dimanche, juin 07, 2009

(24)*Une sorte d’Etats généraux dans un théâtre. Venant du fond de la salle, je vais m’installer à croupetons sur le podium. Avec étonnement, j’ai le plaisir de constater que les deux partenaires qui m’encadrent ont une chemise bleu ciel, et moi aussi. Cela constitue un trio si homogène que j’en suis fière. Les spectateurs regardent. Cette gracieuse triade justifie ma présence en scène.
Je n’offrirai que des cheveux et un profil perdu à ceux qui voudraient bien me reconnaître de loin, sans tourner la tête vers eux, telle une comédienne cabotine en peine de reconnaissance.
Puis un groupe émerge des coulisses pour ouvrir les débats. Ce sont tous des intellectuels à binocles avec des cheveux ras. Le premier de ces conférenciers est même chauve, sauf au sommet du crâne, où il y a un nævus presque aussi important que sa tête. Cette grosseur a une forme étirée, entourée à sa base par de longs cheveux serrés qui forment un catogan. En s’avançant en scène, le personnage fait dodeliner le tout. Et à bien regarder cette excroissance, c’est carrément un sexe d’homme.

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