lundi, mars 04, 2013

(hommage) Walter Lewino , aka le noble vieillard facétieux 18 janvier 1924-18 janvier 2013

http://tillybayardrichard.typepad.com/.a/6a00d83451648169e2017c3655d57b970b Le blog de Tillyen quatrième de couverture — Né à Paris d'un père anglais et d'une mère picarde, Walter Lewino est l'auteur d'une douzaine de romans savoureux et déroutants, dont L'Eclat et la Blancheur, Une femme par jour, et Fucking Fernand. Longtemps journaliste, il est aussi le créateur des célèbres Tests du Nouvel Observateur — S'agit-il de "Mémoires" ? Sans doute. Mais ces "Mémoires" sont bien drolatiques et peu conformes aux lois du genre. Walter Lewino y raconte d'un seul souffle - sans aucun point, donc en une seule phrase sa curieuse vie, son sinueux parcours. Et il a tout connu Lewino, des gens célèbres comme Vialatte, de Staël, Braque, Debord, Brancusi, Carmet, Topor, et d'autres qui le mériteraient tout autant : Jean-Marie le génie aux pierres, Augiéras l'apprenti chamane, Kurt l'illuminé helvète, Chochon le Juste, Hector le marquis rouge, Dorothée qui est née dans une prison à Munich et l'Abbé qui est mort dans celle d'Amiens. De la Royal Air Force pendant la dernière guerre à France Observateur pendant celle d'Algérie, de Londres sous les bombes à Paris sous les pavés, des débuts du tiercé à la folie des tests psychologiques et aux mafouilles du cinéma, il raconte, raconte un demi-siècle à vau-l'eau en un récit haletant, bidonnant et irrespectueux. On rit, on s'étonne, on s'attendrit, on partage des indignations et des enthousiasmes. On pense à Perec, bien sûr. Mais un Perc qui aimerait les chats comme Léautaud et les bistrots comme Blondin. Tout cela se déguste et, pour finir, un charme lancinant l'emporte.
Editions Bernard Grasset, mars 2001, 282 pages

“ [...] il savait que son génie serait reconnu après sa mort et je ne pouvais m'empêcher d'esquisser un sourire narquois, pardon, pardon mon père, c'est seulement après sa mort, après avoir fréquenté bon nombre d'artistes, que je comprendrai que cet espoir dans une gloire posthume est la grande consolation des méconnus, cela leur sert de béquilles face à l'incompréhension ambiante et justifie la poursuite d'une œuvre que personne ne semble apprécier, ai-je moi-même échappé au processus, pas sûr, et par exemple au moment où j'écris ces lignes, la vision de lecteurs enfin éclairés et de critiques battant leur coulpe pour m'avoir ignoré de mon vivant me console de mes insuccès passés et m'aide à poursuivre ce long récit hyperhypotaxique qui ne relève d'aucune mode présente, [...] ”
 in: Pardon, pardon mon père, récit, page 160

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