vendredi, février 18, 2011

(101)*En faisant le ménage pour déboucher une baignoire dans laquelle quelqu’un avait déféqué, j’ai trempé ma montre qui est devenue toute noire, les chiffres décolorés par l’eau.

(102)*Jean-Claude Drouot donne une représentation en plein air avec sa troupe. Comme je ne réussis pas à faire du trapèze, je suis préposée à la manche, disons 50 francs par spectateur. Une femme me donne une montre à la place de l'argent. Drouot m’encourage à accepter les trocs. Je finis par avoir un tablier plein de choses inutilisables telles une broche en ferraille et des morceaux de chou. Les gosses auraient mis des boutons de culotte. Bref, je reviens de cette quête avec trois billets de 50 francs dans la poche; des objets divers ont dû glisser de mon tablier. La représentation commence néanmoins, Jean-Claude Drouot magnifique sur son cheval très haut. A l’arrière, le défilé de la troupe en chariots menés comme les diligences des westerns. Sortant de l’ombre où je me suis planquée, je vois la toile de fond qui sert de décor: Une lagune à perte de vue si bien dessinée que l’on se croirait dans un désert peuplé d’ombres, de groupes dramatiques. Cette toile est si vibrante, c’est une peinture géniale. Les spectateurs qui m’avaient donné des merdes ne sont plus là, ils n’ont pas cru que le spectacle commencerait. D’autres passants s’arrêtent devant ce déploiement grandiose. Faut-il que je traverse l’espace où jouent les comédiens pour réclamer la dîme, afin de les nourrir ? Jean-Claude me fait signe que non.

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