mardi, mai 08, 2007

La mère

Deux nuits consécutives j'ai rêvé de ma mère morte: j'avais dormi dans son lit, je voulais être aimable, peut-être la caresser, mais j'eus le sentiment que la vieille femme était enceinte: "Trois- quatre mois?- Ça va bientôt se voir!" Par la fenêtre j'aperçois des branches qui s'agitent, nous sommes dans le haut d'une colline, les branches oscillent de plus en plus, elles sont énormes, autour les pins ne bougent pas, il n'y a pas de vent, puis plus rien. Je dis à ma mère: "On vient de voler un arbre" Oh! On vole de tout par ici!" Ma soeur sort de la cuisine où elle a du dormir. Il manque un petit évier en coin dans la pièce principale. Ils n'ont pas le replacer après avoir refait la peinture! dit-elle, indifférente. J'ai l'impression qu'elles vont déménager, dans du plus grand, peut-être à cause du bébé à naître.
Nous sommes au Club Med en train de chercher au réfectoire de quoi prendre un petit-déjeuner: Je t'attends au village pour faire des courses! me dit ma mère. Je prends le train et descend en même temps qu'un blondinet moniteur de ski qui est accompagné d'une jeune fille. Personne à la station, je dois descendre plus bas. Je marche sur un remblai à gauche des rails. Mes chaussures sont ferrées, je glisse avec aisance comme sur des patins dans les anfractuosités du petit chemin. Arrive un pont au dessus d'un gouffre. Je dois passer à l'extérieur pour ne pas risquer me faire faucher par une rame dans cet étranglement. En me collant fortement à la paroi, une pierre se détache, je la garde à la main de peur qu'en la lâchant je ne sois emportée par son poids dans les eaux tourbillonnantes. Je fais avancer cette masse tout en adhérant au mieux à ce qui reste du pont. Arrivée sur le talus, je laisse tomber la pierre. La pente est de plus en plus raide, je suis toujours les rails, aucune station en vue. Je finis par me retrouver à plat ventre, mon vieux manteau de loup me protège du froid et de la boue. Les rails disparaissent sous l'eau, les poils de la bête me permettent de glisser comme sur un traîneau qui va si vite que je ne puis interroger les rares passants qui remontent la pente de ces villages déserts, toujours aucune station en vue. Je finis par atterrir sur une grève où des flonflons d'une fête résonnent pour des embarcations à quai.. Si je ne retrouve pas ma mère, il me faudra rebrousser chemin, aurai-je la force de remonter cette colline? Cela me réveille.

Ma cure "au vert" a fait effet dans l'instant où je la pratiquais, le nervosisme parisien est revenu aussi sec avec les informations courantes.

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