dimanche, décembre 28, 2014

French-Cancan- Jean Renoir-Arté

LES GRANDS CLASSIQUES DE NOËL French cancan - lundi 29 décembre à 20h50 Danglard, organisateur de spectacles, règne sur le Montmartre des années 1900. Lorsqu’il rencontre la petite blanchisseuse Nini, il a l’idée de relancer cette vieille danse passée de mode qu’on appelait le cancan... Inspirée par les tableaux impressionnistes, une magnifique réflexion sur le spectacle, signée Jean Renoir, avec Françoise Arnoul et Jean Gabin.
Ciné-Ressources – Fiches personnalités Ghislain Cloquet Directeur de la photographie, Ingénieur du son, Cadreur Naissance 18 avril 1924 à Anvers (Belgique) Décès 02 novembre 1981 à Montainville (Eure-et-Loir, France) >> Rechercher "Ghislain Cloquet" dans le catalogue Ciné-Ressources Carrière|Filmographie|Bibliographie Formation Ghislain Cloquet commence des études à l'Ecole Nationale de Photographie et de Cinématographie de la rue de Vaugirard en 1943, qu'il termine en 1946 après une interruption dûe à la Seconde Guerre Mondiale. Il enchaîne avec l'IDHEC, d'où il sort diplomé en 1947. Carrière au cinéma Ghislain Cloquet débute dans le cinéma en 1947 comme assistant opérateur. Parallèlement à des productions plus importantes, il participe au renouveau du court métrage français, représenté par des réalisateurs de sa génération se lançant dans le cinéma. Il s'enrichit ainsi d'une formation pluridisciplinaire en travaillant avec Chris Marker, Alain Resnais (Les statues meurent aussi, Nuit et brouillard, Toute la mémoire du monde), Paul Paviot (Pantomimes,Saint-Tropez, devoir de vacances) ou Nicole Védrès (Aux frontières de l'homme). C'est en 1957 que Ghislain Cloquet devient responsable de la photographie sur Un amour de poche de Pierre Kast, film qui attire l'attention de Jacques Becker qui l'engage pour Le trou. Son aptitude à s'adapter facilement aux intentions des réalisateurs et la polyvalence de son talent, assurent son succès. Il travaille sur des films aussi divers que Le feu follet (1963), Un soir un train (1967), Une femme douce (1968), Peau d'âne (1970) ou Tess (1978). L'image raffinée caractérise sa prolifique filmographie. Autres activités Ghislain Cloquet travaille pour la télévision française, notamment sur La chambre de Michel Mitrani, Le danseur de Maurice Béjart, Claudine d'Edouard Molinaro et Madame le juge de Claude Barma. Pédagogue efficace, Ghislain Cloquet est professeur à l'IDHEC de 1954 à 1962. Il contribue à la création de l'Institut National Supérieur des Arts du Spectacle à Bruxelles, y donnant des cours de 1962 à 1974.

mercredi, décembre 24, 2014

Un "Alfred Hitchcock" ÇA NE SE REFUSE PAS!

TV3 nous offre chaque après-midi un film d'Alfred Hitchcock en attendant les agapes, comme se bâfrer en compagnie. A la première image on reconnaît l'élégance du maître, j'en diffère mes projets de courses comme de courir après un dentiste...
Pour Sternberg, Kim Novak était la femme de ses rêves, et sa fascination masculine concernait Marlon Brando.
Quant à moi, je vais réveillonner avec "Peau d'Ane"de  Jacques Demy, filmé par le chef opérateur Guislain Cloquet, cadeau de Noël d' Arté.
http://mattsko.files.wordpress.com/2014/03/kim-novak-90.jpg

jeudi, décembre 18, 2014

Rêve.

Je vais à la campagne chez Claire, elle donne une réception, je n'y suis pas invitée, la porte de la salle à manger est entrouverte, je l'aperçois dans une robe d'été très simple, bleu ciel, bras nus. Des invités s'en retournent, je vais en profiter pour faire du stop.
Dans une salle de village, on me place au dernier rang pour voir un film tourné par Alain Resnais. J'ai participé au tournage mais  ne sais ce qu'il en est resté au montage. Sur l'écran apparaît Claire en gros plan , elle rit de bonheur, elle est très belle et joue très bien,  la caméra  panote sur le regard noir de son mari, Jean-Claude Drouot. D'autres acteurs font aussi des plans séquences.
Claire s'est mise debout sur le rebord de la fenêtre â côté de moi, pour mieux voir le film, En voulant redescendre je lui frôle le genou, elle est déséquilibrée, elle tombe dans le vide.

Envoi d'Agnès -photos surréalistes

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    mardi, décembre 16, 2014

    16 décembre 2014

    La mort de Michel Caen


    JP m'apprend la mort de Michel Caen, survenue hier soir, 15 décembre 2014. 
    http://susauvieuxmonde.canalblog.com
    Sa disparition est un coup dur pour les amoureux du cinéma de mauvais genre (d'abord le film fantastique et d'horreur), dit "bis", dont il fut un des premiers et des plus ardents défenseurs dès le début des années soixante. Michel fut la principale cheville ouvrière et un des cofondateurs de l'irremplacé Midi Minuit Fantastisque. Il travaillait avec Nicolas Stanzick, chez Rouge profond, à la réédition de la revue en quatre volumes. [Nous en avons parlé  ICI, notamment]

    http://susauvieuxmonde.canalblog.com

    Jacques Sternberg et Michel Cean partaient souvent ensembles pour des virées Bruxelloises, Michel s'arrêtait généralement à la Gare du Midi où sévissaient ses films d'importation "Fantastique, Terreur, et des films de nus. Nous, allions faire la cour au directeur de la cinémathèque Jacques Ledoux qui nous projetait des Lubitch....

    Envoi d'Agnès - Jetez vos réveils!

    http://www.chonday.com/Videos/alrmcats2http://www.chonday.com/Videos/alrmcats2

    Cette magnifique histoire d'un chat qui a fait plus d'un millier de km en 18 mois afin de retrouver sa maîtresse, est-elle vraie? Je me souviens d'un chat à la maison qui avait la gale, ma mère craignant la contagion pour ses deux petits enfants m'a demandé de prendre le 96 jusqu'à la Porte des Lilas et d'y abandonner la pauvre bête. L'animal a mis huit jours pour revenir rue de Turenne. Ma mère m'a demander de reprendre l'expédition et d'aller plus loin, j'ai refusé, elle est partie je ne sais où mais la bestiole n'est jamais revenu. ( j'avais 14 ans, Dorothée )

    lundi, décembre 15, 2014

    La petite lâcheté ordinaire

    La petite lâcheté ordinaire, qu'y faire? J'ai toujours penché pour le charme,  je n'y résiste pas, force m'est de  baisser les bras devant le vide  que crée cette relation. Un enfant qui vous fait une ruade tel un mauvais cheval, on se trouve sans arme devant lui, mais un adulte? Reste la fuite, la solitude, tant de gens ont le don de se protéger, la mauvaise foi des forts en gueule est évidente.
    Fais ceci! Dis pas çà! Celles que j'appelle " des maîtresses d'école" voudraient que l'on soit née d'elles, c'est une lutte pour le pouvoir, un coup de semonce, un coup de charme, souvent de la générosité, donc vous êtes forcément une ingrate.


    mercredi, décembre 10, 2014

    Michelle Nadal


    Michelle NadalA l'invitation
    d'Emmanuel Oriol,
    directeur du Conservatoire Georges Bizet,

    Michelle Nadal,
    Catherine Augé et Sophie Ardillon

    présenteront le film :

    Cinéma, Recherche, Danses de bal

    le lundi 15 décembre à 19h30
    dans l'amphithéâtre du conservatoire,
    54 rue des Cendriers 75020 Paris

    Ce film propose une approche historique et une analyse des liens qui unissent l'univers du bal et celui du spectacle, arpès la naissance de l'outil cinéma.
    Il souligne le côtoiement et l'interpénétration constante des formes populaires et des formes savantes.
    Alternant documents filmés et reconstitutions scéniques, cette conférence-spectacle, donnée en 2005 au Conservatoire d'Art Dramatique de Paris montre l'évolution des répertoires traditionnels et leur adaptation aux nouveaux apports de la musique (en particulier du jazz).
    A partir de sources diverses (traités, écritures, collectages..), on revit des formes pittoresques plus ou moins oubliées du répertoire "Rag Time" (Early tango, boston, valse-hésitation, matchiche, one-step animalier), du "swing" (premiers charlestons, lindy hop des origines), et des formes "musette" (chaloupée, java, toupie).
    Les "météores" du moment (Isadora Duncan, Fred Astaire, Loïe Fuller) sont également présents dans un panorama historique destiné à tous, petits et grands.

    Des gens intelligents -Théâtre de Paris

     auteur - Marc Fayet
    Dimanche, Michelle Nadal nous avait invitées à une représentation de la pièce de l'un de ses anciens élèves de la rue Blanche, Marc Flayet, "Des gens intelligents", il y joue avec sa troupe et le public se tord de rire,
    Michelle nous a offert le café avec son poulain à qui elle avait  appris à danser, il est délié, beau, et intelligent évidemment, Ce troquet qui jouxte le théâtre ne m'était pas inconnu, près du Mogador, nous y allions dans les années cinquante entre deux représentations des opérettes de l'époque. J'aime quand les choses tournent rond.

    Partir en dormance

    C'est l'expression très jolie d'agriculteur "partir en dormance". Grace au froid, au gel, la terre va pouvoir se reposer, les petits insectes disparaîtront, donc l'homme n'aura pas à intervenir avec des insecticides pour la prochaine récolte.
    N'étant pas en charge de famille pour les fêtes, j'hiberne donc aussi.
    Je ne peux tomber en dépression, ce serait saloper le travail du Professeur Aimery de Gramont et son équipe de soignants.

    samedi, décembre 06, 2014

    Claire Denis -clôture du festival à la Gaité Lyrique

    Cette nuit, j'´ai rêvé être prise dans un piège dans. Un lieu de spectacle et d'avoir accepté un tournage sans scénario,  une improvisation dans un porno me semble t-i.l je. Demande quel en sera le réalisateur "Claire Dénis"Cela me rassure j'ai vu un film d'elle sur les combats de coqs, très violent mais très beau. Après tout à mon âge je n'ai plus rien à perdre, je n'ai même plus de corps. Autour d'une table ronde un femme brune avec ses collaborateurs, elle m'accueille gentiment"Vous êtes la comédienne qu'il faut pour le rôle. Un jeune homme commence à se maquiller, il prend l'air méchant, il fait peur. Sur le mur est projeté l'image de Catherine Deneuve nue de doś elle est magnifique, aucun défaut, je ne pourrais la concurrencer.
    Sur un email ce matin, l'invitation à voir le film de clôture de Claire Denis.
    A la sortie, Philippe Emanuel Sorlin a qui je raconte mon rêve, justement il est accompagné d'un réalisateur qui  est en train de tourner un porno.

    Ces enfants là...du telethon

    J'ai honte de me sentir patraque face à ces enfants malades  dont la parole sans pathos nous fascine. Ils gèrent leur handicap  en toute conscience avec dignité, on devrait en prendre de la graine, Laurence, une infirmière nous racontait que le plus émouvant c'est qu'ils disaient "Merci! après une piqure, sachant que c'était pour leur bien.

    mardi, décembre 02, 2014

    Boris Cyrulnik- Les âmes blessées

    Au magazine de la Santé Boris Cyrulnik, psychiatre" 68 a libéré les femmes mais aussi à donné la parole aux psychiatres, on ne parlait plus de fous, mais de malades mentaux, et la cruauté des soins comme à Saint Anne, a cessé" (genre charcutage sur le cerveau, électrochocs pratiqués en dortoirs devant trente malades apeurés, ça, je l'ai vécu en 1952, quand j'étais danseuse au Mogador et harcelée par César, un musicien vieux garçon qui n'a pas été inquiété, il faut dire que je ne l'avais pas dénoncé par compassion, pour ce faux oncle gâteau, et par crainte que mes parents ne me retirent du théâtre.

    Une déferlante à La Gaité Lyrique

    Vuhttp://www.art-action.org/ la gratuité de la soirée pour ce Festival de films, des jeunes en bande, une partie de la queue à du renoncer à la soirée. J'étais curieuse de revoir ce lieu, nous y avions été fascinés  durant quatre heures par "Le Regard du sourd" de Bob Wilson, dans les années 80.
    Le décor à changé plus de théâtre à l'italienne, se sont des modules modernes qui accueillent des films, des concerts...

    vendredi, novembre 28, 2014

    Le constat.

    Force m'est de constater que mes copines sont plus narcissiques que moi, impossible de les intéresser à mes petites prestations filmiques, je me dois d'être spectatrice de leurs "pompes et œuvres" ne fusse que de la maladie.  Leurs talents réels se conjuguent aux heures de tchatch dans les bistrots. Plus cabotin le serveur de bistrot qui connaît son monde, dans certaines maisons il est bien vu  d'afficher son mépris pour le consommateur, quoiqu'avec la crise, on ne crache pas sur le pourboire. le seul qui me console par sa discrétion et son sens de la diplomatie est Willy de "Chez Willy...â Trouville.
    Au Club Méd où j'ai travaillé quelque peu, c'était une avalanche de problèmes d'identité. Nous les humbles GO, face aux GM qui détenaient argent comptant le pouvoir des loisirs, et nous, modestes serviteurs qui leur en mettions plein la vue à la pétanque ou lors des spectacles. Pire, dans les couples quant l'un dit à l'autre" On ne peut pas être deux à passer par la même porte!"
    Et voilà la solitude, notre grande plaie qui fait les hôpitaux regorger de patients aux heures des fêtes, ils n'attendent que le sourire d'un soignant.
    Mais la palme du narcissisme est aux alités qui ne s'occupent pas de leur voisinage mais téléphonent du matin au soir pour raconter de a...à...z le déroulement de leurs intestins,  et ceci, même à table  alors que nous partagions le repas, c'était trop, j'ai institué un gage  pour ceux et celles qui ne respecteraient pas le plaisir du manger des autres , aller embrasser la plus méchante de la salle.

    samedi, novembre 22, 2014

    Anniversaire de René Quinson, encore..et toujours..avec quelques années de plus...



    Il y avait trente ans que je n'avais pas raclé à fond mes tiroirs,en cherchant une photo, j'y ai retrouvé beaucoup de courrier. Heureusement René Quinson m'a invitée à déjeuner et emmenée voir ce Lion d'or de Venise (2006) Golden door
    J'ai donc une vieille photo de René Quinson recevant de la main de Marina Vlady La médaille de Chevalier des arts et lettres "-Je préfère embrasser Marina que Jak Lang! dit René.- Mais ce n'est pas du toc, c'est du vrai, de la part du Ministre de la culture!- Je vois que l'on a pas oublié le médecin de service! en saluant Schwartzenberg. Cela se passait au Fouquet's en juin 89. Aucun chargé de presse n'aurait pù rêver de salle plus prestigieuse. Ils étaient tous là,le tout Paris, pour saluer, avec reconnaissance, le simple et humble journaliste qui avait fait son métier avec gentillesse, et les grands fauves absents, Belmondo, Alain Delon et les autres, car ils tournaient en extérieur, n'avaient pas omis de donner leur écot pour ce repas au Fouquet's et alimenter la cave de René Quinson qui les suivait lors de tournages où de festivals. Point de préséance entre vedettes, ce soir là, c'était lui la star, et drôle... La salle était dans le noir lorsqu'il est arrivé, tout avait été préparé dans le plus grand secret par sa secrétaire et des chargées de presse, je craignais qu'il n'ait une attaque du coeur, c'est là que l'on s'aperçoit que mis en lumière, beaucoup de gens peuvent avoir du talent. Nous étions tous très émus, Souchon avait créé une chanson pour l'occasion et nous avions le CD sur l'assiette. C'est la plus belle soirée parisienne à laquelle j'ai pù assister.

    mardi, novembre 18, 2014

    Courrir derrière le papa.

    J'ai vu mon père pour la première fois, (du moins c'est ce que je croyais) à la chute du mur, j'avais cinquante cinq ans. j'y pense, ayant vu le document sur Mazarine. Curieuse vie de petite fille qui dit que le Président est son père et on ne la croit pas, mais le soir elle pouvait diner sur ses genoux.
    Une enseignante de yoga me disait: "Arêtes de le chercher, de l'attendre, cela ressemble à de l'inceste! Je ne l'ai oublié que lorsque qu'il m'a couché sur son testament.

    lundi, novembre 10, 2014

    J'ai été conçue au fil de l'eau dans une barque sur le Rhin, j'aime bien cette idée là!
    On parle beaucoup de l'enfance malheureuse des artistes, à partles poux dans les orphelinats, je n'ai que  de bons souvenirs.

    dimanche, novembre 09, 2014

    Petit clan

    Le dimanche, sans autre projet, j'arrive au café duCafé philo des Phares, le sujet du jour est commenté en catimini , c'a me suffit, je n'ai pas entendu les ténors, ténoresses, certains énervent, d'autres se font acclamer, de quoi rassurer sur le problème identitaire pour la semaine. Un docteur ne vient que pour le déjeuner, il est très cultivé mais son côté prolixe dérange, nous le suivront au bistrot d'en face histoire de rire de l'humour un tantinet carabin.. On sait qui va avec qui , ainsi se forment de petits clans, à chacun sa cantine, je peux faire la grasse matinée et retrouver mes camarades.

    samedi, novembre 08, 2014

    La lumière

    C'est sans vergogne que je reste allongée, plafond bas oblige, devant la télé, derrière il y a la baie vitrée, je vois les toits, des nuages, le ciel, et parfois des oiseaux.
    Mon regard voyage donc entre la fenêtre et l'écran qui diffuse des documentaires de pays lointains,je bois    des yeux les lacs, les mers, les ruisseaux, de la bouffe jusqu'à la nausée dans chaque émission, restent les tricoteuses maison, un petit ghetto avant la maison de retraite. Je rue du brancard auprès de personnes biens intentionnées qui me veulent  hors de ma mansarde dans un confort classique. Je m'évertue donc malgré un quadriceps encore faiblard à monter les cinq étages,   j'ai eu un choc hier soir dans le film de Laetitia de me voir bouger et marcher comme une petite vieille, pour me rassurer une copine.  "C'était avant ta prothèse, tu devais souffrir!" La soirée à été d'une convivialité exemplaire, un salon -bar  très cosy jouxte la salle de projection, ça aide.

    jeudi, novembre 06, 2014

    Le rouge est mis

    Dans les studios de cinéma,lorsque le rouge est mis, cela veut dire que ça tourne.
    Laetitia Lambert a une chevelure flamboyante, du rouge baiser, des bottines et un manteau rouge, c'est dire que sa voix ne manque pas de tonicité, elle crache le feu pour des films ultras sensibles, c'est pour cela que je me réjouis de la voir, d'autant qu'elle a le rire facile.

    mercredi, novembre 05, 2014

    "La fin de la pellicule" aura lieu � 20h30 : Le vendredi 7 novembre � la Maison des Auteurs de la SACD 5/7 rue Ballu 75009 Paris (M�Blanche ou Place de Clichy) En pr�sence de l'�quipe du film La projection sera suivie d'un verre Venez nombreux ! Au plaisir de vous voir Bien � vous Laetitia LA FIN DE LA PELLICULE Fiction / 15 minutes / Super 16mm Un film �crit et r�alis� par Laetitia Lambert Avec : Teresa Demarcy Motta, Doroth�e Blanck et Jean Paul Moatti Images : Laurent Dhainaut Son : Vincent Bordelais Montage : C�cile Frey Montage et Mixage son : Ivan Paulik Produit par : Zone sensible & Sunflag

    mercredi, octobre 29, 2014

    Trouville attend Daniel Cohn Bendit

    Je l'avais vu sur un char en 68 demandant aux ouvriers de chez Renault de se rallier au mouvement étudiant, lui avait une bourse pour vivre, les ouvriers n'avaient que des crédits à honorer, je ne trouvais pas juste de leur demander de sacrifier leurs feuilles de paies. N'empêche que je veux voir le numéro à ce jour, je reste donc à Trouville, il y pleuvine, en terrasse chez Willy j'ai le sentiment d'être à la proue d'un navire en croisiére à l'abri, à défaut de vagues, je vois le flot des vacanciers longer la rue des Bains.

    mercredi, octobre 22, 2014

    Bruxelles-Jacques Sternberg-Dominique Vautier

    https://docs.google.com/file/d/0B2caqWsSJWacX2Rub3BZbjRUb0E/edit?usp=drive_webhttps://docs.google.com/file/d/0B2caqWsSJWacX2Rub3BZbjRUb0E/edit?usp=drive_web

    https://docs.google.com/file/d/0B2caqWsSJWaceVVMekVxa0RjUms/edit?usp=drive_webhttps://docs.google.com/file/d/0B2caqWsSJWaceVVMekVxa0RjUms/edit?usp=drive_web
    Dominique Vautier est la nièce de Jacques Sternberg, je n'ai pu venir au vernissage pour ne pas créer des tensions familiales avec le fils de...

    mardi, octobre 21, 2014









    Ce soir, Tasher Desh, de Q.
    Tout le contraire de Bollywood. Cinéma alternatif de Calcutta. En présence du réalisateur.
    Personne d'autre n'a encore montré ça à Paris.

    Le Reflet Médicis, 3 rue Champollion Paris (4°) 20h30


    F. Tachou

    dimanche, octobre 19, 2014

    Le baume

    Je me suis sentie Nobelissée grâce à Patrik Modiano qui m'avait citée lors d'une interview faite à Catherine Deneuve en 1997 dans les Inrockuptibles.

    vendredi, octobre 17, 2014

    JOURNÉES MARGUERITE DURAS 18 et 19 Octobre 2014 Le nom de Marguerite Duras est à jamais lié à celui de Trouville. Le service culturel de la ville organise chaque année un week end qui lui est consacré. Ces rencontres permettent de découvrir des œuvres de l’auteur, cinéaste et metteur en scène à travers des présentations de films, lectures, conférences et nouvelles créations à partir de ses textes. Depuis 2009, le Prix Marguerite Duras est décerné à Trouville. Le week-end de la 19ème édition des Rencontres Marguerite Duras permettra de découvrir d’autres oeuvres de l’auteur, cinéaste, metteur en scène à travers la présentation de films, lectures et nouvelles créations à partir de ses textes. Billetterie à l'Office de Tourisme - Rens : 02 31 14 60 70 - Programme>>>

    mardi, octobre 14, 2014

    http://www.trouville.fr/images/stories/Actus/2014-09/MargueriteDuras-Programme.jpg
    Bonjour � tous, L'avant premi�re de "La fin de la pellicule" aura lieu � 20h30 : Le vendredi 7 novembre � la Maison des Auteurs de la SACD 5/7 rue Ballu 75009 Paris (M�Blanche ou Place de Clichy) En pr�sence de l'�quipe du film La projection sera suivie d'un verre Venez nombreux ! Au plaisir de vous voir Bien � vous Laetitia LA FIN DE LA PELLICULE Fiction / 15 minutes / Super 16mm Un film �crit et r�alis� par Laetitia Lambert Avec : Teresa Demarcy Motta, Doroth�e Blanck et Jean Paul Moatti Images : Laurent Dhainaut Son : Vincent Bordelais Montage : C�cile Frey Montage et Mixage son : Ivan Paulik Produit par : Zone sensible & Sunflag

    En attendant Duras...

    Hier soir j'ai vu la première Durasienne, nous avons marché sur les planches faisant foin du vent qui nous battait les sangs, jusqu'au Roches Noires où ou cette infirmière cultivée qui loue chaque année dans le saint du saint pour assister aux journées Marguerite Duras à Trouville

    dimanche, octobre 12, 2014

    Dés que je sens ma tête fraîche je sais que le corps s'est réparé comme si les neurones se décrispaient lorsque le douleur s'en va. Après ma chute j'ai bullé durant trois semaines à la terrasse chez Willy. Parfois, des copines allant à la plage, prenaient le temps d'un café pour me tenir la jambe.Maintenant il fait froid, la pollution parisienne nous maintiendra au chaud durant les frimas.. Et les métastases n'ont qu'à bien se tenir, 60mg de Tamoxiféne par jour me paraît bien généreux de la part de l'oncologue professeur de Gramont qui comme d'autres grands pontes ont quitté les CHU de Paris, je n'avais pas mes lunettes au bistro mais il y a un article dans le journal du dimanche qui explique cette désertion, je le suivrais bien entendu à l'hôpital Franco-Britanique à Levallois.

    samedi, octobre 11, 2014

    Sous les obus et durant les enlèvements et exécutions... Sous les obus tirés par milliers sur la bande de Gaza, c'est à dire sur les populations civiles, les vieillards et les enfants et durant les enlèvements d'occidentaux condamnés à mourir quoique n'ayant pas participé aux tractations lucratives Occident contre Orient et n'ayant eu aucun pouvoir décisionnel, nous nous avons développé nos actions en faveur de la paix, en faveur de la lecture des œuvres de Jacques Sternberg. C'est peu dire que l'actualité va encore plus vite, aujourd'hui presque à la vitesse des fusées, plus vite que notre saisie sur le clavier de l'ordinateur, cette grand machine à compter plus qu'à écrire. A Bruxelles, Dominique Vautier a mené à bien un projet rêvé depuis quelques années autour des collages de Sternberg environné d'œuvres des dessinateurs de presse qu'il valorisa aussi longtemps qu'il fut chroniqueur dans la presse. Cette exposition se situe dans le même espace-temps que celle proposée par Yves Frémion à Paris, à la galerie Glénat, laquelle faisait également une synthèse des cartoonists un peu trop vite oublié au profit des auteurs de bandes dessinées. expo J Sternberg à Bruxelles Parallèlement, les éditions Cactus inébranlable publient un inédit de Jacques Sternberg la sortie est au fond du couloir, un tapuscrit minutieusement revu et relu par Bernard French Keogh et Eric Dejaeger,Editions Cactus Inebranlable Pour le printemps prochain, en 2015, on annonce un dossier et mini anthologie consacré (enfin!) à la science-fiction de Jacques Sternberg rendez-vous parfois manqué et souvent à l'heure, voire à l'anticipation de cette même heure, mais attendons un peu de faire la révision de notre fusée pour en reparler. Quelques surprises donc pour patienter : Les « contes froids » récupérés par Jean Mertens dans Le Monde de jadis, blog J. MErtens Le film réhabilité de Piotr Kamler, La planète verte, pour lequel Jacques Sternberg écrivit l'argument et qui est parmi le meilleur de sa production en la matière, ou en l'antimatière c'est selon. Le film de P. Kamler Le lien a été enregistré sur le site l’Iconoclaste, rubrique ‘Inventaire/filmographie’. Isabelle Mette, en charge à la BNF du fond Jacques Sternberg, a publié dans le numéro 46 de la revue de la BNF un article sur les tapuscrits. L'article de la BNF sur J. Sternberg Une copie pdf a été enregistrée sur le site l’Iconoclaste, rubrique ‘Analyse/Commentaire’. Pour votre rentrée scolaire je trouve que ça n'est pas si mal. Evitez de passer entre les obus, qu'on puisse vous retrouver la prochaine fois. Site l’iconoclaste : http://jacques-sternberg-liconoclaste.perso.sfr.fr

    lundi, septembre 29, 2014

    Pierre Santini- Regards au Longs -Courts

    http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-11196/photos/detail/?cmediafile=18477465 Pierre Santini est devenu le Président de ce nouveau festival dont le cadre intimiste la galerie de tableaux de "Blaisefactory" " Un homme d'êtat" vu en avant-première à Auch, avec le réalisateur et Pierre Santini. Une leçon d'éthique en politique, où le machiavélisme politicien, bien que décrié, révèle une sorte de rédemption. Très bon jeu d'acteurs, Santini est formidable en vieux routard donneur de leçons. Bien que tourné il y a 3 ans, le film est terriblement d'actualité au lendemain d'événements politiques qui secouent la démocratie française... Et puis la réalisation fait la part belle aux paysages et à l'ambiance gersois, par la photographie et la lumière dorées, contrairement aux séquences "parisiennes", froides et technocratiques. En plus du message politico-éthique, voilà une belle promotion pour le Gers ! Les trouvillais ont eut l'honneur et le plaisir de voir ce film ce week end grâce à Phillipe Elie Levy lequel s'est plié en quatre afin que la rencontre entre le public et les protagonistes fut heureuse. Personnellement j'ai trouvé que le rôle de Président allait comme un gant à Pierre Santini et de plus qu'il y était très séduisant. http://mail.voila.fr/webmail/fr_FR/download/DOWNLOAD_READ_JPG.html?IDMSG=10709&PJRANG=10&NAME=Regards_au_Longs-Courts_programme_Page_3.jpg&FOLDER=INBOX

    dimanche, septembre 28, 2014

    mercredi, septembre 24, 2014

    Déception amoureuse

    Il eut fallu une grande pointure pour interviewer notre BB planétaire, genre Pierre Desgraupes qui avait rendu sa conversation avec Marguerite Duras fascinante. Là, nous n'avons vu qu'un pot de fleur filmé sur un seul profil, le gauche, un mari présent comme derrière une glace d'étain, notre BB figée dans son rôle de dame patronnesse des animaux."J'ai donné ma jeunesse aux hommes, et ma sagesse aux animaux!" La beauté n'a qu'un temps certes, mais au JT de huit heures Élise Lucet avait reçu la comédienne Gisèle Casadesus  100 ans SVP, et j'ai bu ses paroles.

    samedi, septembre 20, 2014

    Envoi d'Agnes


    Objet: Fwd: : Un peu d'humour ! pour rire un peu dans notre monde
    Une institutrice demande à un élève :
    - Quel genre de femme aimerais-tu avoir plus tard ?
    -Je veux une femme comme la lune.
    -Waow quel choix ! Tu veux qu 'elle soit belle et calme comme la lune ?
    - Non!!!!!. Je voudrais qu 'elle arrive la nuit et qu 'elle disparaisse le matin !
    Prémonitoire :
    Dans son bain un petit garçon de trois ans examine ses testicules.
    "Maman" demande-t-il « C' est mon cerveau ? »
    " Pas encore " répondit-elle "
    Éloge :
    Un homme vient de mourir. Aux funérailles, le curé se répand en éloges pour le défunt :
    Un bon mari, un bon chrétien, un père exemplaire... "
    La veuve se penche vers son fils et lui dit à voix basse: Va donc voir dans la tombe si
    c' est bien ton père."
    Avarice :
    Un couple se promène en ville. Au moment de passer devant une bijouterie,
    la femme demande au mari :
    Mon amour, tu ne m' achèterais pas un collier ?
    Pourquoi ? t' en as marre de te promener en liberté?
    Envie :
    Les nouveaux voisins sont tellement amoureux, s' exclame la femme à son mari,
    il l' embrasse, la caresse, la prend dans ses bras...
    pourquoi, ne fais-tu pas la même chose?"
    Parce que je ne connais pas la voisine.»
    Espérance :
    La femme : «Qu 'est-ce que tu fais ?»
    Le mari : «Rien.»
    La femme : «Rien...? Ça fait une heure que tu lis le certificat de mariage.»
    Le mari : «Je cherche la date d' expiration.
    Vérité :
    Une femme demande à son mari : «Qu 'est-ce que tu aimes le plus chez moi,
    la beauté de mon visage ou mon corps sexy?»
    Il la regarde de la tête aux pieds et dit : Ton sens de l' humour !!!

    C'est fort de café!

    Monsieur Carles animateur du café philo de Trouville a annoncé ma mort, je me fais fort de le démentir en assistant à la séance ce samedi.
    J'ai assidûment regardé toutes les projections du Festival Offs courts, le public et moi même avons plébicité les prix du jury,
    J'étais venue à la mer pour me fortifier le mollet après tant de mois d'allitation et voilà qu'une unième chute dans l'escalier me confine entre le café de Willy et la télé . L'urgentiste m'a expliqué que les chutes de tensions et la baisse du tonus musculaire n'était pas la même chose, c'est dire que je n'ai aucun contrôle sur cette dernière et si je raconte ça c'est pour que l'on sache que si je traine la patte, j'ai toujours bon appétit pour déjeuner avec Podda!
    Quand on me demande ce que je vais faire"Je ne peux me projeter, je ne peux que chuter!"

    lundi, septembre 15, 2014

    Fait d'images

    le blog de françois forcadell – l'image dessinée dans l'actualité

    Un hommage à Jacques Sternberg

    11 septembre 2014 à 8 h 33
    00001L’association du Patrimoine artistique à Bruxelles rend hommage du 2 octobre au 1ernovembre 2014 à Jacques Sternberg, écrivain, journaliste, grand amateur de dessin d’humour et de fantastique qui, dans les années 1960 à 80, a fait découvrir par ses écrits, et en publiant leurs dessins, le travail de très nombreux dessinateurs.
    L’exposition présentera les photomontages et collages de Jacques Sternberg ainsi que les dessins originaux d’auteurs qu’il admirait.
    aff Bosc okCeux-ci sont cités par Dominique Vautier dans le texte de présentation de l’évènement : « Parmi les biographies de ces dessinateurs oubliés ou illustres, nous en avons réuni quelques-unes accompagnées de quelques dessins d’humour noir, absurde ou grinçant. A côté des plus connus tels que Maurice Henry, Tetsu Chaval, Mose, Jean Gourmelin, Bosc, Siné, Fred, Sempé, Wolinski, Folon, Gébé, Reiser, Topor, Copi, Tomi Ungerer, Desclozeaux et Picha, on redécouvrira quantité d’autres dessinateurs tels que Richard Aeschlimann, Agnese, Allary, Arroyo, Baptiste, Beck, Blachon, Bonnot, Richard Cerf, Cohen, Colos, Coureuil, Bernard Cretin, Culot, f. de Constantin, Doh, Michel Douay, Ekler, Esspé, Favard, Fliar, Flora, Jean Fournier, André François, Garrance, Jacq O., Joël, Roland Kat, Khanh, Lakaz, Jean-Luc Lardelli, Jean Lauthe, Laville, Pierre Le Colas, Jean Margat, Mignard, Miot, Molines, Bernard Moro, Nitka, Jacques Noël, Otero, Patlan, Philippe, Prad, Puig Rosado, Pym, Ribot, Solo, Toupet, Trez, Vasco, Vip, Vitold, Wantz, Wiot, Hans Wühr, Ylipe, Zim.
    Planete.1967Exposition 
7 rue Charles Hanssens à 1000 Bruxelles. Le 
jeudi de 12h à 16h et les vendredi et samedi de 14h à 18h
.
    En illustrations : l’affiche de l’hommage, J. Sternberg vu par Topor, et « Les chefs-d’œuvre du fantastique », anthologie de la revue Planète, dirigée par Jacques Sternberg et illustrée par Jacques Noël.
    Remerciements à Claude Haber.
     

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    Article publié par francois forcadell le Jeudi 11 septembre 2014 à 8 h 33 et 
    classé dans ExpositionHommage.

    mardi, septembre 09, 2014

    Exposition
    Hommage à Jacques Sternberg (1923-2006)
    Ses collages et les dessins d'humour noir de ses amis


    du 2 octobre au 1er novembre 2014
    vernissage jeudi 2 octobre de 18 à 21h

    à l'espace d'exposition de l'ASSOCIATION DU PATRIMOINE ARTISTIQUE
    7 rue Charles Hanssens à 1000 Bruxelles
    jeudi 12h - 16h / vendredi et samedi 14h - 18h

    Parti de rien, je ne suis arrivé nulle part, écrivait Jacques Sternberg. Né à Anvers, attiré par Paris à vingt-cinq ans, il s'y est battu pour faire publier ses premiers romans, y a finalement vécu toute sa vie et y a mené une carrière d'écrivain.


    Auteur de contes brefs, de romans et journaliste, Sternberg est moins connu pour ses photomontages et collages. Quand il était jeune, les albums de gravures qu'il feuilletait, le faisait rêver. Après la guerre, ayant traversé les atrocités de celle-ci, découper ces vieilles estampes ne représentait plus à ses yeux un sacrilège. Il s'y est prêté avec d'autant plus de volupté que ce travail lui permettait de créer ces rencontres de rêve ou de cauchemar qu'il n'a eu de cesse de suggérer dans ses écrits. Ce sont ces collages, appartenant à une collection privée belge, que nous exposons. Réalisés à partir de gravures du XIXdécoupées, dont les éléments sont juxtaposés et collés, ces créations nous emportent dans un monde irréel, poétique et absurde, où les hommes et les femmes sont absorbés par des tâches individuelles ou collectives dans des lieux décalés. Qu'il s'agisse d'une forêt tropicale, d'une mer déchaînée ou même d'un environnement urbain imaginaire, ces compositions sont troublantes par leur constante note d'insolite. Parfois, le simple fait d'introduire des éléments à des échelles totalement différentes suffit à produire cet effet d'inattendu.

    Une autre partie de l'exposition témoigne de l'intérêt de Sternberg pour les dessins d'humour noir et des nombreux articles qu'il leur a consacrés. Après avoir découvert les dessinateurs d'humour anglo-saxons tels que Ronald Searle (1920-2011), Vigil Partch (1916-84), Saul Steinberg (1914-99), Charles Addams (1912-88)… publiés dans The New Yorker, Sternberg s'est tout naturellement tourné vers leurs homologues français ou étrangers venus comme lui pour être édité à Paris. Tandis qu'il écrit dans différents journaux et revues tels que Plexus, ArtsFrance Observateur, L'Express, Le Magazine Littéraire, France-Soir et Hara-Kiri, Sternberg introduit les dessins d'humour de ses amis dans ses articles. Il collabore activement aux nombreux volumes d'anthologies Chefs-d'œuvres de Planète sélectionnant textes et illustrations de 1964 à 1971. On lui doit les Chefs-d'œuvres du Sourire (1964), du Crime, de l'Erotisme et de l'Epouvante (1965), du Rire (1966), du Fantastique, de la Bande dessinée et de l'Amour sensuel (1967), du Dessin d'humour (1968), de la Méchanceté et du Rêve (1969), de la Science-fiction et de l'Humour noir (1970) et enfin du Kitch (1971). Pour plusieurs de ces dessinateurs, Sternberg fut le premier à remarquer leur talent, à les encourager et à faire leur biographie sous forme de portrait. Il rédigera aussi les introductions de leurs publications personnelles et introduira certains d'entre eux dans le milieu artistique parisien, comme ce fut notamment le cas pour Roland Topor. 

    Nous avons, par bonheur, retrouvé dans le bureau de Jacques Sternberg un carton réunissant un grand nombre de dessins originaux d'artistes français et étrangers. En les rassemblant par thème et en les faisant dialoguer avec des extraits de textes de Sternberg, nous plongeons dans l'humeur et l'humour de l'auteur. Témoignage inattendu d'une époque, d'une France des années 60-70, dont on se prend aujourd'hui à regretter l'esprit décapant. Échos du goût de Sternberg pour l'absurde, son dégoût de l'humain, son refus de la société moderne, de horreur de la guerre et des absurdités qu'elle entraîne, sa sempiternelle peur de la mort mais aussi son éternelle passion de la femme… 

    Parmi les biographies de ces dessinateurs oubliés ou illustres, nous en avons réuni quelques-unes accompagnées de quelques dessins d'humour noir, absurde ou grinçant. A côté des plus connus tels que Maurice Henry, Testu Chaval, Mose, Jean Gourmelin, Bosc, Siné, Fred, Sempé, Wolinski, Folon , Reiser, Topor, Copi, Tomi Ungerer, Desclozeaux et Picha, on redécouvrira quantité d'autres dessinateurs tels que Richard Aeschlimann, Agnese, Allary, Arroyo, Baptiste, Beck, Blachon, Bonnot, Richard Cerf, Cohen, Colos, Coureuil, Bernard Cretin, Culot, f. de Constantin, Doh, Michel Douay, Ekler, Esspé, Favard, Fliar, Flora, Jean Fournier, André François, Garrance, Jacq O., Joël, Roland Kat, Khanh, Lakaz, Jean-Luc Lardelli, Jean Lauthe, Laville, Pierre Le Colas, Jean Margat, Mignard, Miot, Molines, Bernard Moro, Nitka, Jacques Noël, Otero, Patlan, Philippe, Prad, Puig Rosado, Pym, Ribot, Solo, Toupet, Trez, Vasco, Vip, Vitold, Wantz, Wiot, Hans Wühr, Ylipe, Zim…
            

     Lors de la présente exposition, plusieurs interviews de Sternberg et le film Je t'aime, je t'aime (1968) de Resnais, dont il fut le scénariste, seront montrés.
                                                                         

    Dominique Vautier

    Avec la complicité des librairies Tropismes, La Licorne, Passaporta, Cook and Book, Filigranes, Quartiers Latins, Libris et A livre ouvert.





    mardi, septembre 02, 2014

    Il y a de la douceur

    Il y a de la douceur à rencontrer l'oncologue le professeur Aimery de Gramont, il est si simple, si naturel, je sais qu'il m'a sauvée des eaux avec sa méchante chimio, j'ai subie celle-ci comme une vieille petite fille heureuse des sourires, sans me révolter, durant des mois, sécurisée par les soins dans une clinique, "Les Amandiers",seule c'eût été impossible. Tous les effets délétères je les ai vécu sans révolte ne songeant qu'à remercier par une blague le personnel soignant. Récemment, un jeune mêdecin avec lequel je discutais pour suivre le protocole du ponte:" Vous idolâtrez de Gramont!- non, je ne l'idolâtres pas je l'aime!"

    samedi, août 30, 2014

    Le cross, en Normandie

    On me demande de fortifier mes quadriceps, j'aurais du faire du cheval, quand on voit les cavaliers en danseuses durant le galop qui dure, qui dure...Et cette symbiose avec leur bête c'est fascinant, c'est déjà si beau un cheval qui coure, mais obtenir un dressage pareil, cela fait rêver quant â 'homme qui vous prendrait sous sa coupe. Jean Rochefort émouvant dans son admiration pour la compétition et ses difficultés, a réussi à me faire oublier les : Cher, très cher!  de Nelson qui truffe ses adjectifs aux invités comme si c'était un passe magique.

    Les chroniqueuses

    Ces jeunes femmes toutes belles, toutes battantes, me tuent, je ne comprens rien à la camelote qu'elles veulent nous vendre tant leur débit rapide, sans respirer, donne un même ton nasillard, sans compter les rires pleine gorge qui recouvrent tout, J'attends toujours avec plaisir les vraies profésionnelles telle                Lise Lucet qui n'a pas perdu d'un yota son charme ni l'intelligence de ses propos depuis toutes ces années oû elle sévit sur le JT.

    vendredi, août 29, 2014

    Le véritable "Trophée" c'est la longévité. (un footballeur)

    Il est vrai que lors ce  qu'on fête le centenaire d'une personne, on est rempli de respect, quoiqu'ait fait de sa vie cet individu, on voudrait se l'approprier comme un élixir de jeunesse. Pareil avec de jeunes enfants rencontrés dans la rue, je tombe amoureuse, on ne saurait lequel choisir tant ils sont beaux et vifs. Je comprends mes copines dont la gloire est celle des succês de leurs petits enfants, cela régle  pour un temps leur problême d'identité de gens â la retraite.


    mercredi, août 27, 2014

    La montée.

    Quel glamour! Ce défilé de nouveaux ministres devant l'Elysées,  ils montent les marches comme des stars, détournant la tête avec un grand sourire á l'adresse des flashs des reporters. Ils illustrent parfaitement le slogan du Club Med´ "Le bonheur si je veux!"
    Les mannequins qui ont tendance à faire la gueule lors des défilés, devraient en prendre de la graine. Quand à moi, grâce  la rééducation à Rotchild, je peux en tirant sur la rampe, remonter mes cinq étages vers ma mansarde, on a le sommet qu'on peut! Si seulement l'ordre des uns n'était pas le désordre des autres, et que l'on s'arroge le droit de garder les doubles des clefs de mon Paradis!

    lundi, août 25, 2014

    Le jour de la libération j'ai appris que mon papa de substitution était mort sur les barricades. Ce qui me fait penser à ça c'est d'apprendre que ce sont les espagnols qui sont arrivés  en premier à Paris. Durant la guerre j'ai le souvenir de cet homme qui habitait Pau et m'emmenait le dimanche en visite au camp de Gurs pour voir des camarades de combat de mon père retenu dans les geôles de Franco. Je n'avais pas conscience que nous étions dans un camp de prisonniers, les barbelées  c'était pour les vaches, j'ai très mal pris que l'un d'entre eux m'offre  un petit bouquet de marguerites, je l'ai jeté,  et puis au vu des barbelés et du mal qu'il avait du se donner pour trouver et cueillir ces modestes fleurs  j'ai eu honte à jamais.  Donc, le faux papa avait une voiture, il me promenait, ou je restais chez lui sur ses genoux  lorsqu'il y avait du monde. Un dimanche ou il faisait très chaud, il était en short et torse nu, ses poils m'ont fait un choc, c'en était trop, je pleurais, croyant me consoler de il ne savait quoi il me serrait plus fort, des hoquets de sanglots m'on fait fuir dans un coin de la cuisine, Lorsque plus tard ma mère m'a raconté  qu'il s'était marié et qu'il avait un enfant j'ai refusé de le revoir par jalousie, ce n'est donc qu'en apprenant sa mort héroïque que j'ai accepté d'être présentée à sa veuve et son orphelin.

    dimanche, août 24, 2014

    Walter Lewino (13-14-derniers épisodes) Journal Le Point

    39-45. Souvenirs d'un antihéros du groupe Lorraine (13) : il était peut-être circoncis, mais il avait des couilles.

    Le petit Delmas-Dreyfuss était haut comme trois pommes et pesait une tonne ; son profil, ses cheveux, ses mains potelées en faisaient l'archétype de l'Israélien tel que l'infâme professeur Montandon les dénonçait à la vindicte populaire sous l'Occupation. Il était peut-être circoncis, mais il avait des couilles. Son revolver, le Smith and Wesson dont tous les aviateurs de la RAF étaient équipés afin de se défendre en cas d'atterrissage forcé ou de saut en parachute chez l'ennemi, son revolver donc, il n'était pas question qu'il s'en sépare. Il le sortit de son étui, s'assura qu'il était chargé et le pointa droit devant lui en direction du sol. "Mon capitaine, ce revolver ne m'a jamais quitté pendant les trente-deux missions de guerre que j'ai accomplies", déclara-t-il d'une voix de fausset en écartant sa gabardine pour découvrir une croix de guerre avec étoile de bronze et étoile de vermeil, "personne, sauf un officier de la RAF, ne pourra me le retirer".
    Trois FTP et deux gaullistes s'entretuant
    Je me sentais un peu honteux. D'abord, je ne portais pas de revolver, ayant égaré le mien peu de temps après l'avoir reçu, ensuite, je ne parvenais pas à prendre au sérieux cette bouffonnerie opposant un capitaine d'opérette à un Tom Pouce illuminé. Je craignais que le train ne redémarrât sans nous et, surtout, que quelqu'un s'emparât de mes bagages, du café, des rustines, du three Nuns, des aiguilles pour Singer... Déterminé comme il l'était, je crois bien que Delmas aurait été capable d'appuyer sur la gâchette, malgré les deux FTP qui étaient venus se placer, stengun en bandoulière, entre nous et la porte qui donnait sur le quai. Il était livide et m'implorait du regard. J'imaginais cette scène grotesque de trois FTP et de deux gaullistes s'entretuant en gare de Vierzon un mois après la Libération, quand, brusquement, je me souvins de nos Airmen's Service Book, autrement dit nos carnets d'équipement, où figuraient, ligne par ligne, les éléments de la tenue de vol que nous avions reçus, y compris le Smith and Wesson avec son numéro d'immatriculation. Par chance, Delmas avait le sien sur lui, il le sortit de sa poche et le lança sur le bureau du capitaine. "Vérifiez, mon capitaine. C'est un revolver officiel."
    Le fayot !
    Voilà qui changeait tout. Les FTP, bien que ne comprenant pas un mot d'anglais, purent nous libérer sans perdre la face. Delmas-Dreyfuss se montra grand seigneur : "Vous avez eu raison de nous contrôler, mon capitaine. À votre place, j'aurais fait de même. Le devoir avant tout..." Le fayot ! Je suis retombé sur lui une quinzaine d'années plus tard, dans les tribunes du Parc des princes au cours d'un match de foot. Comme il était dans la fripe, il me donna la carte d'une de ses boutiques et m'assura qu'on m'y ferait des prix défiant toute concurrence. N'empêche, ce jour-là, à Vierzon, il m'avait impressionné par sa détermination et son courage. Il quitta le train avant moi, à Limoges, car ses parents s'étaient réfugiés dans la région.


    39-45. Souvenirs d'un antihéros du groupe Lorraine (14) : la Légion d'honneur, quelle fumisterie !

    La légion d'honneur, on l'ignore trop souvent, ne vous est accordée qu'une fois officiellement accrochée à votre veste avec les paroles d'usage par un légionnaire au moins dans le grade de celle qui vous est décernée. De là la glorieuse cérémonie, avec fanfare et attroupement, qui préside généralement à la remise de la breloque. Des chevaliers de la Légion d'honneur, je n'en connaissais pas vraiment, où alors parmi mes anciens compagnons de guerre dont la plupart étaient demeurés militaires et dont j'avais perdu la trace. Qu'à cela ne tienne, la personne que je pensais être un bureaucrate avec qui j'étais en contact me dit qu'elle allait s'occuper de mon cas. Me voilà parti pour le ministère sur mon vélo, vêtu à la hâte d'un chandail trop grand. Déception, le bureaucrate se révéla être un vague officier habillé en civil, qui m'épingla la médaille sur le chandail, débita son "au nom de la République française je vous fais chevalier de la Légion d'honneur", me refila l'accolade rituelle, tout cela sans le moindre témoin dans un bureau tristounet d'un ministère perdu.
    Anarchisant ricanant
    À l'époque, j'affectais un dédain pour ma période guerrière qui s'est peu à peu estompé. Ainsi, quand quarante ans plus tard je fus proposé pour passer officier de la Légion d'honneur, le grade au-dessus de chevalier - je dis bien proposé, car quand elle est attribuée à titre de guerre vous n'avez pas à en faire la demande -, le même problème s'est posé. Je me voyais mal, vu ma position d'anarchisant ricanant, demander à une de mes connaissances en position de le faire de se charger de l'opération. J'ai écrit cela dans un de mes bouquins deux ans plus tard, quand je reçus un petit mot de Françoise Giroud me disant : "Pour la Légion d'honneur, quand vous voulez." Bien de son style, sec, mais allant à l'essentiel. Françoise Giroud, j'avais pu apprécier ses grandes qualités et ses petits faibles lorsque j'avais travaillé pendant un an sous ses ordres à L'Express. Féminine, une chatte, intelligente, angoissée à propos de ses écrits, reine de la formule journalistique, putasse cela va sans dire, mais avec grâce. Donc, à mon grand étonnement, elle proposait d'officier, elle qui était déjà commandeur, le grade au-dessus, à condition que cela ait lieu dans la plus stricte intimité. Cela me convenait parfaitement, Françoise, chez elle, et en tête à tête.
    La Légion d'honneur, quelle blague ! Quelle fumisterie ! Même au titre de fait de guerre, du moins en ce qui me concerne. On commençait par nous filer la croix de guerre avec citation après dix à quinze missions, suivant les risques encourus, puis après quinze missions, nouvelle citation. Avec mes 65 missions, j'ai donc eu droit à quatre citations (une étoile de vermeil et trois palmes) et automatiquement à la médaille militaire, celle qui est attribuée d'ordinaire aux gendarmes à la veille de leur retraite, car j'étais sous-officier ; eussé-je été officier qu'on m'aurait fait chevalier de cette Légion d'honneur à l'instar de certains de mes camarades de promotion plus disciplinés que moi. Ce n'était que partie remise, car deux ans plus tard, un courrier du ministère m'apprit que de plus je venais d'être promu légionnaire. Pour quelle raison, au nom de quoi, je l'ignore.
    De simples livreurs de bombes
    Chevalier de la Légion d'honneur ? Pour avoir tué ou blessé plus de civils que de militaires, le lot de tous les aviateurs, sans prendre énormément de risques, je ne pense pas qu'au cours de mes trente dernières missions nous ayons perdu un seul avion, tant la Luftwaffe était décimée et la DCA ennemie à bout de souffle. En fait, de glorieux petits Guynemer militaires, nous étions à partir de la fin 44 devenus de simples livreurs de bombes, les risques que nous encourions étaient proches du degré zéro.
    N'empêche, la machine à décerner les décorations était en marche, car nous profitions du glorieux passé de nos prédécesseurs et des risques qu'ils avaient courus de la Libye aux missions en rase-motte de la fin 43. De la broutille de toute façon par rapport à ceux qu'avaient connus nos poilus de 14-18, la plupart issus du prolétariat et des campagnes, dans leurs tranchées pourries. Quelque part, j'avais honte de ce ruban rouge qu'aurait davantage mérité mon oncle Léonce mort en 15, étripé par une baïonnette ennemie.
    Fin

    Ce récit de l'écrivain-journaliste Walter Lewino est tiré de ses souvenirs rédigés quelques mois avant sa disparition en janvier 2013, complétés par des extraits de son ouvrage Cabin-boy, publié en 1991 aux Éditions de Fallois..

    samedi, août 23, 2014

    Walter Lewino http://www.lepoint.fr/


    aaaadidi-final-2734509-jpeg_2417592_652x284.JPEGLe Point.fr

    39-45. Souvenirs d'un antihéros du groupe Lorraine (4) : Quand un gamin de 17 ans quitte le Lot pour rallier Londres

    Par Walter Lewino

    Revenons deux ans en arrière, lors de mon départ de France. C'était en juillet 1941, j'avais près de dix-huit ans et je partais pour l'Angleterre. Ma mère, originaire de Boulogne-sur-Mer, avait épousé un peintre anglais. Daddy, né et élevé en Angleterre dans une famille juive huppée et partiellement convertie à l'Église anglicane, était resté fidèle jusqu'à la caricature à cette image de gentleman victorien que les juifs anglais excellent à perpétuer. Je disposais donc d'un passeport britannique qui me permit de rejoindre l'Espagne, puis le Portugal. Un navire me débarqua à Liverpool.

    À peine avions-nous accosté sur les quais de Liverpool que des agents de l'Intelligence Service débarquèrent à bord et commencèrent à nous interroger un à un. Qui étions-nous ? D'où venions-nous ? Où allions-nous ? Interrogatoire de routine, nos passeports avec visas et tampons d'avant-guerre nous mettant au-dessus de tout soupçon. Ils étaient intéressés par tout ce que nous avions vu en France, par ce que nous avions entendu dire. Comment les Français avaient réagi à l'armistice, à Mers el-Kébir, à la bataille d'Angleterre, à l'entrée en guerre des Russes ? Le détail le plus anodin, disaient-ils, pouvait leur être d'un grand secours. Ils nous incitaient à fouiller notre mémoire. Je n'avais pas grand-chose à leur offrir. À Benauge, hameau perdu entre Quercy et Périgord, il ne se passait rien. Les gens se tamponnaient de la guerre anglo-allemande, à chacun son tour, pensaient-ils, les Français avaient payé en 14, aux Anglais de jouer maintenant. Sans être pétainistes, ils approuvaient l'armistice, et comment faire autrement ?

    M'évader d'Angleterre

    Dès mon arrivée en Angleterre, je me sentis plus français que jamais. Il ne faisait aucun doute que je devais m'engager dans les Forces libres. Pourtant, six semaines plus tôt, là-bas en France, il n'y avait pas plus british que moi. Seulement, les autorités britanniques, à la vue de mon passeport, voulaient me verser dans la RAF. Comment faire ? Élémentaire. Puisqu'on en revenait toujours à ce sacré passeport, rien de plus simple, jetons-le, changeons d'identité et appelons-nous Dupont ou Farigoule. Première difficulté, comment expliquer ma présence en Angleterre ? Peu à peu, j'ai échafaudé un projet héroïque et puéril : m'évader d'Angleterre pour y revenir sous un nom d'emprunt. C'est ainsi que j'embarquais bientôt en tant que cabin-boy à bord du MS Tibia, un pétrolier de 16 000 tonnes, battant pavillon hollandais. Nous voguions de conserve dans un convoi protégé des U boats par des corvettes de la Royal Navy. À l'époque, la United States Navy n'était pas entrée en guerre. Il est évident que Pearl Harbor eut lieu à l'époque d'un de ces voyages. En tout cas, je n'en ai conservé aucun souvenir. Peut-être ne l'a-t-on même pas su à bord. On s'en tapait un peu de ces histoires de la marine américaine et, de toute façon, cela se passait dans le Pacifique qui n'était pas notre mer, il était peu probable que les Zéro japonais puissent nous menacer, ici, à plus de 5 000 miles marins. La guerre est une grande école des petits égoïsmes.

    Vieux marin privé de sexualité

    J'ai connu la bataille de l'Atlantique Nord à la manière du petit Del Dongo à Waterloo, mais d'un Del Dongo peu soucieux d'héroïsme, s'évertuant à lutter contre le mal de mer, à bien faire la vaisselle, bien nettoyer les chambres, bien laver et repasser les vêtements des cinq officiers mécaniciens dont il avait la charge. Fatso, mon patron à bord, chef steward et cambusier, m'avait d'autorité pris sous son aile. Parce que j'étais le plus jeune ? Français ? à l'évidence de bonne éducation ? Probablement parce que j'étais d'apparence fragile, plutôt mignon avec ce soupçon de féminité - tout cela m'a bien passé - qui convient aux vieux marins privés de sexualité. Ce que j'ai appris pendant ces quatre mois ne relevait ni du domaine marin ni du domaine guerrier. J'y ai appris la peur, la vie en communauté, l'extrême gentillesse et l'extrême férocité des hommes sans femmes.

    Consultez notre dossier : Souvenirs d'un antihéros du groupe Lorraine


    39-45. Souvenirs d'un antihéros du groupe Lorraine (5) : la bataille de l'Atlantique dans un frigo

    Par Walter Lewino

    Un matin que Fatso émergeait péniblement d'une cuite nocturne, il me fit venir et me confia le trousseau des clefs du grand frigidaire situé près des cuisines sur le pont arrière du bateau, trousseau qui ne le quittait jamais. Me voilà parti avec le coq, titubant sous les rafales d'un vent glacial, sur la longue passerelle qui reliait les deux ponts, m'accrochant comme je peux aux rambardes couvertes de glace, la liste des produits destinés au chef coq bien serrée contre moi.

    Le frigo était un véritable appartement, une sorte de F3, avec pièce centrale, à droite la viande à + 2°, à gauche la bière et les légumes à + 5° comme au centre. Je note soigneusement les quantités prises par le chef, et merde ! Au moment de ressortir, impossible de rouvrir la porte. Pas possible ! Elle ne ferme pas automatiquement, mais en rabaissant deux grandes barres sur lesquelles se fixent les cadenas. Pas possible ! Mais si, mais si. On a beau tempêter, hurler, cogner la porte de toutes nos forces, tu parles, avec le vacarme des 12 000 cv des moteurs juste en dessous de nous, rien ne se passe. Pas trop grave pour moi qui portais une grosse houppelande fourrée de marin, mais le coq, ce grand imbécile de Norvégien qui sortait de ses fourneaux, était vêtu du pantalon à carreaux bleus et blancs des cuisiniers et d'une chemise légère. De plus, ce malheureux Viking faisait au moins 1,90 m alors que le frigo devait plafonner à 1,80 m, ce qui l'obligeait à se pencher en avant ou à tordre sa tête de côté.

    Les fesses gelées

    Rapidement, le froid nous gagna, surtout lui. Il tenta un moment de s'asseoir sur un cageot mais, les fesses gelées, il dut reprendre sa haute taille de pantin désarticulé. Un moment, je le vis bigler dangereusement sur ma houppelande. Ma générosité naturelle aurait dû me pousser à la partager avec lui, mais ma prudence non moins naturelle me fit comprendre qu'il me serait alors difficile de la récupérer, d'autant qu'il avait une solide réputation de bagarreur. J'ai préféré fuir son regard et serrer fortement ma houppelande contre mon buste. Combien de temps cela dura-t-il ? Une heure, deux, cinq ? Nous n'avions de montre ni l'un ni l'autre.

    Régulièrement, une des corvettes qui nous accompagnaient larguait une bombe de profondeur au cas où un U-boat traînerait dans les parages et les 16 000 tonnes de notre tanker sursautaient violemment. Un moment, j'ai pensé que nous étions en train de couler, et l'idée que j'allais terminer ma vie au fond de l'océan, entouré de légumes et de bidoche, me parut ridicule. Ma mère ne m'avait pas mis au monde pour une fin aussi grotesque.

    Une ignoble farce

    Enfin, la porte s'ouvrit, ils étaient toute une troupe à guetter notre sortie. Curieusement, le cuisinier se réfugia dans le fond du frigo, se mit à genoux et se mit à prier, il fallut pratiquement le faire sortir de force. À partir de ce moment-là, il eut un comportement bizarre et fut emmené dans un hôpital dès notre arrivée à Halifax. J'ai vite compris ce qui s'était passé. Mon chef steward, une sorte de super-économe, était accusé par l'équipage de le rationner pour s'en mettre plein les poches. Quand quelques marins s'étaient aperçus que les barres n'avaient pas été cadenassées en position de porte libre, pensant que leur affameur était enfermé dans le frigo, ils sautèrent sur l'occasion pour se venger. Et ils ont rabaissé les barres, fermé les cadenas et foutu les clefs à la baille.

    Au bout d'une petite heure, le chef steward, ne me voyant pas revenir, commença à dessouler et décida d'aller voir ce qui se passait. Surprise à bord pour ceux qui nous avaient bloqués dans le frigo : le chef steward, ce salaud, était là et bien là, ce n'était pas lui qui avait été victime de leur ignoble farce. En fait, nous étions restés enfermés moins d'une heure et demie, peut-être les quatre-vingt-dix minutes les plus longues de ma vie. Je n'ai jamais su qui étaient les rigolos qui nous avaient joué ce tour. Quelle importance, même le chef steward sembla attacher peu d'importance à l'événement. Il est vrai qu'on en voit tellement à bord, surtout sur un rafiot du genre du MV Tibia, battant pavillon hollandais, rallié à l'Angleterre dès 1940, dont les officiers étaient d'origine, mais l'équipage complètement hétéroclite et en perpétuel renouvellement : cinq ou six nationalités différentes, aventuriers de passage, déserteurs de l'armée ou de la marine... tous plus ou moins marins et fidèles aux grandes traditions de la mer.

    Ce récit de l'écrivain-journaliste Walter Lewino est tiré de ses souvenirs rédigés quelques mois avant sa disparition en janvier 2013, complétés par des extraits de son ouvrage Cabin-boy, publié en 1991, aux éditions de Fallois.

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    39-45. Souvenirs d'un antihéros du groupe Lorraine (6) : le Frenchie échappe à l'intronisation pédérastique

    Par Walter Lewino

    Les traditions de la mer, parlons-en. Est-ce qu'elles voulaient que le chef steward en second, un grand frisé de 22 ans, doué d'une sexualité de haut vol, accommode les plats du chef mécanicien, qu'il servait à table et qu'il ne pouvait pas blairer, d'une sauce au sperme ? Il était effectivement un exceptionnel producteur de semence. Tranquillement, devant nous et sans honte, il se masturbait à la vitesse grand V et répartissait la giclée harmonieusement sur le plat à servir. Ce jour-là, j'ai appris qu'on pouvait engueuler un patron de bistrot, mais jamais un serveur.

    Ma plus douloureuse expérience, en tout cas la plus angoissante, je l'ai connue non pas en pleine mer, mais au port, à Halifax, le soir même de notre arrivée. Libres de leur temps, quelques marins débarquèrent, chargés de bouteilles de bière, dans la cabine que je partageais avec l'autre petit steward, Cliff, originaire de Swansea. Prudemment, planqué dans ma couche, celle du haut, je me gardais de participer aux agapes. Après quelques dizaines de bouteilles, les chants et les rires gras cessèrent. Tous les visages se tournèrent vers Cliff. Il tenta vainement de quitter la cabine et commença à pleurnicher en se recroquevillant. À l'évidence, il savait ce qui allait se passer, quelque part il le redoutait et l'acceptait.

    On lui lubrifie le sexe

    La scène devint évidente quand un des marins, le rouquin, se débraguetta et entreprit en deux coups trois mouvements de porter son sexe au volume et à la densité requis. D'autres marins entreprirent de faire baisser pantalon à ce pauvre Cliff, qui se débattait mollement, et que deux petites gifles contraignirent à se mettre à genoux sur une chaise, présentant une paire de fesses à peine sortie de l'adolescence. Le visage aux trois quarts caché par une couverture, je suivais la scène à la fois effrayé et fasciné. La pénétration étant plus difficile que prévu, le rouquin demanda qu'on lui lubrifie le sexe, ce qui fut fait probablement avec du lait concentré. L'affaire fut rapidement conclue, trois-quatre minutes pas plus, il est vrai que le rouquin ne ménagea ni sa peine ni ses coups de rein, pendant qu'un autre marin caressait gentiment la chevelure de Cliff qui ne cessait de pleurnicher.

    Je vous tuerai

    Puis, ils se remirent tous à boire et à chanter, y compris Cliff qui, déniaisé, baptisé en quelque sorte, était maintenant digne de la grande confrérie des durs de la mer. C'est lui, ce petit salaud, qui brusquement se tourna vers ma couche en déclarant "What about the Frenchie ?", le Français. De nouveau, les chants cessèrent et un marin vint me demander de descendre de ma couche, un autre vint pour l'aider à m'en extraire. Mais le regard que je leur lançais, la violence qu'il exprimait les fit hésiter.

    Ils ricanèrent quand je leur dis "I'll kill you" ("Je vous tuerai") et se tournèrent vers celui qui semblait diriger les opérations, qui leur fit signe de laisser tomber. Sans doute jugeait-il que je n'étais pas fait pour devenir un dur de la mer. "It's a frenchman, he is no good and he belongs to the chief steward." Manquait plus que cela, non seulement on décidait que je n'étais pas baisable, mais en plus on me traitait de petite pute. Peu importe, tout valait mieux que de se faire sodomiser par des brutes avinées dans un port perdu de la Nouvelle-Écosse.

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    39-45. Souvenirs d'un antihéros du groupe Lorraine (7) : en cavale pour mieux rejoindre l'Angleterre

     Par Walter Lewino

    Le lendemain matin, changement de décor, on vient me contacter pour me proposer de participer à une opération secrète de désertion prévue pour le surlendemain. En effet, j'avais laissé entendre qu'à notre première escale j'avais l'intention de quitter le navire en douce. Pour quelle raison ? Pour rejoindre un bureau de la France libre à l'étranger et m'y engager sous un faux nom. Lors de mes premiers contacts à l'état-major des FAFL, j'avais compris que ma double nationalité poserait problème. Né en France de parents britanniques, je jouissais théoriquement de la double nationalité avec droit d'option à 21 ans ou lors de mon engagement dans une des deux armées. Hélas ! ce droit d'option avait été supprimé par Vichy et, aussi curieux que cela puisse paraître, en plein conflit, le gouvernement britannique reconnaissait les décisions de Vichy, du moins pour ce qui concernait le délicat problème des doubles nationalités. Je n'avais pas l'intention de me retrouver anglais, bon Dieu non !

    Une demi-douzaine de déserteurs

    Alors a germé une idée farfelue dans ma petite tête de gamin. Puisque c'était la possession de mon passeport britannique qui m'avait en partie aidé à m'évader de France et révélait mon British subject by birth, eh bien ! j'allais m'évader d'Angleterre et revenir à Londres sous un autre nom, bien français celui-là. Cela explique mon engagement sur ce sacré Tibia pourri qui éprouvait des difficultés à composer ses équipages. Me voilà donc acoquiné avec une demi-douzaine de déserteurs, dont un ou deux des violeurs de la veille. On se donne rendez-vous dans un bistrot de la ville, où je verse, à celui qui s'est imposé comme le chef, le montant de ma solde que je viens de toucher. Au bout de quelques heures, on rejoint une camionnette où on s'enfourne sous la bâche.

    Direction Augusta dans le Maine, c'est-à-dire aux États-Unis, en Amérique quoi ! Pourquoi pas. Le voyage doit durer près de deux jours pleins. C'est grand, le Canada, surtout sous la neige, et on roule, et on roule. Le soir, première étape dans un bled nommé Oxford, pour une fois je me souviens bien du nom. Une auberge paumée en bord de route, un potage, un chien-chaud pour tous et des canettes de bière pour les malins qui ont conservé un peu de pognon. Notre hébergement pour la nuit est prévu dans la paille d'une grange voisine. J'avais rêvé d'un voyage plus romantique, mais je me console à l'idée que je suis sans doute le seul sur terre à m'être évadé d'Angleterre pour revenir précisément... en Angleterre.

    "Stop to be stupid"

    Au petit matin, il fait à peine jour, branle-bas de combat, trois MP, revolver à la ceinture, débarquent, nous font signe de nous lever et de les suivre jusqu'à notre camionnette où ils nous enfournent de nouveau, prenant bien soin de fermer la bâche. Retour à la case départ. Au poste de la police maritime de Halifax, nous retrouvons notre skipper qui nous identifie un à un, sans nous adresser la parole. Je comprends que mon cas pose un problème, car j'ai moins de 18 ans. À la suite d'une tractation avec le chef MP, le skipper signe une décharge et me récupère pendant que les autres sont embarqués pour Dieu sait où. "Stop to be stupid" furent les seuls mots qu'il m'adressa pendant que nous regagnions le navire à pied.

    Décidément, je n'étais pas fait pour déserter. Notre second voyage nous amena à Curaçao, une petite île au large du Venezuela, où je n'avais aucune chance de trouver un représentant de la France libre. À mon retour en Angleterre, j'appris que le problème des doubles nationalités était réglé et je pus m'engager dans les FAFL en tant que citoyen britannique prêté à une armée alliée.

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    39-45. Souvenirs d'un antihéros du groupe Lorraine (8) : partage d'une chambre avec le très "méritant" Pierre Clostermann

    Par Walter Lewino

    Arrivé à Londres, je me suis rendu avec mes derniers pence à Carlton Gardens, siège de l'état-major général de la France Libre, d'où l'on me renvoya au centre d'accueil de Pembroke Lodge du côté de Hammersmith. De nouveau, l'interrogatoire. J'étais revenu six mois en arrière. D'où venez-vous ? Comment êtes-vous arrivé ici ? Ah, vous possédez un passeport britannique, attendez, attendez, il y a un cas prévu pour les mi-Français mi-Anglais. Vous pouvez vous engager chez nous sous certaines conditions. Pourquoi ne me l'avait-on jamais dit ? En attendant la fin de la guerre, il nous était possible de nous engager dans les Forces françaises libres, mais seulement à titre de citoyen britannique prêté à une armée alliée. Ainsi, j'avais traversé deux fois l'Atlantique, failli crever dans un frigidaire, me faire sodomiser et pourrir dans les geôles de la Nouvelle-Écosse pour rien.

    La raie au millimètre

    Le centre d'accueil de Pembroke Lodge occupait une de ces belles et grandes demeures victoriennes qui font le charme de l'ouest londonien. L'atmosphère qui y régnait était chaude, maternelle et nostalgique. J'y partageais une chambre avec un jeune homme distingué qui venait du Brésil, où il était pilote civil et ami du colonel Valin, l'attaché militaire de l'ambassade de France. Quelques mois plus tôt, le colonel avait rejoint de Gaulle qui l'avait nommé général et lui avait confié le commandement des forces aériennes françaises libres. Notre jeune homme avait suivi le mouvement. Assez beau, le cheveu noir, la raie au millimètre, très sûr de lui, il passait son temps à taper des lettres sur sa machine à écrire portative. Il affirmait qu'il avait eu plus de mérite, lui, un Français vivant douillettement à Rio de Janeiro, à venir s'engager à Londres, que les gars dans mon style qui étaient trop heureux de fuir ainsi les restrictions de la France occupée. Comment dit-on "chacun voit midi à sa porte" en brésilien ? Grâce à ses reflations et à ses quatre cents heures de vol, il pensait être promu directement sergent-pilote. Son aisance me fascinait, bien que ses prétentions me parussent démesurées. J'avais tort : il fut dispensé des classes, nommé sergent et devint l'un des plus grands pilotes de chasse de la Seconde Guerre mondiale, totalisant une trentaine de victoires officielles. Son nom : Pierre Clostermann. Depuis, il a fait une médiocre carrière politique et écrit un joli livre de souvenirs qui fut un des best-sellers de l'après-guerre, Le Grand Cirque.

    Des femmes empressées

    Je suis resté une quinzaine de jours au centre d'accueil. Le temps de compléter mon dossier, de passer les visites médicales et les tests de culture. Clostermann étant un peu distant - il avait réclamé et obtenu une chambre particulière -, je me suis lié avec un Breton, Le Bourhis, et un Luxembourgeois, Muller. Je ne garantis pas leurs noms, il faudrait vérifier. À l'armée, on s'appelle rarement par son prénom, presque toujours par son patronyme, parfois par un surnom. Le Bourhis venait de traverser la Manche sur une barquette à la barbe des Allemands et même des Anglais, car, après avoir accosté au petit matin dans le port de Penzance, près de Falmouth, il était demeuré plusieurs heures paralysé par le froid et la fatigue avant qu'on ne vienne s'inquiéter de sa présence. Penzance, à l'extrême pointe des Cornouailles, est le dernier port anglais avant l'Atlantique. Pour un peu, Le Bourhis, qui n'avait aucune notion de navigation, aurait raté l'Angleterre.

    Le Bourhis, qui était une vedette - la presse et la BBC avaient raconté et commenté son exploit -, recevait des invitations à ne savoir qu'en faire. Comme il ne parlait pas un mot d'anglais, il me traînait partout avec lui, et Muller nous filait le train. Nos hôtes anglais étaient charmants, les femmes empressées et les hommes légèrement distants. Nous avons mangé pas mal de buns et avalé une quantité impressionnante de thé en l'honneur de la victoire finale. Le Bourhis n'était jamais rassasié, Muller râlait ferme. Heureusement, il y avait les bistrots franco-belges de Dean Street où, malgré les restrictions, on servait des steaks frites à gogo, du cheval, la seule viande qui ne fût pas rationnée, les Britanniques répugnant à s'en repaître. Il y avait aussi Berlemont, le pub de Soho, qui était le rendez-vous de tous les Français, où l'on pouvait approcher d'assez près les aviateurs et les marins en grande tenue qui ressemblaient à des héros.

    Notre heure n'allait pas tarder à sonner.

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    39-45. Souvenirs d'un antihéros du groupe Lorraine (9) : un antisémitisme latent dans la caste militaire française

    Walter Lewino

    Pour effectuer ma formation, je fus envoyé au Canada. C'est ainsi que je débarquai de nouveau à Halifax, mais cette fois dans un transport de troupes en compagnie de quatre Français. Rapidement, nous avons formé un petit groupe, mieux, une famille, peut-être la famille la plus étroitement liée que j'ai connue. Nous étions en partance pour le Canada afin d'y être formés comme navigateurs vers les années 1943-1944. Il y avait Halléguen, notre aîné, qui devint député-maire de Quimper ; Ney qui fut fait Compagnon de la Libération, non que sa guerre fut plus glorieuse que la nôtre, mais parce que, étant un des rares Luxembourgeois à s'être engagés dans les Forces françaises libres, il bénéficia du rituel échange de décorations entre pays alliés ; Smith, un immense dépressif, mi-français mi-anglais comme moi et probablement juif lui aussi, ce que je n'appris que des décennies plus tard, quand un rabbin vint officier à son enterrement dans une triste banlieue parisienne ; Romard, enfin, qui était légèrement fêlé et dut nous abandonner un peu plus tard. Cinq futurs aviateurs qui survécurent aux durs combats qu'ils eurent à mener à partir du début 1944.

    Anti-britannisme primaire

    Nous voilà qui débarquons un an plus tôt dans un camp de transition, à Moncton, au coeur de la Nouvelle-Écosse, ex-Acadie française. Les Acadiens, descendants des victimes d'une déportation massive qui remonte au XVIIIe siècle, sont les plus farouches anti-anglais de tous les Canadiens français. Dès qu'ils apprirent qu'un petit détachement de Français de l'aut'bord venait de débarquer, nous fûmes invités par quelques édiles, dont un juge qui, lors de son petit discours de bienvenue avant que nous ne passions à table, se vanta de n'avoir jamais serré la main ni à un Anglais ni à un juif. L'occasion était trop belle, je fonçai le féliciter longuement, ne finissant pas de lui secouer la pogne, lui permettant ainsi de devenir doublement parjure, devant mes camarades qui retenaient difficilement leur envie de pouffer.

    Aussi bizarre que cela puisse paraître, pendant toute la guerre régna entre Anglais et Français libres, pourtant alliés et compagnons de combat, cette sorte d'animosité qui oppose les petites minorités à la majorité au pouvoir. Nous n'avions de cesse entre nous de traiter les Anglais de primaires, de vulgaires, de bêtement terre à terre. La tendance habituelle des soldats à ricaner sur l'absurdité des règlements militaires s'était transformée en ricanements contre ces imbéciles d'Anglais. Romard, qui avait passé une grande partie de son enfance en Angleterre et dont la mère était peut-être anglaise, se sentait viscéralement français et, à ce titre, en rajoutait dans l'anti-britannisme primaire.

    Un antisémitisme latent

    Deux ou trois jours plus tard, il cesse son interminable périple aller et retour, se saisit d'une savonnette et se met à tracer sur les vitres des croix de Lorraine en alternance avec un gribouillis qu'il nous prétendit représenter l'Union Jack. Brusquement, il se saisit d'une godasse et se met à briser en hurlant les vitres portant le pavillon anglais. Sa godasse lui échappant, il entreprend de continuer à coups de poing à l'instant où Smith et moi, aidés par les deux troufions canadiens, parvenons à le maîtriser. Comme il saignait un peu, les troufions l'embarquent pour l'infirmerie en nous interdisant de les suivre.

    Il fut rapatrié en Angleterre, plus ou moins soigné et affecté comme planton au ghetto, autrement dit à notre état-major de l'air du côté de Kensington, ainsi nommé par tradition car on a toujours accusé ces couards de juifs de venir s'y planquer au lieu d'aller partager les glorieux risques du soldat. Qu'importe que Gary, Mendès France, Bernard Citroën, Crémieux, Pierre Louis-Dreyfus, Ehrenberg, Delmas, Fishoff, pour ne citer que ceux que j'ai approchés d'assez près et sans m'oublier, tous juifs et volontaires, se soient retrouvés plus souvent en première ligne que derrière un bureau. Mais oui, un antisémitisme latent régnait encore dans la caste militaire française pendant la dernière guerre. Là, en Angleterre, sous les bombes, Dreyfus n'en finissait pas d'être un traître.

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    39-45. Souvenirs d'un antihéros du groupe Lorraine (10) : me voilà devenu l'instructeur du pilote-poète Jules Roy

    Walter Lewino


    De retour en Angleterre sur le Queen Mary, rien que cela, transformé en transport de troupes, il est vrai, et brevetés navigateurs, nous espérions participer au combat le plus vite possible afin de prouver et nos capacités et notre courage. Patatrac ! Encore une fois, ma double nationalité et mon relatif bilinguisme firent que je fus d'abord muté, en même temps que Smith lui aussi mi-anglais et bilingue, dans une base d'Écosse afin de servir de moniteur-interprète auprès d'un groupe d'aviateurs français qui, venus d'Algérie, relevaient de la France combattante - à ne pas confondre avec la France libre, la première s'étant ralliée toute penaude aux alliés après la libération de l'Afrique du Nord, la seconde rassemblant les quelques purs qui s'étaient ralliés à de Gaulle dès la débâcle.

    Nous voilà donc, Smith et moi, gaullistes pur jus, condamnés à servir des engagés de la dernière heure qui allaient former le groupe Tunisie, composé de bombardiers lourds - des Halifax. Les Halifax étaient des quadrimoteurs spécialistes des bombardements de nuit, légèrement plus petits et moins bien équipés que les Lancaster qui formaient le gros du Bomber Command. Les Anglais avaient tendance à nous refiler leurs rossignols, Boston III et Spitfire V, excellents avions au demeurant, mais ne relevant pas des derniers modèles en service.

    Un personnage hors du commun

    Dans cette troupe de militaires de carrière, que nous jugions comme de vagues pétainistes repentis, figurait un personnage hors du commun, le capitaine Jules Roy, pilote et poète, auteur, entre autres, d'un hymne à la gloire du maréchal. Quand je dis pilote, c'était bien-là son drame, il ne l'était plus, les Anglais, pragmatiques comme toujours, avaient requalifié après tests tous ces Frenchies, selon leurs qualités et aptitudes supposées, et ce pauvre Jules Roy avait été relégué au rang de second navigateur, celui qui lisait la carte et assurait le largage des bombes. Mais le pire était que selon le règlement de la Royal Air Force, contrairement à l'aviation française, le chef de bord n'est pas l'officier le plus gradé, mais obligatoirement le pilote, quel que soit son grade. Voilà donc le valeureux capitaine Jules Roy soumis à bord aux ordres de son sergent de pilote. Cela éclaire certains passages de son excellent livre La Vallée heureuse, un des meilleurs traitant de la servitude et de la grandeur de la bataille des airs.

    Belle gueule

    Jules Roy, je l'ai revu près de quarante ans plus tard, à la bouffe d'un soir de bouclage au Nouvel Observateur, fière allure, belle gueule, crinière blanche flamboyante à rendre jaloux un Villepin avant l'heure. Jean Daniel, qui était de ses amis et un fervent admirateur de son oeuvre, avait tenu à nous le présenter. Je me suis approché de lui pour lui rappeler que nous nous étions connus à Dumfries, en Écosse, fin 1943, quand il terminait sa formation de navigateur-bombardier et que j'étais son moniteur. Il esquissa un sourire et, se tournant vers Jean Daniel, l'air songeur, répéta "Dumfries en Écosse... ah oui, en Écosse..." Cela n'alla pas plus loin. Sans doute ne désirait-il pas s'étendre sur une période de sa vie où il était sous la coupe de ce qui était devenu un petit journaleux négligeable. Précisons qu'après la guerre, abandonnant ses oripeaux de militaire de carrière, il sut prendre un courageux virage et s'affirmer violemment anticolonialiste, luttant contre la guerre d'Indochine puis celle d'Algérie, alors qu'il était pied-noir, de là son amitié avec Camus et Jean Daniel.

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    39-45. Souvenirs d'un antihéros du groupe Lorraine (11) : le patriotisme passait pour une tare parmi les Français libres

    Par Walter Lewino

    La France n'était pas libérée depuis un mois que, en septembre 1944, j'obtins une permission de quinze jours. Le voyage qui devait me conduire de Hartfordbridge à Benauge se révéla plus lent et plus compliqué que prévu. Un avion de transport me déposa au Bourget. On aurait dit une base allemande tant les traces de son occupation par la Luftwaffe étaient nombreuses. Plusieurs Junker 52 et un Fieseler Storch, récupérés sur l'ennemi et repeints aux couleurs françaises, attendaient devant les hangars. Des Volkswagen kaki sillonnaient l'aérodrome en tous sens. Partout, on devinait des inscriptions germaniques recouvertes à la hâte.

    Rarement patriotes

    En sortant de l'aéroport, je me suis enfin retrouvé en France. Première impression : saleté et tristesse (nasty and sad). Une atmosphère grisâtre et banlieusarde. Je n'en revenais pas, malgré un beau soleil qui inondait les rues. C'était donc cela, ma France, mon Paris. Français de fraîche date, émigré pendant trois longues années, j'en avais joyeusement rajouté dans le chauvinisme le plus borné. J'étais patriote et fier de l'être. La chose n'était pas si courante parmi les Français libres. La plupart s'affirmaient férocement gaullistes, rarement patriotes. Ils adulaient le grand Charles, ignoraient la France et se gaussaient de leurs compatriotes demeurés sur le territoire occupé, résistant et fifis (les FFI) compris. Le patriotisme passait pour une tare, un luxe de riche, une extravagance d'intellectuel. En dehors des officiers, nous étions une poignée à proclamer notre amour pour la mère patrie : Francis Smith, un Franco-Britannique comme moi, Bernard Ney, un autre Luxembourgeois, Joseph Halléguen, un pur Breton, le plus âgé, le plus savant de notre groupe. Ceux-là, qui furent mes amis, je garantis leurs noms. Notre sujet de conversation, c'est-à-dire de connivence, préféré était la supériorité de la France sur l'Angleterre en particulier et sur le reste du monde en général.

    Pour nous, l'Afrique commençait à Douvres. Aucun domaine, le militaire comme le culturel, le sportif comme le politique, l'esthétique comme l'éthique, le climatique comme l'archéologique, n'échappait à notre délire mégalomaniaque. En tout, la France triomphait. J'ai le souvenir d'une fin d'après-midi où nous étions tous les quatre couchés dans l'herbe du terrain de Millom (Lake District) à admirer les hautes et sublimes collines du Cumberland qui surplombaient l'aérodrome, quand l'un de nous - lequel ? - se mit à délirer à haute voix : "Regardez, ces cons d'Anglais : là-haut, en France, au sommet de cette crête, il y aurait un château."

    Ces murs lépreux

    Et les trois autres d'approuver béatement. Ben, voyons ! Comme si, chez nous, les bâtisseurs avaient couvert chaque point culminant d'une forteresse. Pas le moindre château, en revanche, sur la route qui me conduisait à la porte de la Villette, en car militaire. C'était donc cela, ma France, ces trottoirs défoncés, ces murs lépreux, ces vitrines vides, ces affiches lacérées. C'était donc cela, les Français mes frères, cette foule mal fagotée qui trottinait la tête basse, le visage clos. Quant à nos petites Françaises, sur la grâce, le charme, la finesse desquelles nous n'avions cessé de fantasmer, difficile de les retrouver dans ces poupées maniérées, aux sourcils redessinés, à la bouche vermillon, aux cheveux enturbannés... Seule échappait au naufrage une certaine façon de marcher, de se mouvoir, où se devinait une sensualité qui faisait défaut à la plupart des Anglaises.

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    39-45. Souvenirs d'un antihéros du groupe Lorraine (12) : "Vous, vous n'êtes pas un de ces résistants de mon cul"

    Walter Lewino

    Une belle pagaille régnait gare d'Austerlitz. Démantelé par les bombardements alliés et les sabotages de la Résistance, le réseau ferroviaire fonctionnait par intermittence. Personne ne pouvait dire à quelle heure allait partir le prochain Paris-Toulouse et encore moins à quelle heure, voire quel jour, il allait arriver à Gourdon qui était ma gare de destination. Je parvins à apitoyer un employé grâce à la croix de guerre que, pour une fois, j'arborais. "Vous au moins, vous êtes un vrai militaire, un soldat, pas un de ces résistants de mon cul. Le prochain convoi pour Toulouse devrait se former sur le quai X. Démerdez-vous !"

    Traverser la Loire à pied

    Le voyage dura près de trois jours. Le train roulait à vitesse réduite. Il s'arrêtait à tout bout de champ sans raison apparente. Une aubaine pour ceux qui désiraient se soulager, car les wagons étant surchargés il était impossible d'accéder aux toilettes bourrées de bagages jusqu'au plafond. Arrivés à Orléans, il nous fallut descendre du train et traverser la Loire à pied sur une passerelle de bois qui reliait les piles de l'ancien pont détruit. La traversée du fleuve fut longue et malaisée, car, marché noir et restrictions obligent, nous étions tous chargés comme des baudets. J'avais rempli ma valise et mon sac de tout ce qui était en vente libre à Londres et dont on pensait que la France manquait. Plusieurs kilos de café vert, des savonnettes, du miel, des lames de rasoir, des allumettes ; tabac (Three Nuns et Saint Bruno sous vide) pour la pipe de Daddy ; aiguilles de machine à coudre pour la Singer de Mummy - le bruit courant qu'elles faisaient cruellement défaut à la France occupée - ; rustines pour le vélo des frères Bargues ; cigarettes blondes pour les amis...

    En gare de Vierzon, alors que nous étions à l'arrêt depuis plusieurs heures, deux soldats-maquisards, portant le brassard des FTP, me demandèrent mon titre de permission et m'invitèrent à les suivre au bureau militaire de la gare pour contrôle. Je retrouvai là le petit Delmas, un sergent radio-mitrailleur de mon groupe, dont j'ignorais qu'il avait pris le même train que moi. Le responsable militaire de la gare, un capitaine - autant qu'on pût en juger par les curieux galons qu'il portait en travers de son blouson - âgé d'à peine vingt-cinq ans, n'avait pas la moindre idée de ce qu'étaient les Forces aériennes françaises libres. Nos papiers, surtout la carte d'identité de la RAF, le laissaient perplexe. Le revolver de Delmas, qu'il avait eu la sotte idée d'emporter avec lui en permission et qu'il portait à la pilote, l'étui à mi-cuisse, posa un cas de conscience à notre brave FTP. Il avait reçu des instructions pour confisquer toutes les armes et il exigea qu'on lui remît le revolver. C'était mal connaître les Français libres. Le petit Delmas grimpa sur ses ergots.

    Ces grands planqués de Juifs

    Delmas n'était pas son vrai nom, seulement son nom de guerre ; il s'appelait en fait Dreyfuss et ne le cachait pas. Nous n'étions pas les deux seuls juifs du Lorraine. Loin de là. Il y avait Pierre Mendès France, Romain Gary, Pierre Louis-Dreyfus, Bernard Citroën, Bercault, Crémieux, Fischof et tant d'autres dont les noms m'échappent. Pudeur, honte, méfiance ? Nous n'évoquions jamais notre judéité. On sait que l'armée française était de tradition antisémite, la France libre n'échappa pas à la règle. En pleine guerre contre le nazisme, à Londres, chez De Gaulle, on continuait à appeler les bureaux de l'état-major le ghetto, tant il coulait de source qu'il était envahi par ces grands planqués de juifs. Honte à moi ! je ne disais jamais l'état-major, mais le ghetto, comme mes copains goyim, et n'y voyais aucun mal.

    Consultez notre dossier : Souvenirs d'un antihéros du groupe Lorraine