lundi, février 28, 2011

*(103)Un Paris en complète démolition, ou reconstruction. Que des lambeaux de murs, des bâtiments à tout va. Les chaussées, les trottoirs ne sont que des passerelles de bois à même la terre, superposées de façon à nous protéger de la boue. Pas de voitures donc, quelques carrioles, et mon vélo à la main pour déambuler dans ce dédale qui fourmille de passants, de tout le peuple des halles momentanément exilé qui reconstitue ses étals.
Je rencontre Patrick, l’un de mes professeurs de yoga. Il me sourit avec l’éblouissement de sa blondeur. Puis il me dit avoir trouvé un cours par semaine que je peux donner, je ne sais où.
Il se penche pour me baiser les lèvres que je n’entrouvre pas, trop de choses encombrent ma bouche: des morceaux de glaire compacts que je dois arracher en douce avec ma main au risque d’enlever mes dents en même temps. Son baiser est d’une telle chasteté qu’il ne me provoque pas de trouble. Puis je vois Patrick nu, sa peau nimbée de la fameuse blondeur. Du baiser, sa tête s’enroule jusqu’à mon ventre, m’offrant son dos où mes mains glissent jusqu’à attraper ses fesses. Il n’y a rien de sexuel dans mon plaisir, j’ai l’impression d’un foetus qui veut réintégrer son logis.

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