samedi, juin 27, 2009

(31)*Je dois accoucher, une infirmière prépare la salle. Alors que je suis encore debout, sans contraction préalable, le bébé sort et tel un oeuf va s’écraser sur le sol. L’infirmière n’est pas sûre que l’enfant soit récupérable. Bien qu’il fût protégé par son enveloppe, le choc a dû détruire fatalement nombres de cellules et d’os trop fragiles. Aussitôt des contractions me prennent, ce doit être des douleurs post-accouchement. On me fait une piqûre pour me calmer, et au moment de me coucher, une nouvelle chose tombe à terre: encore un nouveau-né, plus petit, donc probablement encore moins viable.
Plusieurs jours passent, au lit, dans cette clinique, comme pour toute nouvelle accouchée. J’ai envie de savoir ce qu’il en est de mes enfants. Je dois déjà 300.000 francs pour le séjour et je crains qu’on ne me laisse rien savoir tant que ma dette ne sera pas réglée. Alors je m’habille et je passe devant le contrôle, telle une visiteuse demandant à voir les enfants de madame x.
Les bébés sont dans un bâtiment spécial. Ma mère s’occupe de l’un des deux comme s’il était le sien. Il a une très belle tête blonde avec de grands yeux bleus. Son buste me paraît un peu plat et raide. En appuyant son dos contre ma poitrine, l’enfant crie. Je ne sais s’il souffre, s’il a un corset, s’il est un peu ou beaucoup écrasé. L’autre bébé est une fille, ravissante de visage, mais avec un air de zombie.

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