber tout de suite évitant la course épineuse sur les épis de blés fraîchement coupés. Ce n'est qu'à Toulouse à la fin des hostilités, dans un orphelinat, que les récits de certains enfants de rescapés, ont fait naître cette notion du danger auquel j'avais échappé,et cinquante ans plus tard devant les ruines des fours crématoires, la culpabilité, :"Pourquoi eux et pas moi?"C'est dire que dans une situation ordinaire, une maladie quelconque, je reste de marbre face à cette suée sale qu'est la peur, quelqu'en soit la victime!
J'ai toujours en tête cette pauvre poule grelottant de peur, perchée sur le recoin du toit d'une cuisine. Le maître de maison.ne voulait pas en finir avec cette bestiole,  il la nourrissait: "je suis médecin, je suis contre la mort!" Hors tout son poulailler avait été decimé par un jeune renard qui avait son terrier en dessous, et ce petit félin avait été adopté par la chatte du foyer, laquelle avait souffert des dents accerés du jeune goulu avant que celui ci ne découvre la viande fraîche

dimanche, avril 21, 2013

La transparence

Suite a la lecture d'une interview de Carla Bruni-Sarkozy qui avait souffert dans sa jeunesse d'être transparente, j'ai fait ce rêve:
Sternberg réapparaît dans le quartier, mais le bistrot est désert de ses habitués. Plus loin un petit troquet oû il donne rendez-vous aux jeunes femmes qu'il veut séduire, face à la petite terrasse un pan de mur noir avec des sculptures c'est une église. Son fan club commence à arriver, un groupe de jeunes vaguement entrevu. Topor casse croûte au bar, se coupant de grandes lichées de charcuterie sur des tranches de pain, j'en prendrais bien une. Topor me fait passer un verre, la mixture est jaunâtre. Sternberg arrive, cherchant quelqu'un dans l'assemblée, il ne me voit pas, j'ai beau changer de place, me mettant sur sa ligne de mire, rien n'y fait, il attend une visite. Roland Topor se met à faire le fou au milieu des consommateurs, sautant et grimaçant. Ils sont là pour le spectacle, les consommateurs. Topor lève le poing vers chacun d'entre eux, il a un appareil caché dans sa main, genre portable, qui prend des photos, et c'est en les effrayant qu'il flache de façon à photographier leur rictus, à la fin il vient vers moi qui essaie de ne pas grimacer mais il recommence trois fois a sauter poing en avant en criant jusqu'à ce qu'il ait l'expression voulue, Sternberg toujours debout en attente. L'un de ses amis me dit: s'il reste comme ça et que je suis en vacances, je prends!
-Imagine, les familiers, une femme amoureuse, c'est insupportable!-Ça c'est vrai !
Le petit monde s'est éparpillé, Sternberg reprend son Solex, dois je le suivre? Mais il traverse seulement le boulevard, raccroche celui-ci à un platane et regarde la façade du cinéma d'en face, va t-il entrer et moi aussi afin de bénéficier d'un peu d'intimité avec lui?

En étant sous le feu du regard d'autrui sans relâche,  comme les gens publics,  ce n'est pas de tout repos, pas moyen d'être naturel, il faut donner l'image que les gens attendent de vous, pas de cadeau, vous êtes leur chose, jour et nuit, j'ai vécu ça au petit pied en travaillant au Club Méd,  j'avais les nerfs en compote au bout de queques mois, sans sommeil réparateur.

vendredi, avril 19, 2013

La vraie vérité ou le mensonge vrai

Michel Onfray à dit : On n'est pas ce que l'on écrit, et l'on écrit pas ce que l'on est! C'était au sujet des censeurs qui m'avaient interdite de conférence.a l'université inter âge de Trouville- Deauville. non je ne lis pas! pour répondre à Dominique Wallard- Thomassin, mais Onfray est le seul philosophophe que je comprenne, j'ai suivi un temps ses universités gratuites à Caen lorsque je pouvais faire du stop.

Le lezard

Enfants, on nous laissait croire que si l'on coupait la queue d'un lézard, celle ci repoussait, j'ai expérimenté plusieurs fois, mais la bête ne demandait pas son reste et disparaissait .

J'attends mon amant mais je dois quitter le local poursuivie par des méchants, je cours au milieu de la route , il passe forcément par là, et dans mon for intérieur je pense que notre étreinte d'amoureux fusionnels  sera entachée par le sentiment de peur que j'ai eue.

Je veux prendre une douche , la cabine est occupée par un calamard noir géant, arrose en permanance, des hommes s'efforcent à colmater la porte afin de ne pas perdre l'eau et faire une sorte de baignoire pour l'animal. Par le hublot on voit deux petits yeux clairs et méchants et une bouche fendue comme un sexe. Et dehors des gens crient, venez voir la méduse! Venez voir la meduse! Je comprends que des hommes qui fantasment sur la bête vont tenter, au péril de leur vie, de la baiser. Si mon ex entend cet appel, je sais qu'il ne résistera pas a la tentation. Pendant ce temps mon vélo pose à terre dans la cour à été dépecé par le garagiste voisin qui m'en a volé déjà cinq, j'ai plein de petites monnaies dans ma main mais le payer pour remettre mes propres roues: je viens de perdre vingt minutes pour monter, je ne vais pas en perdre autant pour travailler sur le votre! dit-il plein de mauvaise foi.
Je vais faire du vélo mon poids et une laniere accrochee au cou maintiendront la roue sur la fourche dans l'eau, le courant du fleuve nous fera naviguer plus vite, un petit chemin de traverse,  des touristes allemands ils doivent  connaître les sentiers, deux méchants garçons blonds m'envoient un balle de golf dans chaque œil, un autre plus grand atteint le milieu de mon crâne, le père les engueule, 'Vous avez perdu l'argent du concours!

lundi, avril 15, 2013

http://www.google.fr/search?q=le+cheval+d'or&ie=UTF-8&oe=UTF-8&hl=fr&client=safari

dimanche, avril 14, 2013

La culture au petit pied

Deux copines boivent à ma sante:"Joli prétexte comme dirait Gaston qui jouait du trombone dans l'orchestre de Ray Ventura, j'allais l'écouter s'exercer dans la cave du petit hôtel oû je dormais avec Gilles Durieux, journaliste à Cinemonde. La taulière confisquait les paies de ses jeunes clients afin   d'assurer son loyer, puis leur redistribuait le reste avec parcimonie le long du  mois et pour une somme modique elle leur faisait un poulet aux olives le dimanche.
Et l'unique téléphone étant dans sa loge, rien lui échappait de nos vies privées, son mari disait. "J'aime bien vous voir, vous souriez toujours, elle je lui fait des gateries, pourtant est vieille, elle ronchonne toujours.
Le soir nous allions écouter la clique de Boby Lapointe au Cheval d'Or: Petit Bobo, Michel Fanon chante par BB (L'écharpe,) Anne Sylvestre, Riffat, Chistine Sévres, pour dire que sans boire, ma petite culture vient du bistrot.

Le jour du tournage de Cleo de cinq à sept dans un atelier de sculpture, de la rue d'Ulm, après quelques répétition, Agnès Varda me dit"- Maintenant, tu dois enlever ton peignoir, il y eut un léger brouhaha, la réalisatrice inquiète, tu les connais - Non! - Si! ont- il réplique en  chœur, nous sommes dans le même hôtel!

Le plus drôle c'est que je ne savais pas que la  Cinemateque était juste à côté, je n'y avait jamais mis les pieds.
Jacques Loew avait son propre circuit, le Sudio Chaplin qui lui avait appartenu avant la guerre,  la salle du Trocadéro ou il avait ses entrées , et le cinéma des Ternes en premières exclusivités.
C'est dans ces salles que je suis tombée amoureuse du court métrage, des documentaires.

Dire que jene peux pas assister à la rétrospective sur Jacques Demy, c'est un comble



Simone Arese Écrire c'est vivre multiple

Riche programme élaboré cette saison 2013 par l'Association des Amis du parc et du château d'Etelan : 8 conférences, 6 concerts (musiques du XVI° au XX°siècles), 2 lectures musicales (Philippe Davenet y accompagnant Simone Arese puis Alain Bézu), 2 pièces de théâtre (Britannicus et Le Songe d'une nuit d'été) et 4 Journées-passion (de la peinture, des voitures anciennes, de l'artisanat et métiers d'art, du patrimoine).
Sans oublier que les propriétaires de ce château (construit en 1494) l'ouvrent également à la visite et le louent parfois pour des mariages ou autres occasions festives.
Plus de renseignements sur les sites www.chateau-etelan.fr et : http://simarese.pagesperso-orange.fr


mardi, avril 09, 2013

http://susauvieuxmonde.canalblog.com/

09 avril 2013

25 ans de subversion carabinée (4) Marius Jacob

Nous célébrons le vingt-cinquième anniversaire de l’Anthologie de la subversion carabinée de notre cher Noël Godin. Pendant vingt-cinq semaines, des auteurs choisis au hasard dans le sommaire du livre sont ici proposés, avec un ou deux extraits pris au hasard dans le chapitre à chacun consacré. L’exercice est gratuit, paresseux et purement incitatif. Pour le reste, démerdez-vous. Réimprimée plusieurs fois, l’Anthologie est encore en vente libre (éditions de l’Âge d’homme), grâce à elle c’est Noël tous les matins. Achetez-la, volez-la, donnez-la ou partagez-la, mais lisez-la.
Aujourd’hui : Marius Jacob (1879-1954)
marius jacob
La guerre aux riches (1905)
« La société ne m’accordait que trois moyens d’existence: le travail, la mendicité, le vol. Le travail, loin de me répugner, me plaît. L’homme ne peut même pas se passer de travailler, ses muscles, son cerveau possèdent une somme d’énergie à dépenser. Ce qui m’a répugné, c’est de suer sang et eau pour l’aumône d’un salaire, c’est de créer des choses dont j’aurais été frustré. En un mot, il m’a répugné de me livrer à la prostitution du travail. La mendicité, c’est l’avilissement, la négation de toute dignité. Tout homme a droit au banquet de la vie. Le droit de vivre ne se mendie pas. Il se prend.
« Le vol, c’est la restitution, la reprise de possession. Plutôt que d’être cloîtré dans une usine, comme en un bagne, plutôt que de mendier ce à quoi j’avais droit, j’ai préféré m’insurger et combattre pied à pied mes ennemis en faisant la guerre aux riches, en attaquant leurs biens. Certes je conçois que vous auriez préféré que je me soumette à vos lois, qu’ouvrier docile et avachi je crée des richesses en échange d’un salaire dérisoire, et que, le corps usé et le cerveau abêti, je m’en aille crever au coin d’une rue. Alors vous ne m’appelleriez pas "bandit cynique" mais "honnête ouvrier". Usant de la flatterie, vous m’auriez même accordé la médaille du travail. Les prêtres promettent un paradis à leurs dupes. Vous êtes moins abstraits, vous leur promettez un chiffon de papier. [...]
« Mais prenez-y garde, tout n’a qu’un temps. Tout ce qui est construit, édifié par la force et la ruse, la ruse et la force peuvent le démolir.
« Le peuple évolue tous les jours. Voyez-vous qu’instruits de ces vérités, conscients de leurs droits, tous les meurt-de-faim, tous les gueux, en un mot toutes vos victimes, s’armant d’une pince-monseigneur, aillent livrer l’assaut à vos demeures pour reprendre les richesses qu’ils ont créées et que vous leur avez volées ? Croyez-vous qu’ils en seraient plus malheureux ? J’ai l’idée du contraire. S’ils y réfléchissaient bien, ils préféreraient courir tous les risques plutôt que de vous engraisser en gémissant dans la misère. La prison... Le bagne... L’échafaud, dira-t-on ! Mais que sont ces perspectives en comparaison d’une vie d’abruti, faite de toutes les souffrances ? »
Posté par charles tatum à 00:05 -  - Commentaires [0] - Permalien [#]

Meudon expose Jean Gourmelin

AGENDA CULTUREL

Exposition du dessinateur Jean Gourmelin

EXPOSITION (CENTRE D'ART ET DE CULTURE), EXPOSITION
DATE : Du jeudi 18 avril 2013 au dimanche 19 mai 2013
HEURE : De 15h00 à 18h30
ORGANISATEUR : Centre d’art et de culture
LIEU : Centre d’art et de culture
Les réalisations de Jean Gourmelin évoquent un univers artistique unique et parfois étrange, d'influence surréaliste.
Disparu en 2011 à 90 ans, le meudonnais Jean Gourmelin laisse une œuvre artistique où la puissance du trait servait un esprit acéré, soulignant les paradoxes d’une société dont ses dessins sont les témoins.
Après le Centre Pompidou en 2008, la Ville de Meudon rend hommage au dessinateur Jean Gourmelin (1920-2011) en lui consacrant une exposition rétrospective. Il a marqué l’univers du dessin de presse, tout au long de la seconde moitié du XXe siècle, en émancipant ses figurations de la narration et du principe de traduction des évènements inhérents à son métier. Gourmelin a imaginé un univers perçu comme étant proche du surréalisme et de ses prolongements. Les espaces de Jean Gourmelin sont composés de perspectives étranges et
ses réalisations constituent un ensemble artistique unique et inclassable. Cette spatialité de l’impossible est renforcée par une humanité en marche au cœur du néant, actionnant une série de mouvements à la finalité toujours incertaine. Le monde de Gourmelin, au bord du vide,
donne le vertige.
Dessinateur de l' « absurde » et du fantastique, d’un ailleurs innomé qui pourrait figurer notre monde et son reflet dans le miroir d’un œil rompu à ses pratiques, Jean Gourmelin a imaginé des espaces où l’impossible se situe à un point d’équilibre parfaitement cohérent, où l’humain se meut dans le silence, auteur de mouvements dont on ne peut a priori comprendre la dynamique originelle. Son œuvre est aussi surprenante qu’attachante, aux accents drôles sertis d’une plume et d’un trait parfaitement aiguisés. Dessinateur inspiré par le ruban de
Möbius, Jean Gourmelin a peut-être livré, à travers son traitement de l’actualité, une vision de l’humain et de ses rouages où se laisse entrevoir une forme d’incompréhension digne des casses tête chinois. Philippe Soupault disait qu’il s’agissait de « sortilèges », avouant :
« Le plus difficile, c’est de savoir où Gourmelin veut nous conduire ».
Cette exposition proposera de parcourir la carrière de Jean Gourmelin en donnant à voir les projets de papiers peints, de décors et de costumes originels. Cet ensemble de « jeunesse » inaugurera la présentation de ses dessins à la plume de la série des foules, des acrobates, des animaux, des masques, des slips de Möbius et des manteaux. Un ensemble de dessins de presse permettra également de (re)découvrir cette œuvre singulière, finalement connue de tous, au sujet de laquelle Cavanna avait pensé : « Chaque dessin est un coup de sonde vers un univers inconnu, qui a sa propre logique, ses propres lois. » Univers qui communique surtout de salvateurs sourires, comme si le dialogue qu’il a instauré persistait.
Entrée libre
Du mardi au vendredi de 15h à 19h
Samedi et dimanche de 14h30 à 18h30

Exposition Gourmelin-Meudon

lundi, avril 08, 2013

Jean Gourmelin dessinateur de Rêves éveillés

.lLes petits canaux (de diffusion) font les grands fleuves. L'impression du journal étant bloquée depuis le week-end dernier, je livre ici un article de la rubrique "Disparitions" qui aurait dû sortir dans l'édition datée du 12 octobre.
Dessin paru le 8 novembre 1996 dans Le Monde
Dessinateur, mais plutôt de concepts, de rêves éveillés et d’énigmatiques allégories. Illustrateur, mais plutôt de paradoxes angoissants et autres questions en suspens. Humoriste, mais d’un humour plutôt glaçant. Depuis l’an 2000, sa vue, amenuisée par la maladie, avait progressivement abandonné Jean Gourmelin, qui ne travaillait plus. Mais son œuvre prolifique, notamment pour la presse et l’édition, continuait à travailler pour lui et ses dessins à perdurer dans la conscience graphique de ses contemporains.
La dernière grande exposition de Jean Gourmelin s’est tenue à la Chapelle Saint-Jacques, à Vendôme (Loir-et-Cher), la ville de ses débuts d’artiste, qui lui rendait hommage il y a quelques jours à peine, du 14 au 25 septembre. Comme s’il s’était agi de l’ultime page à noircir avant la délivrance, il n’y aura pas survécu longtemps. Agé de quatre-vingt onze ans, le dessinateur s’est éteint dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 septembre, à Meudon Hauts-de-Seine, dans la maison de retraite qui l’accueillait depuis deux ans.
Né le 23 novembre 1920 à Paris, seul enfant d’une famille modeste, Jean Gourmelin commence à dessiner, encouragé par un professeur, dès l’école primaire. En 1935, sa famille quitte la capitale pour Vendôme, où son père s’installe comme grainetier et où lui-même sera formé aux techniques du papier peint et de la gravure sur bois par le peintre Charles Portel.
Après un retour à Paris à partir de 1940, notamment pour étudier aux Arts décoratifs, il revient en 1945 à Vendôme, où il commence une collaboration de vingt-trois années, en tant que salarié, chez le célèbre verrier Max Ingrand. Sans les signer, Jean Gourmelin dessine alors certains vitraux de la cathédrale de Rouen, des châteaux d’Amboise et de Blois.
Au fil des années, une série de rencontres amicales va peu à peu l’encourager à prendre son envol. D’abord son cousin Claude Serre, également employé de Max Ingrand et qui deviendra lui aussi un célèbre dessinateur de presse. En 1951, le graveur, critique d’art et typographe Maximilien Vox. Puis, en 1961 l’écrivain Jacques Sternberg et, en 1963, Louis Pauwels, fondateur de la revue Planète qui fera connaître ses dessins à un large public. Mais c’est en 1962 que paraît son premier dessin, dans la revue Bizarre, de l’éditeur Eric Losfeld.
Après le brillant succès rencontré par sa première exposition personnelle à la galerie parisienne Le Tournesol, en 1967, il abandonne le vitrail et s’impose enfin comme dessinateur de presse, bientôt couronné par le Grand Prix de l’Humour Noir en 1969. Tout en publiant ses albums et en multipliant les expositions personnelles, il touche au décor de cinéma, à l’affiche, à l’illustration, et va collaborer très longuement, jusqu’à la fin des années 1990, à de nombreux titres, dont Le PointLe FigaroHara-KiriPiloteElleLe MondeLe Monde diplomatique
Les matières minérales avec leurs aspérités, le vertige du vide et la fuite du temps composent l’univers où il fait surgir et évoluer ses personnages hiératiques, toujours en position instable ou absurde. Un univers souvent comparé, bien que de style graphique différent, avec celui de Roland Topor, son collègue en humour noir.
«Le plus difficile, avait écrit un jour Philippe Soupault, cité dans le catalogue de l’exposition rétrospective que le Centre Georges Pompidou lui a consacrée en 2008, c’est de découvrir où Gourmelin veut nous conduire. On peut se pencher longtemps sur l’œuvre de cet infatigable dessinateur. Le danger, c’est qu’il peut nous entraîner loin, très loin de notre réalité et du quotidien. Ainsi la méditation sur l’œuvre de Gourmelin est un enrichissement».
Luc Cédelle
23 novembre 1920 Naissance à Paris
De 1953 à 1969, collaboration avec le maître verrier Max Ingrand à Vendôme
1969 Grand Prix de l’Humour Noir
1962 Parution de son premier dessin dans la revue Bizarre
Septembre 2008, exposition au Centre Pompidou

  • Facebook
  • Twitter
  • Delicious
  • Tumblr