Dimanche de fête.

Toute la ville court, petits et grands, vieux et adultes,  les gens sont en nage mais souriants, les rues sont barrées pour la course, pas de transports en commun,  la production m'offre gentiment de me raccompagner, mais je veux voir la Cathédrale toute noire, faite en pierre volcanique,  et profiter du quartier piétonnier qui entoure la Grande Place . Après le luxe molletonné d'un hôtel Mercure, je reprend mon allure de vagabonde, à la sortie de l'église, un passant à qui je demande le chemin pour la gare:" C'est loin, on va au parking et je vous y conduit en voiture, la ville a été construite sur un cratère de volcan depuis longtemps endormi, d'où les roches sur lesquelles nous jouons à saute-mouton!"

Contre la vitre du hall de gare, une jeune femme toute tremblante, elle prend ma petite bouteille d'eau sans me regarder ni dire merci,  je pense au film d´Agnes Varda  "Sans toit ni loi" avec Sandrine Bonnaire, j'ai  une heure d'avance, vais prendre un café et lui en ramène un avec un croissant mais elle n'est plus là, on me dit que les services sociaux se sont occupé d'elle.

Une femme allante monte mon bagage pendant que son gros compagnon s'empiffre. Afin d'être face à la route, je m'assieds dans le compartiment à côté." Je vous descendrais la valise quelques minutes avant d'arriver à Paris!"
Mes nouveaux voisins sont franchement plus peuples, lui surveille ses deux grosses valises avant chaque station, un beau chien blanc tout calme est attaché dans le recoin pour les fumeurs,
Proche de l'arrivée un appel pat haut parleur, je n'avais pas voulu jouer de la méfiance,  les contrôleurs avaient récupéré mon bagage dans un wagon vide.
" Il faut se méfier des gens trop gentils, trop serviables, on ne sait jamais ce qu'ils ont dans la tête!"

J'avais raconté à Jérôme Reybaud que pour "Les Herbes folles"  sur notre contrat avec Alain Resnais, il était stipulé que nous ne parlerions pas du contenu du film ni de la teneur de notre rôle. ":Resnais avait raison!"