vendredi, février 27, 2015

Les pigeons voyageurs

Je parle de mes neveux qui depuis l'enfance prennent un avion comme moi l'autobus, l'air les porte, au sens propre comme au figuré, pas de confinement dans leurs sentiments, pas d'appriorie a vivre un métier plutôt que l'autre, leur peau légèrement bronzée sur un muscle dur, des enfants joyeux et les femmes belles, nous les rencontrons à mi chemin entre  les Îles du Pacifique , l'Asie , à Paris, ils se déchargent de leurs légers bagages en cadeaux  comme une fine pluie divine tombée de haut, telle la liberté dont tout le monde parle mais que peu pratique.

jeudi, février 26, 2015

Alién, film de terreur ou un monstrueux ver bouffe les entrailles

Mon petit Alién ( cathéter avec un tuyau qui court dans la veine jugulaire), à eut six mois de patience,  peut être le professeur de Gramont va lui faire reprendre du service, les marqueurs se sont affolés.

Mic-mac

A chaque concubin malade, mort, puis enterré, la famille m'a interdit de le voir, curieux cet ostracisme contre une pauvre maîtresse qui avait fait pourtant son temps comme toute femme honnête , sept ans chacun. Je repense à ça cette nuit car Dominique Wallard- Thomasson, va faire au Musée Montebello  à Trouville, une expo avec des documents de feu Daniel Wallard qui fut pharmacien et photographe avec sa clique d'amis d'Aragon, Fernand Léger, Hambourg et d'autres...
Le couple, ami de Jacques Sternberg, lequel venait tailler une bavette entre deux virées au Club de voile, Donc, Daniel et sa jeune épouse qu'il surnommait "Le petit Podda" m'hébergeait dans leur maison, toute transie d'avoir joué au phoquier en plein mois de janvier avec celui que j'appelais " ce fumier des mers" insensible à mon inconfort et ma frustration de le voir rentrer dans ses foyers après s'être réchauffé d'un whiskie ou deux., Bref, à chaque coup de trafalgar , veuvage ou autre, Daniel et Dominique me donnait rendez-vous au Lutetia à Paris pour me ramener au Haut Bois à Touques.

Daniel Wallard.Photographe

Du 21 mars au 31 mai
Si Daniel WALLARD a photographié certains des artistes les plus importants de son temps – Louis ARAGON, Fernand LEGER, Blaise CENDRARS... – ce sont surtout des amis qu'il a saisi dans des instantanés d'intimité. Car c'est avant tout une relation d'amitié qui les unit. Et c'est là toute la force de ses clichés, car il n'est pas un simple observateur, il fait partie de la vie des peintres et des poètes.
Musée Villa Montebello - Lundis, jeudis et vendredis de 14h à 17h30 / Les week-ends, vacances scolaires et jours fériés de 11h à 13h et de 14h à 17h30 / 2€ - Tarif réduit : 1,50€ - Gratuit le mercredi
Tél : 02 31 88 16 26

mercredi, février 25, 2015

A propos de Jacques Baratier, par Diane sa fille...

 http://media.radio-libertaire.org/backup/08/mardi/mardi_1930/mardi_1930.mp3

Depuis hier, j'ai avancé d'un pas! Le Fond du Tiroir » La grâce de Dorothée Blanck www.fonddutiroir.com/blog/?p=8868

Le Fond du Tiroir » La grâce de Dorothée Blanck www.fonddutiroir.com/blog/?p=8868
 Eh oui! quatre vingt et un ans; Je découvre l'article de Fabrice Vigne comme cadeau d'anniversaire on ne fait pas mieux!
La grâce de Dorothée Blanck

Je viens de voir, pour la seconde fois à 30 ans d’écart, Cléo de 5 à 7. On prend toujours un risque à revisiter une oeuvre, un classique, livre comme film, jalon dans l’histoire, y compris la nôtre, voilé, presque caché par son halo, on est prêt à remettre les pendules sur les i, on se demande si vraiment c’était si bien que ça. Eh bien, c’était si bien que ça. Le film est extraordinaire, et intemporel. L’émotion y est intacte, la beauté aussi. Agnès Varda est toute petite, un peu voûtée, mais elle est colossale, plus grande que tous les autres. Non seulement elle a inventé la Nouvelle vague des années avant ces messieurs (La pointe courte date de 1954), mais elle a inventé autre chose à chacun des films suivants. Là par exemple, dans Cléo, elle invente le cinéma en temps réel avec horloge incrustée dans l’écran : on peut donc affirmer qu’Agnès Varda a inventé Jack Bauer.
Point commun entre Varda et Kubrick : tous deux sont venus au cinéma par leur pratique de la photographie. C’est sans doute pour cette raison que chaque scène, chaque plan, chaque image de leurs films sont intéressants à regarder, ont une beauté spécifique, chaque photogramme est une fin en soi. En revanche cela n’explique pas pourquoi leurs films, chacun dans son ensemble, et non plus détail par détail, sont tous passionnants dans la profondeur, dans le mouvement, le kinéma, il fallut pour cela un génie spécifique.
L’apparition la plus éblouissante de Cléo n’est pas tant celle de l’héroïne que celle de sa copine. Cléo, interprétée par Corinne Marchand, est évidemment touchante, poupée blonde et narcissique brisée de l’intérieur, mais elle serait presque fade comparée à son double inversé, cette autre fille plus simple et plus rayonnante, dépourvue de peur, d’orgueil, de pudeur, d’égo, de mélancolie, leçon de bonheur sur deux jambes : Dorothée.
Dorothée Planck, que Varda a choisie parce qu’elle l’avait d’abord photographiée (et filmée), surgit immobile à la 50e minute de son film, de dos, toute nue, puis, lorsqu’enfin elle s’anime, se retourne pour nous faire une une grimace, moment de pure grâce. À Cléo, un chouïa coincée des mches, qui lui demande si cela ne la dérange pas de poser ainsi nue pour des artistes, estimant « Qu’on est encore plus nu que nu devant plusieurs personnes, j’aurais peur qu’on me trouve un défaut… », Dorothée répond en riant « Quelle idée ! C’est rien, ça… Moi, je suis heureuse de mon corps, pas orgueilleuse. Quand ils me regardent, je sais bien qu’ils recherchent autre chose que moi, une forme, une idée, je ne sais pas… Alors c’est comme si je m’absentais. Comme si je dormais. » Après une telle déclaration d’intention, c’est de façon tout aussi naturelle qu’elle s’en elle va rendre visite à son petit ami qui, je vous le donne en mille, est projectionniste de cinéma.
Malgré sa filmographie, Dorothée Blanck, dans une interview plus tardive, ne prétend pas être une actrice mais « un modèle », voire, terme plus fort mais moins polysémique, « une égérie ». De fait, elle n’est qu’elle-même dans ce film, comme dans d’autres (voyez ce court-métrage), d’ailleurs son personnage s’appelle Dorothée, mais le spectacle est suffisant pour qu’on tombe amoureux d’elle. Quand ils me regardent, je sais bien qu’ils recherchent autre chose que moi, une forme, une idée… On dirait que tous les films où a joué Dorothée Blanck sont, en fait, des documentaires sur l’incroyable Dorothée Blanck, sa forme, son idée, modèle gracieux, incarnation de la femme libre et joyeuse, éternellement joyeuse et libre, d’autant plus libre, d’autant plus joyeuse, qu’elle est née en prison, en 1934 – ses parents, l’un communiste et l’autre juif, étant enfermés dans une geôle nazie de Bavière. Ce n’était que le début. Sa vie a été longue et bizarre. Mais libre et joyeuse.
Or sa vie continue. Son blog palpite encore, quotidiennement. On peut lire sur ce blog, à la date du 21 décembre 2012 (souvenez-vous, c’était la fin du monde), « J’ai appris aujourd’hui avoir mon petit cancer ». Et oui, comme l’héroïne de Cléo de 5 à 7.
Mais ce n’est pas tout, il y a mieux encore, le miracle Internet dont on ne saurait se blaser. Dorothée écrit des livres. Dont un recueil de ses rêves. Comme le récit de rêves est l’une de mes marottes, je m’empresse de lui écrire pour lui demander comment me le procurer, et j’en profite pour lui raconter l’effet qu’elle me fait. Cette jeune fille de 80 ans me répond dans l’heure, Merci, c’est vraiment gentil à vous tous ces compliments, et je suis émerveillé comme devant une statue qui se mettrait en marche.

mardi, février 24, 2015

Suis-je nigaude?

Cette nuit j'ai rêvé de Sternberg, il revenait après une longue absence et toujours ce cauchemar récurrent, la trahison, il faisait devant moi, sans vergogne, la cour à d'autres jeunes femmes dans le bistrot, contrairement à mon habitude je lui ai fait cracher le nom de sa nouvelle maîtresse "-Nadine! - C'est un nom bien ordinaire!"  me suis-je vengée.
Est ce parce que  sur Arté il y avait eu le film de Vincente Minelli sur Vincent van Gogh et cet impossibilité d'un artiste à l'amour  autre qu'à son art?  Burt Lancaster interprète d'une façon troublante l'impuissance d'un peintre à vivre, et sa folie à créer pour être reconnu.


 Semaine de trouble, sur la pub, pour des sonotones sans pile avec  le chargeur gratuit jusqu'au 28 février. Je n'avais pas vu le minuscule Astérix stipulant que cette offre était pour des appareils haut de gamme.

Pareil pour les dents, je vais devoir batailler pour le devis signé deux ans auparavant, l'oncologue ne voulait que l'on ne touche à rien avant la rémission.

samedi, février 21, 2015

Jean Ferrat - Les grands du rire _France3

Paroles de Ma France

De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine
Je n'en finirai pas d'écrire ta chanson
Ma France

Au grand soleil d'été qui courbe la Provence
Des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche
Quelque chose dans l'air a cette transparence
Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche
Ma France

Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre
Ma France

Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille
Ma France

Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes
Ils n'en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu'il est temps que le malheur succombe
Ma France

Leurs voix se multiplient à n'en plus faire qu'une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l'histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs
Ma France

Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstiné de ce temps quotidien
Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche
A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain
Ma France

Qu'elle monte des mines descende des collines
Celle qui chante en moi la belle la rebelle
Elle tient l'avenir, serré dans ses mains fines
Celle de trente-six à soixante-huit chandelles
Ma France

samedi, février 14, 2015

Le mot préféré

Si l'on me demandait quel est le mot de la langue française que je préfère, je répondrais "extraordinaire ". Je me souviens qu'enfants, nous gardions des moutons dans une prairie très en pente, et  l'un des garçons dit d'un coup:" Regardez ce ruisseau qui vient on ne sait d'où, c'est extraordinaire!" Je n'ai pas compris ce que ce mot signifiait, mais je l'ai trouvé magique. Nous sommes restés  un long moment à contempler ce ruisselet tout en mangeant les champignons de Paris.
Par opposition le mot que je n'aime pas, ce sont c'est les cinq lettres, " M..." qui pallie à tout dialogue dans les films français.

mardi, février 10, 2015

La voix du sang?

C'est curieux, deux familles dont les bébés avaient été échangés, au bout de vingt ans le tribunal leur a donné raison contre la clinique, et elles n'éprouvent pas le besoin de se rencontrer, chacune restant avec la fille qu'elles ont élevée. N'est ce qu'un fantasme la voix du sang?

lundi, février 09, 2015



Théâtre / Vidéo - France

UN AILLEURS EN SOI OU LE VOYAGE DE L'INSOMNIAQUE

Textes de Fernando Pessoa

Mise en scène de Laetitia Lambert

Une sortie de résidence pour la nouvelle création de Lætitia Lambert. A découvrir.
Cliquez sur une photo pour lancer le diaporama ->
Artistes accompagnés

Mise en scène et réalisation : Laetitia Lambert
Avec la collaboration de : Teresa Demarcy Motta
Interprétation : Olivier Broda
Sur un ilôt, à mi-chemin entre un lit et un voilier, l’espace d’une nuit, un homme s’adresse à lui-même et à nous et questionne l’existence.
L’insomnie est tenace et sa pensée vagabonde d’une rive à l’autre. Entre rêve et réalité, passé et présent, ses mots naviguent entre ironie et Saudade.
Sur le voile de son lit imaginaire, un film, le représentant dans sa quête, l’accompagne, vient se fondre et faire corps avec ses mots. Un ailleurs en soi est un voyage poétique et visuel, une traversée sensible vers soi.

Laetitia Lambert a choisi Olivier Broda pour être l’interprète de cet homme égaré. Venez découvrir une étape du travail mené par la compagnie.
Avec le soutien de la Ville de Nevers et du Conseil Général de la Nièvre


dimanche, février 08, 2015

Faites entrer l'accusé -France 2- Frédérique Lienteri



  • L'une des psy a dit que dans le box des accusés il aurait dû y avoir quatre accusés :le prédateur du petit garçon et les parents de celui ci devenu pervers à l'âge ado, car en ne dénonçant pas le quinquagénaire ils ont dénié le mal fait au gamin. Beaucoup de parent préfèrent le "non-dit", aux enfants de se dépatouiller avec leur secret puisque leurs dires ne sont pas pris en compte, déjà qu'ils ont tendance à se taire par honte et ne pas entacher leurs proches," Bonjour les dégâts!"
  • Chaud! Chaud ! sous la couette

    Depuis les frimas je ne quitte pas mon lit car la télé est aux pieds, j'aurais encore dix vies à vivre que je ne pourrai voyager comme dans les documentaires, c'est fascinant!

    jeudi, février 05, 2015

    Marceline Loridan-Ivens

    Marceline Loridan, sur-vivante

    Soixante-dix ans après la libération d'Auschwitz, Marceline Loridan, rescapée de Birkenau, témoigne, inlassablement.
    Marceline Loridan-Ivens, née Rosenberg ». C'est ainsi qu'elle aime décliner son identité. Marceline, car lorsqu'elle est née, à Épinal, en 1928, ses parents, qui avaient fui la Pologne dix ans plus tôt, tenaient à lui donner un prénom français. Mais le second, Meriem, est yiddish. C'est celui qu'elle a choisi pour Anouk Aimé, qui joue son rôle dans La Petite prairie aux bouleaux, ce film sur le retour d'une ancienne déportée à Auschwitz Birkenau, qu'elle a réalisé en 2003Meriem vient de « mir », qui signifie myrrhe, et de « yam » : l'océan.
    Loridan, c'est le nom de ce garçon « très beau », grand et gentil qu'elle a épousé en 1952 pour « reconquérir sa liberté » loin d'une mère avec qui elle n'arrivait pas à s'entendre, loin d'une famille détruite, loin aussi du château de Gourdon, près de Bollène (dans le Vaucluse), que son père avait acheté pendant la guerre en pensant y mettre sa famille à l'abri, et où Marceline et lui ont été arrêtés le 29 février 1944 - elle avait 15 ans. Ivens est le nom de l'homme de sa vie, le documentariste hollandais Joris Ivens, auprès de qui elle a réussi à se reconstruire, et avec qui elle a réalisé de nombreux documentaires.
    Née Rosenberg, Marceline a préféré garder, après la guerre, le nom de son premier époux : l'antisémitisme était encore très fort ; s'appeler Loridan, c'était « plus facile ». Mais aujourd'hui elle aime rappeler son nom, celui de son père. De même qu'elle aime porter toutes sortes de petites étoiles de David en bijou. « Parce que je suis juive et que je les emmerde. »
    Ce qui frappe - et touche - au premier contact, c'est la curiosité très vive avec laquelle Marceline Loridan sonde votre âme tout en vous accueillant avec chaleur ; la malice, le sourire dans son regard, autant que sa gravité. Mais encore la silhouette si frêle de cette femme qui a sur-vécu aux camps de la mort et garde, à 86 ans, le port d'une danseuse. Sa chevelure flamboyante enfin : « Je suis née rousse, et mon père en était si heureux qu'il a dansé, paraît-il, le charleston avec moi. »
    Marceline vous reçoit dans son appartement douillet de la rue des Saints-Pères, au coeur de Saint-Germain-des-Prés. Son salon, rempli de livres et de disques (du jazz surtout), est gardé par le dragon du vent, une toile de Huang Yongyu, qui trône au-dessus d'un confortable canapé crème ; évocation de la Chine où, pendant la Révolution culturelle, elle a longuement séjourné avec Joris Ivens. Évocation également de ce film si poétique, le dernier qu'elle a écrit et réalisé avec lui : Une histoire de vent (1988), dans lequel se pressent la mort prochaine de ce « Hollandais volant ». Le vent, ou cette métaphore du passage entre terre et ciel.
    Marceline Loridan n'a pas assisté à l'arrivée des troupes soviétiques à Auschwitz le 27 janvier 1945. Elle faisait partie de ceux qui avaient été évacués fin novembre 1944 vers le camp de Bergen-Belsen (à l'approche des Alliés, les Allemands vidaient peu à peu les lieux), puis dans le camp-ghetto de Theresienstadt (près de Prague). Elle se souvient du premier Russe s'approchant du camp : « Il était à moto, avec un drapeau rouge. » C'était le 10 mai 1945, deux jours après la capitulation allemande. « Trop tard » pour ressentir de la joie, tant les détenus étaient épuisés, tant étaient grandes l'angoisse de ce qu'ils allaient retrouver et ne plus retrouver, la peur de se découvrir seul survivant dans sa propre famille. C'est de Pilsen, en zone américaine, qu'elle et quatre autres rescapées de Birkenau rejoignent la France, grâce au soutien de prisonniers français qui insistent pour qu'elles soient rapatriées avec eux (le rapatriement des déportés n'était pas une priorité).
    Si elle en avait eu les moyens, elle ne serait pas retournée en France, dans ce pays aux valeurs duquel ses parents avaient cru, où ils avaient espéré trouver refuge et où la police les avait arrêtés, elle et son père, et envoyés vers la mort. Elle a bien eu envie, plusieurs fois, de partir : en 1947, en essayant de s'engager pour combattre en Israël, « mais ils ne m'ont pas prise : j'étais mineure ». A la fin des années 1970, elle veut s'installer à New York, tant l'énergie qui se dégage de cette ville lui fait sentir qu'elle y a enfin « trouvé sa place ». Mais Joris, qui a 30 ans de plus qu'elle, ne veut pas quitter Paris.
    C'est autrement et ailleurs qu'elle prend le large, et cela dès les années 1950. Francis Loridan part travailler comme ingénieur à Madagascar. Elle est censée l'y retrouver mais reporte son départ, puis annule - et finit par le quitter. Impossible pour elle « d'aller dans un pays où les Blancs faisaient travailler les Noirs ». C'est à Saint-Germain des Prés qu'elle s'évade et grandit : dans « ce monde de la pensée, de la modernité et de la poésie ». Elle loge à l'hôtel La Louisiane, où séjournent des jazzmans noirs américains ; elle va danser au Tabou, fréquente la cinémathèque française (« J'étais obsédée par l'idée de faire du cinéma »), tape des manuscrits pour Roland Barthes.
    Une de ses connaissances, Edgar Morin, l'entraîne dans l'aventure du film qu'il prépare avec Jean Rouch : Chronique d'un été (1961) - une « expérience de cinéma vérité », selon ses auteurs. En voyant ce film, Joris Ivens aurait dit : « Cette fille, si je la rencontre, je pourrais tomber amoureux d'elle. » On le comprend. Cette jeune femme qui demande aux passants, dans la rue, s'ils sont heureux et les écoute avec tant d'attention, de gravité, de sensibilité est très émouvante. C'est aussi dans ce film qu'elle parle, pour la première fois, d'Auschwitz, et de son père, sans lequel elle est revenue. C'est par ce film qu'elle entre dans le monde du cinéma.
    Un an plus tard, cette ancienne « porteuse de valises » pendant la guerre d'Algérie rejoint celui qui est alors son compagnon, Jean-Pierre Sergent, dans une Alger tout juste libérée, et tourne avec lui son premier documentaire : Algérie année zéro - le film a été censuré pendant quarante ans. Joris Ivens, qu'elle a rencontré peu avant, a accepté de la mettre en relation avec son monteur pour terminer le film. Elle le croise peu après l'avant-première, dans une exposition de photos sur Cuba. « Et là nous ne nous sommes plus quittés. »
    Ensemble ils partent au Vietnam, en pleine guerre, tourner 17e parallèle (1967), pour montrer les exactions des Américains et la vie souterraine des Vietnamiens qui se défendent avec leurs humbles moyens et leurs valeurs - la solidarité, l'égalité... Le film fleure la propagande communiste. Puis ils entament une longue série de film sur la Chine de Mao : Comment Yukong déplaça des montagnes (sorti en 1976). Joris et Marceline paieront « très cher », par la suite, ce qui a été perçu en Occident comme une complicité avec le régime maoïste et la Bande des Quatre. Elle précise pourtant que cette aventure chinoise s'est soldée par une rupture en 1975, lorsque Joris et elle ont refusé de continuer à tourner des films qu'ils considéraient « faux ».
    Marceline Loridan a voulu « vivre comme quelqu'un qui n'a rien à perdre ». Parler des exclus. Dénoncer l'injustice, la violence. Elle continue à témoigner sur l'horreur d'Auschwitz. Comme aujourd'hui, où elle doit nous quitter pour assister à une fiction sur son amie et compagne de camp Simone Veil (elles ont été déportées dans le même convoi). Car « il risque d'y avoir encore plein de faussetés ».
    Par Juliette Rigondet

    Marceline Loridan- Ivens

    http://www.histoire.presse.fr/

    dimanche, février 01, 2015

    Gisèle Casadesus JT sur la 2

    Quelle classe cette saga familiale sur quatre générations, tous leurs dires sont simples, humoristiques. et le talent personnel de chacun d'entre eux, mais la matriarche qui a cent ans, est toujours la plus belle, la plus retenue dans ses souvenirs. Il se défendent tous d'avoir profité du renom du clan " Nous avons fait contre l'avis de la famille!"