samedi, décembre 27, 2008

L'Ange bleu -Joseph von Sternberg-Marlène Dietrich- Arté

L'Ange bleu il me semblait légitime de regarder ce film pour prouver que je n'avais pas tourné avec des toquards, ayant participé en 69 à La leçon d'éclairage par Joseph von Sternberg pour la télévision flamande.

lundi, décembre 22, 2008

La fièvre

Ghislain Cloquet disait: La passion, c'est comme avoir une grosse fièvre, il faut attendre qu'elle passe! Ainsi en est-il de l'excitation des fêtes, restons calmes et nous arriverons frais au premier janvier.

Indochine Régis Wargnier Arté

Pour la deuxième fois j'ai adoré Indochine Deneuve en femme de pouvoir, mais déchirée entre ses passions, est extraordinairement sexy.

jeudi, décembre 18, 2008

A une semaine de Noël déjà le cafard s'installe

Je n'ai fêté Noël que dans une famille bardée d'enfants, croire à leur innocence et voir ces yeux encore pleins de sommeil clignoter comme les guirlandes, était ma seule justification aux agapes. Tout le reste est scandaleux, l'orgie des cadeaux, de la bouffe, du budget qui greffe des semaines de salaire. Le petit Jésus à bon dos, on culpabilise les parents s'ils ne font pas mieux année après année, alors que l'enfant sait tout sur les degrés de la consommation, connaissent les marques par coeur, et la mère qui mange des pâtes pour boucler sa fin de mois afin que sa progéniture puisse en jeter devant les copains à l'école. Jusqu'à quand faut-il faire semblant de croire que nos bambins croient au Père Noël?

mercredi, décembre 17, 2008

A propos de modèle: publié par Phil Fax http://nouvellerevuemoderne.free.fr/

Après avoir longuement énuméré les types de femmes "à éviter à tout prix pour ne pas dévier de la dérive en douceur dans les angoisses quotidiennes", Sternberg brosse un portrait de "l'indolente de choc et de charme" apte à partager sa dérive. Son idéal ressemble si peu à la norme qu'on se demande s'il est des femmes réelles pour y ressembler. Le pluriel se réduit au singulier quand il avoue : "Je n'ai rencontré, en réalité, qu'une seule véritable indolente de vocation qui avait tout pour elle, tout pour ne penser qu'à dériver dans le présent sans jamais le moindre souci du lendemain : le charme, la douceur, l'équivoque, le sens aigu du bonheur et de la détente, l'horreur du travail et un besoin effréné de liberté.20 ". "Retrouver sur internet, tant d'années après que Sternberg ait écrit ces lignes, le blog de celle qui les inspira, comme elle inspire Sophie, la mer et la nuit fut pour moi une très émouvante surprise. Dans son Journal d'une dériveuse, Dorothée Blanck évoque sa peine après le décès de Jacques Sternberg et conte un peu ce que fut leur histoire. Actrice (elle apparaît dans les films d'Agnès Varda et de Jacques Demy), elle est aussi l'auteur d'un roman paru chez Denoël, Une chambre pour un moment.

En grève, les modèles des Beaux Arts posent, nus, dans Paris


Grève / lundi 15 décembre par Anaëlle Verzaux

Payés le Smic, mais privés désormais par la mairie de Paris des modestes pourboires qu’ils percevaient, les modèles des Beaux Arts sont, le lundi 15 décembre, en grève.

Le modèle, c’est cette personne, sexy, ventrue, élancée, en chair, abîmée, jeune ou âgée, qui pose pour le peintre, le plus souvent dévêtue. Traditionnellement, quand le modèle est apprécié par les élèves et les peintres, quand il n’a pas trop bougé et qu’il a fait preuve d’imagination, on lui remet un pourboire, appelé cornet, à la fin de la séance. Seulement, le 20 novembre dernier, la ville de Paris a adressé une lettre aux directeurs des Ateliers des Beaux Arts et aux enseignants. Finis les cornets dans les Ateliers ; Plus question de tels pourboires dans des lieux publics.

Cette décision a provoqué l’indignation d’un certain nombre de modèles, qui se mettent en grève ce lundi 15 décembre. En effet, le cornet est plus qu’un symbole, il peut parfois représenter jusqu’au quart du salaire. Le job des modèles des Ateliers des Beaux Arts est en effet assez mal rémunéré : trente six euros pour trois heures de travail, soit un peu plus du Smic.
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Les modèles posent nus dans Paris
© Anaëlle Verzaux
« Un vrai métier »

Pourtant, contrairement à ce qui est inscrit sur nos fiches de paye (« divers et spéciaux »), « c’est un vrai boulot », souligne Kévin, modèle free lance – comme tous ses collègues – depuis plus d’un an. Et de rappeler que l’augmentation de leur salaire figure parmi leurs principales revendications. « Nous demandons à être payés 15 euros de l’heure » (aux Gobelins, école de l’image privée, le tarif, c’est 21 euros de l’heure).

Car bien qu’il n’existe pas de formation pour être modèle, la plupart ont fait des études et des métiers assez proches de celui-ci. « J’ai fait une école de dessin, puis des Arts martiaux », indique Kévin. Deborah, modèle à plein temps depuis trois ans, a, elle, une formation de comédienne. D’autres, comme Salvatori, sont danseurs professionnels.

Pour eux, comme pour environ trente modèles des Ateliers des Beaux-Arts de Paris, poser est un vrai métier, à temps complet ou quasi complet. Les autres (environ soixante personnes) sont des étudiants et des retraités, qui se déshabillent pour compléter leur trop maigre budget.

Au-delà des revendications salariales, ce que les modèles en grève demandent, c’est une vraie reconnaissance de leur travail. Pour eux, ils ne sont pas des statues mobiles au service de l’enseignant, mais des sujets qui contribuent quelquefois à faire l’oeuvre, quand ils parviennent à prolonger le pinceau de l’artiste. « Nous sommes aussi importants que l’enseignant et que le peintre, souligne Salvatori, puisque sans nous, l’un ne peut pas enseigner et l’autre ne peut rien peindre. Et, sans eux, nous ne valons rien. » C’est un trio où chaque personne compte. Sans Gabrielle, qui serait Renoir ? Et sans sa femme, qui fut toute sa vie son modèle, que vaudrait Bonnard ?
Pas de vacances, ni de retraite

Beaucoup d’étudiants laissent rapidement tomber, parfois seulement après une semaine de travail, et déposent leur candidature dans un café-restaurant ou à Mac Do. Car il faut être costaud physiquement, pour tenir les trois heures de pose.

Et d’ailleurs, on s’entraîne. Enfin… quand on a suffisamment d’argent ! Deborah explique : « Depuis trois ans que je fais ce boulot, je vais à la piscine tous les deux-trois jours. Mais depuis la rentrée et la suppression des cornets, je n’ai pas trempé un seul orteil dans la piscine, je n’en ai plus les moyens ».

Et d’ajouter : « Nous n’avons aucune aide, pas de réduction pour les salles de sport, pas de carte pour entrer gratuitement dans les musées, alors que nous avons besoin de voir des peintures, pour renouveler notre imagination. Pas le droit non plus à des salles d’attente – le temps entre chaque séance atteint souvent l’heure – , ni à un chauffage, pas même à des vestiaires, pour nous changer. »

« Le pire reste le manque de considération des politiques. Nous sommes des vacataires ! Ce qui signifie : pas de vacances, pas de retraite, pas de Mutuelle, pas de 13è mois, etc. »

« Un jour, raconte Kévin, vers 8h le matin, le prof de dessin m’appelle pour me dire qu’il annulait non seulement le cours du jour, mais tous les cours de l’année. J’ai râlé, mais je n’ai rien pu faire, je suis vacataire. »

Pour l’adjoint à la Culture de la Mairie de Paris, Christophe Girard, modèle n’est pas un métier, mais « un loisir fait pour les étudiants, les retraités, et autres personnes qui ont besoin d’un peu d’argent de poche ». Il ajoute : « S’ils souhaitent que leur activité soit considérée comme un métier, je n’ai rien contre. Il faut simplement qu’on se mette autour d’un table avec le ministère de la Culture. Ce n’est pas moi qui modifie la politique française ».

Et pour lui, pas question de revenir sur l’interdiction du cornet, « qui n’est pas nouvelle. Mais qui a simplement été rappelée ». Pour Christophe Girard, le pourboire, « c’est de l’argent au noir ». Il précise : « Je ne vois pas pourquoi cet argent là spécifiquement ne serait pas taxé ».
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Un peintre dessine les modèles
© Anaëlle Verzaux

En grève, les modèles des Beaux Arts posent, nus, dans Paris
le mercredi 17 décembre à 08:19, Hiram a dit :En fait les modèles sont payés au smic ou à peine plus, c’est à dire entre 8,71€ et 11€ brut de l’heure. Avec çà c’est pas le Pérou. Ils se battent, à l’instar d’autres professions en CDD, et réclament 27€/h. Quoi de plus naturel pour ces gens qui sont le bas de l’échelle et le kleenex de l’Ecole des Beaux Arts de Paris par exemple. Quant à leur beauté, elle n’a rien à voir avec une "gueule" ou avec un corps que l’on dessine ou que l’on sculpte. Le modèle beau (ou belle) qui se met à poil est un fantasme du voyeurisme mais n’entre pas dans les considérations et les canons d’un peintre ou d’un sculpteur.

mardi, décembre 16, 2008

Le Tizi-land

J'adore les sardines grillées, pour 7 euros, c'est un régal le vendredi chez Tizi 13 rue de Saintonge paris 7503. Les autres jours le patron et son fils nous propose entre autres plats, du couscous, toujours à ces prix défiants toute concurrence. Un chien, Tambour, en visite avec son maître, met sagement ses pattes sur le dossier de la chaise, ne semblant pas mendier de la nourriture que l'on se doit de lui refuser: Il est très bien élevé et ne jappe que si on l'asticote trop visiblement. Quand au jeune patron, pour lui, tout le monde s'appelle Bataclan!, il a même inventé le verbe Bataclanisé pour exprimer son ras le bol, ou toute exagération dans les désiratas de ses clients. On l'apostrophe Bataclan! amène moi de la harissa! -Il répond: Tiens Bataclan, ça ira?
Il y a du Bataclan en l'air à toute les sauces, cela anime l'ambiance du bistrot, chacun se sent concerné par ce surnom à prendre ou à donner. Il n'y a que le chien qui se satisfasse d'être interpellé à jamais: Tambour!

lundi, décembre 15, 2008

La réussite

En parlant de mes ex-copines: "Pourquoi n'ont elles pas joué la comédie puisqu'elles étaient si douées pour le spectacle? - Plus narcissiques qu'une comédienne, elles se seraient ennuyées de devoir obéir à un réalisateur, se plier à des contraintes avec une équipe, il fallait qu'elles se mettent en scène, entre deux verres, et être sur que le public ne bougerait pas. Anna Berbérova qui a si bien raconté cet état de n'être qu'un meuble transparent dans la vie d'une diva (Actes Sud) je rentrais dans ses récits comme dans du beurre, c'est exactement ce que j'avais vécu avec celles qui étaient si drôles, si charmeuses, cela à duré quarante ans, le jour où elles ont découvert sur Internet que j'avais fait des petites choses, elles m'ont vomie, valorisant leur réussite matérielle, et me traitant comme la dernière des dernières!

Derrick est mort


Horst Tapper Derrick est mort

Le plus grand acteur allemand de tous les temps s'est éteint à l'âge de 85 ans. Il avait interprété Derrick pendant 25 ans. » Adieu Horst Tappert

Je n'étais pas la seule à regretter de devoir sortir au moment où Derrick passait à la télé. Il représentait le père tendre et fort, ou le mari idéal, fidèle protecteur et compatissant dont rêvait chaque midinette. Dans mes après-midi quelques peu vaseuses, le personnage résolvait des énigmes d'âmes troubles sans porter de jugement, sa carapace était le fameux imperméable clair.

jeudi, décembre 11, 2008

"Envoyés très spéciaux" Gérard Lanvin et Gérard Jugnot.

Publié le jeudi 3 avril 2008 à 05H42

"Envoyés très spéciaux" réunit un duo inédit sous la houlette du Marseillais Frédéric Aubertin

"A cause de son sujet, le film a eu du mal à se monter", expliquent Gérard Lanvin et Gérard Jugnot.

© Bruno Calvez Les films Manuel Munz - Europacorp - M6 Films - Mandarin films - Malec productions

* En savoir plus
* Gérard Lanvin : "Dans 3 ans, j'arrête de faire l'acteur"
* Gérard Jugnot : "Le mot retraite, pour moi, sonne comme la retraite de Russie !"

Moteur demandé, action, ça tourne ! Il est des films qui, comme ça, nantis de quelques indices - une salle de rédaction plus vraie que nature dans un studio de la SFP en banlieue parisienne - donnent envie d'aller voir. Pas seulement parce que leurs protagonistes sont des journalistes, bluffeurs qui plus est ! Non, si Envoyés très spéciaux, dont le tournage vient de s'achever, titille le désir de savoir, c'est qu'il combine une et même deux belles histoires...

Coécrit par Simon Michaël (scénariste entre autres des Ripoux) et Jacques Labib (ancien reporter à RTL), cette comédie nouvelle, construite sur un "bidonnage" irrévérencieux (une fausse prise d'otages en Irak), a d'abord la bonne idée de réunir Gérard Jugnot et Gérard Lanvin. Deux poids lourds du cinéma français, qui, curieusement, n'avaient encore jamais formé de tandem de premier plan sur grand écran.

"On a quand même passé 30 ans à ne pas tourner ensemble!", s'amuse le Gérard rondouillard, en parlant de l'accorte Lanvin, croisé en 1977 sur le film de Coluche, Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine. "Ce qui m'a plu, c'est justement cette idée de tandem, comme dans L'Emmerdeur", ajoute-t-il avec gourmandise.

Prometteur ? Certes, d'autant que c'est un cinéaste marseillais, Frédéric Auburtin, lui-même fils d'anciens journalistes du Provençal - Edmée Santy et Pierre Roumel - qui dirige les deux "monstres". Retour aux sources et seconde belle histoire en filigrane, donc. Et même un peu plus: avec Envoyés très spéciaux, Auburtin s'extrait d'un film assez calamiteux - San Antonio - initié et produit par Claude Berri auquel il est venu prêter main forte alors que le tournage avait déjà commencé.

"En échange, Berri m'avait promis un autrefilm et puis... il n'y a pas eu de renvoi d'ascenseur", explique-t-il entre deux prises. Conscient de réaliser le film "de la deuxième chance": "C'est Lanvin qui a suggéré mon nom à la production, c'est un homme de parole, lui...". Faut-il voir dans cette conjonction de "vraies 1ères fois" - 1ère rencontre au sommet Jugnot-Lanvin, 1er long métrage assumé par Frédéric Auburtin - le signe d'une renaissance de la "comédie d'actualité", comme la qualifie l'ami Lanvin ?

"Même si c'est un sujet casse-gueule, cela fait des années que je voulais faire un film sur le milieu du journalisme. J'ai grandi dedans, à Marseille, avec les rotatives, l'odeur du papier", sourit encore Frédéric. Et, peut-être aussi, l'odeur de la vérité. Brillant paradoxe pour un film épinglant, avec humour, le... mensonge.

Cela va si vite que l'on a pas le temps de bouder son plaisir sur quelques détails irréalistes

mercredi, décembre 10, 2008

http://walterlewino.unblog.fr/

289 Au royaume des mémères 10 décembre, 2008
Posté par walterlewino dans : CINEMA , 1 commentaire

On n’a pas (plus ?) de stars en France. Regardez nos vedettes. De Deneuve à Binoche, y’a pas plus raisonnable. Des pros un point c’est tout. Les extravagances, les petites folies, les grands délires, elles connaissent pas. De bonnes bourgeoises pas lunatiques pour deux ronds, elle passent leur temps à faire la promo de leur film ou de la pub pour des pommades et des parfums de perlimpinpin.
On avait un peu compté sur Adjani pour jouer les grandes folles, hélas ! on ne sait même pas où elle se planque, ni ce qu’elle fout. Quant à Bardot, c’était bien parti, mais faut voir ce qu’elle est devenue, une mémère à toutous.
Fini le temps des Mae West, des Lana Turner, des Marilyn, des Garbo, des Gloria Swanson, des Rita Hayworth. Ca vous avait une autre allure. Ca flinguait ses amants, ça se suicidait, ça se mariait et ça divorçait à fond la caisse, ça baisait au sommet et en famille, ça vous foutait en l’air un tournage par pur caprice
C’étaient des stars pas des mémères.
On rêve d’un cinéaste qui aurait le cran de nous filmer l’histoire d’une star, d’une vraie, sur la déclin, qui pour refaire parler d’elle, épouserait un acteur nain. Le faste des noces. Les exigences du nabot, ses performances sexuelles. La belle est à la fois fascinée et terrorisée. D’autant que le petit priapique tire tout ce qui passe sa portée. Les plus belles femmes comme les plus grands machos. Tout est possible. Du plus gore au plus érotique. Du plus cucul au plus cynique. Shakespeare et Lagerkvist auraient aimé.

Passion, Passerions pas! Vous avez raison Lewino! dorothée

dimanche, décembre 07, 2008

cadeau de Noël Walter Lewinohttp://walterlewino.unblog.fr/

87 Cadeau de Noel 21 mai, 2008
Posté par walterlewino dans : CINEMA , trackback

Un triste matin de Noël, William, 30 ans, silhouette cafardeuse, marche somnambulique, mèche en travers du visage, pousse la porte d’une brasserie qui n’a pas fermé de la nuit et qui pue les tristes lendemains de fête. Il commande un double express et un croissant. À la table d’à côté, Dorothée, 45 ans (?) chevelure frisottée, légèrement fardée, juste ce qu’il faut, yeux verts. Elle sourit à William et lui demande d’une voix monocorde où pointe un soupçon d’ironie pourquoi il a l’air si triste. Il s’en défend, lui, triste ? un peu fatigué, sans plus, il a horreur de ces lendemains de fête. Elle aussi.
La conversation se poursuit de table à table. Un sourire bon enfant et chaleureux ne cesse d’éclairer le visage de Dorothée. Après un petit silence elle lui annonce qu’elle va lui faire un cadeau. Ah ! oui quel cadeau ? Elle va lui permettre d’assister à son suicide. Quoi ? Mais oui, mais oui, elle a décidé de partir avant que l’année ne redémarre. William croit à une plaisanterie, cela l’amuse.
Elle lui propose de l’accompagner chez elle pour assister audit suicide. Pourquoi pas. On sent bien qu’elle ne le drague pas, qu’il s’agit d’une sorte de marivaudage sur le thème du suicide.
Le marivaudage se poursuit dans le métro pratiquement vide puis dans le minuscule pavillon, bloqué dans la cour d’un petit immeuble de la banlieue Est où Dorothée vit en compagnie de Ouistiti, un petit chien ébouriffé qui aussitôt se jette amicalement sur William et entreprend de le léchouiller.

William accumule les arguments classiques. Pourquoi se suicider. Elle est jolie, non, elle a un boulot, une fille s’il a bien compris, et Ouistiti que va-t-il devenir sans elle…
Tranquillement sans se départir de son sourire, Dorothée a réponse à tout. Qu’on lui donne d’abord une bonne raison pour continuer de vivre. Jolie ? merci, mais quand elle était jeune avec cinq kilos de moins cela ne lui a valu que des emmerdes. Sa fille ? elle n’a plus besoin d’elle, c’est tout juste si elle lui téléphone une fois la semaine, elles n’ont plus rien à se dire. Son boulot ? démarcheur immobilier, vous voulez rire, bidon et compagnie. Ouistiti ? c’est en effet un problème, lui aussi en a peut-être assez de poursuivre cette vie de cons.

William est de plus en plus troublé. Et si elle ne bluffait, pas si elle allait réellement se foutre en l’air, là, devant lui ? Ils en viennent à discuter de quelle manière elle entendait le faire.
Depuis un an qu’elle ne pense qu’à ça elle a tout imaginé. La pendaison, par exemple dans le bois de Vincennes, tout à côté. Elle craint de ne pas savoir comment s’y prendre, où trouver la corde qui convient. Se défenestrer ? pas facile ici, au rez de chaussée. Petit rire… Au revolver ? oui elle possède une arme, mais c’est un truc de mec. Sous le métro ? pas très sympa pour les usagers. Les barbituriques ? bof ! on n’est pas sûr que ça fonctionne.
William recommence à respirer. Alors rien n’est possible ?
Mais si, mais si, c’est à la fois un secret et une surprise.

La conversation s’éternise. William commence à avoir la dalle. Hélas le frigo est vide il n’y a plus le moindre morceau de pain dans la baraque. Elle a fait le grand vide puisque plus personne ne pourra en profiter après sa disparition
Elle suggère à William d’aller chez le Chinois au coin de la rue chercher un peu de bouffe. Pour elle, c’est inutile, pour Ouistiti pareil.
William hésite un moment et fonce à grands pas chez le Chinois.
Brusquement il s’arrête, hésite, voit un bar ouvert, s’y installe, commande une bière, puis deux, puis trois, puis un sandwich dont il avale avec difficulté la moitié. Finalement il décide de revenir chez Dorothée.

La porte est fermée à clé. Les lumières sont éteintes. On entend Ouistiti qui hurle à la mort puis se jette furieusement contre la porte. William appelle Dorothée ! Dorothée ! Personne ne répond.

William de nouveau est dans le métro. La bouche ouverte il retrouve avec peine son souffle. Il est hagard.
Sur les pubs qui défilent figure un petit chien assez semblable à Ouistiti, on entend de nouveau ses hurlements à la mort.
William se bouche les oreilles.
FIN

Un scénario qui en vaut bien un autre. Producteurs, réveillez-vou

le café du dimanche

Un dimanche de ménagère sans heurts, que le cocon de l'édredon, l'homme lui, a toujours un copain qui l'invite au bistrot. Dieu sait ce qui s'y raconte!

jeudi, décembre 04, 2008

Lalalala Monique Tarbès http://lalalala.org/


Monique Tarbès

"Neurasthénie"
(Ricet Barrier / Bernard Lelou)

LP Philips B 76 583 R
1980

La très grande Lucette Raillat créa "Neurasthénie" en 1958, et Ricet Barrier lui-même, l'auteur de la chanson, l'interpréta l'année suivante. Cependant malgré l'application de mademoiselle Raillat, ou peut-être à cause d'elle, la complainte d'une pauvre femme riche "accablée de soucis" tels que se casser un ongle ou avoir un vison qui perd ses poils, ne parvint pas à s'imposer réellement. Il fallut attendre 1964, date de parution du 25 centimètres C'est spécial, mais j'aime, pour que la chanson prenne tout son sens : Monique Tarbès n'hésitait pas, elle, à hurler la douleur de son personnage, transformant par là même la trop sage satire sociale en un portrait-charge d'une violence extraordinaire. Ceux qui supporteront jusqu'au bout les éructations de Monique Tarbès pourront goûter le sel - et le poivre - de l'humour de Ricet Barrier. Ils pourront aussi dire qu'ils ont assisté à la naissance d'un spécimen unique dans l'histoire de la chanson et du music-hall : la fantaisiste punk.

l'identité

Dans le magasine de la santé que je regarde autant que ce peut, afin de rire quelques instants avec Michel Cimès qui joue le candide de l'émission, on nous a montré une opération sur les hémorroïdes, comment relifter le tissu où sont accrochées ces fameuses petites boules de sang. Voir dans le même temps le visage d'un homme satisfait de son chirurgien, laisse croire que l'identité passe par le trou du cul. Il est certain que s'il n'y a pas de satisfaction au lit, nous sommes délités dans notre personnalité. Et s'il n'en passe pas par là (le trou du cul) votre partenaire est gravement vexé que vous lui refusiez votre ultime intimité.