Première classe.

Le train en première, cela faisait des lustres que je n'avais pas eu ce privilège, les wagons sont laids, confortables certes mais ils n'ont pas le charme d'antan. Un couple se fait face, leurs jambes allongées de biais pour plus de confort, mais sans risque de se toucher, au point que je me demande s'ils dorment dans le même lit car lorsque l'un lit, l'autre dort, et vice et versa, Plus Bourges ce n'est pas possible, la femme parfaite, tout est gris , de ses escarpins au collant et à la robe de chic laine chiné, et les bijoux de rigueur. Lui , en costume cravate violette, impossible de deviner leurs occupations, ils sont tellement discrets. Au bout de deux heures ils ont quitté le train, du coup mon vis à vis qui n'avait pas levé le nez de son ordinateur, studieux tel un professeur, se mît à converser, racontant voyager dans le monde entier car il fait partie de la délégation française lors de championnats de Karaté et profite de ces opportunités pour visiter quelques jours à ses frais. "Dommage que vous n'ayez pas de guide! " Lui est marié et je ne resterais dans la région que 24 heures.