dimanche, juillet 22, 2007

Chaud devant!

Impossible d'écouter quoi que ce soit, le corps a des priorités, les bras d'un homme, un regard sur soi, une voix qui se fait grave, le ton monte depuis des jours, chaque frôlement plus brûlant, et je suis sèche comme un vieux sarment, j'ai la sensation d'une combustion spontanée, je suis morte de fatigue d'un désir inassouvi.
Il prend son temps pour isoler ma demeure et moi dedans, nous sommes comme dans un cocon de nulle part, à peine des courants d'airs, des anges passent pendant que la fumée de sa cigarette choisit tantôt la porte, tantôt la fenêtre, sa barbe de pope est comme du duvet d'oiseau, on y respire, et si naïf des tatouages commencés dès neuf ans, l'âge d'homme dans les pays pauvres, et la dignité: " Je ne suis pas un gigolo! - Tu ne peux pas être un gigolo puisque tu travaille!" Il ne veux rien entendre question émolument, ni repas pris en commun, rien qu'un café, ma mère aussi refusait qu'on lui offre un taxi. J'irai bien à la mer, mais il y a la peinture encore à faire, il tarde avant que de revoir du pays, c'est un voyou qui aime les femmes, qui s'en plaindrait, surtout pas moi esseulée depuis tant d'années, chacune de ses inflexions est un hommage à ma féminité déclinante . Attendre la confirmation que l'on est encore une femme. Mais je reste jeune fille, question préservatif, il fait la sourde oreille. Et dehors, il faut donner de l'argent pour le Sida!



Je suis son chantier du matin, il dit J'aime faire ça matin et soir! il ne m'a pas élue Belle de nuit. Je le vois au bistrot du coin, debout devant un petit rouge. Par discrétion je reste au large, je prendrais bien le train. Dans huit jours c'est lui qui sera parti, j'ai encore une petite chance qu'il m'aide à faire du net dans mon grenier et sa gentillesse n'est pas un vain mot, je ne peux prendre de grands airs, je lui dois beaucoup, qu'est-ce huit jours de vague dans une vie, j'ai vécu pire et n'en suis pas morte. Au moins je ne mourrais pas de chaleur.


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